Sheriff Mustapha Dubba, ancien ministre des Finances, est nommé vice-président de la République ; sir Daouda Jawara conserve son poste de Premier ministre, qu'il cumule avec sa charge présidentielle. Fidèle à l'héritage britannique, il a maintenu son pays au sein du Commonwealth. Il ne cache pas son intention de rebaptiser sa capitale ; il souhaite lui donner un nom plus conforme à l'orgueil national gambien. Bathurst, en hommage a un ancien ministre anglais des Colonies, deviendrait Banjul (« village de vanniers » en dialecte local).

Ghana

8 376 000. 35. 2,6 %.
Économie. PNB (67) 252. Énerg. (67) : 109. C.E. (67) : 14 %.
Transports. (*67) : 404 M pass./km, 282 M t/km. (*67) : 29 200 + 18 800.  : 120 000 tjb. (*67) : 122 704 000 pass./km.
Information. (66) : 4 quotidiens ; tirage global : 295 000. (66) : *555 000. (67) : *5 000. (66) : 78 300 fauteuils ; fréquentation : 13,7 M. (67) : 37 225.
Santé (64). 565.
Éducation (65). Prim. : 1 145 488. Sec. et techn. : 346 291. Sup. : 4 267.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. Constitution républicaine du 22 août 1969 (remplace la Constitution du 1er juillet 1960). Premier ministre : Kofi Busia ; succède au général Afrifa, dernier dirigeant en place du Conseil national de libération.

Retour au régime civil

Les militaires ghanéens remettent, en septembre 1969, le pouvoir aux civils, conformément aux promesses qu'ils avaient faites trois années plus tôt, et contrairement à ce que laissait supposer leur attitude depuis qu'ils avaient évincé le Dr Kwame Nkrumah. Comme au Dahomey et en Sierra Leone, la présence de juntes militaires à la tête de l'État n'aura été qu'une phase transitoire.

Une nouvelle constitution est promulguée en août 1969, prévoyant un exécutif bicéphale : président de la République et Premier ministre. Une clause spéciale prévoit l'abandon de toute poursuite judiciaire contre les auteurs du putsch de février 1966, à l'issue duquel le président Nkrumah a dû chercher asile politique en Guinée.

Dans le courant du même mois, des élections législatives générales sont organisées. Le parti de la Convention du peuple, ancien parti du Dr Nkrumah, est tenu à l'écart de la consultation, ainsi que toutes les personnalités qui avaient collaboré avec le président déchu. Le parti du Congrès du Dr Kofi Busia enlève 100 sièges sur 140 à pourvoir. Le Dr Busia devient Premier ministre en septembre 1969.

Cet historien, docteur en philosophie, spécialiste de la civilisation Akan (l'une des plus riches de l'ancienne Gold Coast) est un farouche partisan du système parlementaire.

La IIe République ghanéenne

L'expérience qui commence avec la nomination du nouveau Premier ministre et la proclamation de la IIe République ghanéenne, le 2 octobre 1969, doit prouver — si elle réussit — que l'Afrique n'est condamnée ni aux partis uniques ni aux régimes militaires. Mais, en fait, le Comité national de libération ne passe la main qu'avec prudence et entend continuer à jouer un rôle discret mais efficace.

Au demeurant, la situation économique du Ghana est mauvaise. La gestion financière du Dr Nkrumah a eu des effets désastreux et la dette publique est très importante. Dès octobre, le Dr Busia fait la tournée des capitales occidentales et se rend notamment à Washington, Londres et Paris pour tenter d'obtenir un moratoire. Les États-Unis, qui prennent solidement pied au Ghana depuis février 1966, se montrent généreux et, à l'occasion de la visite de W. Rogers, secrétaire d'État américain, consentent un prêt de 15 millions de dollars.

