De nombreuses implantations ou extensions se sont produites dans la région.

– Implantations : cimenterie Lambert Lafarge au Havre, Compagnie des vernis Valentine au Grand-Quevilly, Normab et Comptoir européen d'applications pharmaceutiques au Trait, Automobiles Alpine à Dieppe, Parfums Weil à Pacy-sur-Eure, SODES à Port-Jérôme, etc.

– Extensions : Renault, Firestone et Good Year au Havre, Esso à Port-Jérôme, etc. La centrale thermique de l'EDF continue de procéder à des équipements très importants. Le projet mis en application prévoit l'installation successive de 5 groupes de 600 MW.

Le Havre est, depuis mai 1969, directement relié par avion à Londres, et des projets sont étudiés pour relier Nantes au Havre et à Lille. On continue de s'interroger sur la localisation du troisième grand aéroport de Paris, qui pourrait être installé soit sur le plateau du Vexin, soit au Neubourg (40 km au sud de Rouen) ou à Lieurcy (50 km au sud-est du Havre).

Enfin, si le siège de l'université reste le campus de Mont-Saint-Aignan (Rouen), on prévoit déjà des décentralisations, d'abord sur Le Havre, puis sur Le Vaudreuil et Évreux, et ultérieurement sur Pont-Audemer.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : + 9 476

1962-1968 : + 11 778

La région poursuit sa croissance grâce au dynamisme du complexe industriel et portuaire de la basse Seine. Elle attire de plus en plus de monde. Son bilan migratoire passe de + 1 180 à + 2 000 personnes par an. Il existe des zones en difficulté : ce sont Le Trait, Fécamp, Dieppe. L'agglomération rouennaise accélère son rythme de croissance (2,1 % par an contre 1,8 % avant 1962). Mais Le Havre voit baisser le sien (1,6 % contre 1,9 %).

Pays de la Loire

Le comité interministériel du 1er avril 1969 a adopté les conclusions du Livre blanc de l'OREAM de Nantes - Saint-Nazaire, et précisé les directives pour l'établissement du schéma directeur dont les axes seront :

– urbanisation et développement accéléré de la rive nord de l'estuaire de la Loire. L'urbanisation sera, par contre, relativement limitée en première phase sur la rive sud de l'estuaire ;

– création du port poly-industriel et d'un plateau industriel à Monton-Donges. La métropole sera ainsi dotée de terrains industriels lourds ou portuaires accessibles à des navires de grand tirant d'eau. Le souci d'aménager au mieux cette zone conduit à envisager le creusement d'une darse de grandes dimensions ;

– réalisation de l'axe routier Saint-Nazaire - Nantes - Angers, prolongation d'une part en direction du Mans et de Paris, d'autre part en direction des villes de la vallée de la Loire ;

– amélioration des relations routières avec Vannes, Lorient et Quimper ;

– franchissement de l'estuaire en aval, près de Saint-Nazaire ; le pont aura une double vocation touristique et industrielle ;

– installation d'un aéroport de classe nationale et internationale ;

– réalisation d'une base importante de loisirs et de plein air située en bordure de la Loire, dans le secteur de la Martinière.

Ainsi se trouve renforcée la vocation portuaire de Nantes - Saint-Nazaire, qui vient d'être doté d'une nouvelle forme de radoub aux Chantiers de l'Atlantique, capable de construire ou de réparer des navires de 500 000 t.

Le redressement de Nantes - Saint-Nazaire se poursuit avec des succès de plus en plus marqués. La centrale thermique de Cordemais, qui comprendra en phase finale 4 groupes de 600 MW, s'est vu attribuer un prêt de 90 millions de francs par la BEI, alors que le sixième groupe de la centrale de Cheviré vient d'être installé. L'industrialisation se confirme avec l'arrivée à Nantes - Saint-Nazaire de nombre d'entreprises moyennes.

Angers a été classé en zone de prime de développement industriel, ce qui doit faciliter de nouvelles implantations. À Cholet, où des problèmes de conversion étaient posés depuis longtemps, Michelin va installer une nouvelle unité de production de pneumatiques, qui pourrait créer finalement 2 500 emplois.

Le Mans se développe de manière satisfaisante. À la fin du siècle, on pense que l'agglomération du Mans devrait approcher les 400 000 habitants ; à la condition que l'agglomération soit restructurée, ce qui ne semble pas acquis pour l'heure. L'avenir du Mans et de la Sarthe, dans le cadre d'un aménagement du Bassin parisien, dépend en fait du développement des activités de services, et notamment de services rares (enseignement supérieur, recherche). Le Mans vient d'ailleurs de marquer un point en accueillant l'Institut français du caoutchouc.