Les autorités locales insistent sur la nécessité d'achever un certain nombre de grands travaux prévus, tels que l'autoroute Paris-Normandie, dont le tronçon entre Rouen et Caen devrait être accéléré.

Les liaisons aériennes devraient s'améliorer avec l'achèvement des travaux de l'aéroport de Caen-Carpiquet ; la réanimation de l'aéroport de Cherbourg, qui avait cessé le trafic civil en 1967, est également prévue. Après négociations, Cherbourg s'est vu garantir un nombre important d'atterrissages d'octobre à mai par les compagnies Air France, UTA et Air Inter.

Dans le même esprit, l'inauguration de la ligne de turbotrains, sur Paris-Cherbourg en 1970, rapprochera Cherbourg et Caen de la capitale dans des proportions appréciables.

La situation des mines de fer du Calvados et de l'Orne continue de se dégrader, malgré des efforts remarquables de productivité. Dès 1968, la mine de May-sur-l'Orne a cessé son activité.

La création d'un parc naturel de Basse-Normandie est envisagée dans l'Orne.

Population
Bilan migratoire

1954-1962 : — 55 521

1962-1968 : — 14 543

Le bilan migratoire reste déficitaire, mais dans des proportions plus faibles que lors du précédent recensement. Le Calvados, qui perdait, avant 1962, 550 personnes par an, en gagne maintenant 1 400. Ce résultat est dû en grande partie à l'expansion rapide de la capitale régionale Caen, qui conserve depuis 1962 un rythme de croissance élevé (+ 4,4 % par an). Bon résultat aussi pour l'Orne, dont les pertes par migration sont de — 880 personnes par an, contre — 1 600 avant 1962, et pour la Manche, qui en perd 2 900 au lieu de 4 700.

Haute-Normandie

La CODER de Haute-Normandie a approuvé en février 1969 le schéma d'aménagement de la basse Seine. C'est la première fois qu'un document de cet ordre est soumis à la délibération et au vote d'une CODER. La Haute-Normandie continue d'être une région pilote où sont faites de nouvelles expériences qu'on généralise ensuite.

Ce schéma d'aménagement répond à trois objectifs :

– renforcer la vocation nationale et internationale de la vallée de la basse Seine et de son outil industriel et portuaire. Dans ce dessein, le budget 1969 a consacré à l'ensemble portuaire de la basse Seine, réparti entre Le Havre et Rouen, plus de la moitié des crédits des ports maritimes français ;

– prévoir un développement privilégié de la partie aval de la basse Seine, que traduisent les perspectives démographiques esquissées pour la fin du siècle : près du triplement de la population de l'estuaire, un peu plus du doublement de la population de la partie centrale du grand Rouen, un doublement de la partie amont ;

– affirmer la vocation d'équilibre de la basse Seine par rapport à Paris ; c'est la création de la ville nouvelle du Vaudreuil. Justifiant ce projet, qui avait soulevé un certain nombre de polémiques, notamment dans l'Eure, Jérôme Monod, délégué général à l'Aménagement du territoire, pouvait déclarer : « Cette décision aura une influence considérable sur la politique nationale d'aménagement du territoire : nous pensons que le maintien dans des limites raisonnables de la croissance de la Région parisienne ne peut se faire que si l'on développe à des distances suffisamment éloignées des pôles régionaux puissants. La basse Seine représente l'un de ces pôles. Il a son rôle à jouer dans la dynamique de créations de villes nouvelles de la Région parisienne. Dans la mesure où l'urbanisation de Rouen, et notamment dans sa partie amont, peut représenter un facteur d'équilibre, Le Vaudreuil, point avancé d'un système urbain centré sur Rouen, est la meilleure alternative que l'on puisse opposer au développement d'une véritable ville nouvelle de 400 000 habitants à Mantes-Sud. » On mesure ainsi l'importance de l'enjeu.

L'année 1968 a été à nouveau une bonne année pour le port du Havre. Son trafic atteint 43 400 000 t, contre 37 500 000 t en 1967, soit une croissance de 16 % environ. Les investissements actuellement en cours de réalisation (écluse maritime qui va permettre de doubler la surface des bassins) et la pratique de nouvelles techniques (conteneurs) lui feront faire de nouveaux bonds. On calcule déjà la date où il dépassera le port d'Anvers, et l'on évalue entre 100 et 150 millions de tonnes son trafic en 1985.