Le développement du chômage entraîne les dirigeants ghanéens à une mesure extrême. En décembre 1969, ils décident l'expulsion de tous les étrangers dont « la situation est irrégulière ». Un gigantesque exode de Togolais, Dahoméens, Nigérians, Voltaïques et Ivoiriens va se poursuivre durant quelques semaines. Le nombre des personnes ainsi chassées est estimé à près de 80 000. On n'en trouve pratiquement aucun écho dans la presse internationale : l'opération a été menée rapidement et dans la discrétion la plus complète.

Guinée

3 795 000. 16. 2,5 %.
Économie. PNB (63) 99. Énerg. (67) : 97. C.E. (63) : 16 %.
Transports. (*67) : 7 600 + 11 500. (*67) : 12 625 000 pass./km.
Information. (66) : 1 quotidien. (67) : *80 000. (67) : *6 500.
Santé (61). 154.
Éducation (65). Prim. : 164 119. Sec. et techn. : 22 538. Sup. : 1 243.
Institutions. Indépendance et république proclamées le 2 octobre 1958. Constitution de 1958. Président de la République et président du gouvernement : Sékou Touré, réélu le 1er janvier 1968.

Guinée équatoriale

286 000. 10. 1,8 %.
Économie. Énerg. (67) : 155.
Information. (67) : 1 quotidien ; tirage : 1 000. (64) : 4 400 fauteuils ; fréquentation : 0,65 M.
Santé (66). 53.
Éducation (66). Prim. : 38 395. Sec. et techn. : 2 473.
Institutions. République indépendante le 12 octobre 1968. Constitution de 1968. Président de la République : Francisco Macias Nguema (Rio Muni), élu le 29 septembre 1968. Vice-président : Edmundo Bosio Dioco (Fernando Poo).

Haute-Volta

5 278 000. 19. 2 %.
Économie PNB (63) 47. Énerg. (67) : 12. C.E. (66) : 7 %.
Transports. (*67) : 4 800 + 5 600. (*67) : 56 154 000 pass./km.
Information. (67) : *70 000. (67) : *500. (67) : 2 917.
Santé (66). 65.
Éducation (65). Prim. : 107 588. Sec. et techn. : 7 642. Sup. : 28.
Institutions. État indépendant le 5 août 1960. République (11 décembre 1958). Président de la République : général Sangoule Lamizana, auteur du coup d'État du 3 janvier 1966, qui renverse le président Yaméogo. Constitution de 1960, révisée par référendum le 14 juin 1970. Le pouvoir militaire est légalisé.

Kenya

10 209 000. 18. 2,9 %.
Économie. PNB (67) 117. Production (65) : A 38 % + I 15 % + S 47 %. Énerg. (67) : 144. C.E. (67) : 15 %.
Transports. (*67) : 78 600 + 13 800. (*67) : 184 386 000 pass./km.
Information. (66) : 3 quotidiens ; tirage global : 85 000. (65) : *359 000. (67) : *14 000. (63) : 12 600 fauteuils ; fréquentation : 7,3 M. (67) : 60 691.
Santé (66). 910.
Éducation (65). Prim. : 1 010 889. Sec. et techn. : 54 338. Sup. : 2 795.
Institutions. État indépendant le 12 décembre 1963. République proclamée le 12 décembre 1964. Constitution de 1963, révisée en 1964. Président de la République et Premier ministre : Jomo Kenyatta, réélu pour la seconde fois le 22 novembre 1969. Élections législatives du 6 décembre, progrès de l'opposition.

Lesotho

910 000. 30. 2,9 %.
Économie. PNB (67) 88.
Information. (65) : *25 000.
Santé (66). 33.
Éducation (66). Prim. : 167 169. Sec. et techn. : 3 528. Sup. : 344.
Institutions. Ancien Basutoland, indépendant le 4 octobre 1966. Monarchie ; la constitution de 1965 est suspendue le 16 février 1970, le souverain Moshoeshoe se réfugie aux Pays-Bas. Leabua Jonathan, Premier ministre, exerce tous les pouvoirs. Souverain : Moshoeshoe II. Premier ministre : Leabua Jonathan.

Guerre civile larvée

Le Lesotho est le plus turbulent des trois anciens protectorats britanniques d'Afrique australe.