Les jeunes tiennent une place non négligeable sur le marché : 8 % des acheteurs ont moins de 25 ans. Or, la faveur pour les différentes marques varie selon les tranches d'âge :
— La faveur pour Renault est d'autant plus forte que l'on considère des acheteurs plus jeunes ;
— La faveur pour Peugeot croit jusqu'à la tranche d'âge de 36 à 49 ans, pour décroître ensuite ;
— Citroën réalise la moitié de ses ventes auprès des acheteurs de 26 à 49 ans. Mais la 2 CV connaît sa plus grande cote aux deux extrêmes : automobilistes de moins de 26 ans et de 60 ans et plus.

Les catégories socio-professionnelles varient selon les marques, mais aussi selon les modèles :
— Plus de la moitié des ventes d'ID 19 (54 %) se fait auprès de membres des professions libérales, cadres supérieurs et industriels ;
— Une Peugeot sur quatre est vendue dans cette catégorie ;
— 52 % des Renault et 53 % des Simca sont vendues à des cadres moyens, employés ou ouvriers ;
— Si 15 % des ventes globales intéressent des marques étrangères, ce pourcentage s'élève à 23 % chez les cadres supérieurs et à 20 % chez les commerçants.

(1) Sondage réalisé entre octobre 1965 et juin 1966.

Limitation de vitesse et accidents de la route

Cent quatre-vingt-huit morts, 1 437 blessés : l'effroyable bilan du week-end de la Toussaint 1968 (du jeudi 31 octobre au dimanche 3 novembre) a traumatisé l'opinion publique.

À la fin de l'année 1968, 14 000 morts et 320 000 blessés avaient été décomptés sur les routes françaises. Les statistiques révélaient que même lorsque le nombre des accidents diminue, celui des victimes augmente. Ainsi, pour le mois de novembre, on dénombrait 77 morts en plus pour 271 accidents en moins, soit 1 267 tués pour 18 425 accidents, au lieu de 1 190 tués pour 18 696 accidents en novembre 1967.

L'exigence de sécurité devient si forte, chez les automobilistes, que la majorité d'entre eux finit par accepter cette mesure impopulaire depuis longtemps préconisée par les pouvoirs publics : la limitation de vitesse. En janvier 1969, un sondage organisé par l'Organisation nationale de sécurité routière (ONSER), auprès de 2 000 personnes, montre que 62 % d'entre elles se prononcent en faveur de la limitation de vitesse afin de réduire le nombre et la gravité des accidents.

Contrôle au radar

Le mois suivant, le ministère de l'Intérieur et celui de l'Équipement annoncent une première expérience de limitation de vitesse à partir du 22 mars 1969 et pendant toute la période de haut trafic. Sur cinq grands itinéraires routiers, trois au départ de la Région parisienne et deux du Midi, 1 600 km de routes, très différentes (l'une est transversale, l'autre double une autoroute), ont été choisies :
– Chartres - Le Mans - Nantes (nationale 23) ;
– Pacy-sur-Eure - Caen - Cherbourg (nationale 13) ;
– Roissy-Laon-frontière belge (nationale 22) ;
– Langon-Agen-Toulouse-Carcassonne-Narbonne (nationale 113) ;
– Vienne-Nice (nationale 2).

La limitation n'est pas uniforme. Si, le plus généralement, elle est de 100 km/h, elle est abaissée à 80 km/h sur les sections les plus étroites ou les plus proches des agglomérations, ou relevée à 120 km/h sur les tronçons les plus larges. Les contrôles sont effectués par cinémomètres-radars.

Des précédents

Deux expériences, limitées dans le temps et l'espace, avaient été effectuées en France en 1959 et 1960. Celle de 1959, effectuée pendant onze week-ends, avait prouvé que, à circulation égale, le nombre des accidents diminuait de 23 % pour une vitesse limitée à 90 km/h.

Pour renouveler cette expérience, en l'élargissant, le gouvernement s'appuyait sur une idée-force : la vitesse augmente non seulement le nombre des accidents, mais aussi leur gravité, comme le prouvent plusieurs exemples, en France et à l'étranger :
– dans le département du Val-d'Oise, une limitation à 80 km/h de la vitesse sur trois sections de nationale (39 km en tout) opérée du 7 juillet au 31 décembre 1968 a donné les résultats suivants par rapport à la même période de 1967 : accidents corporels – 30 %, nombre de tués et de blessés graves – 40 %, alors que le trafic augmentait de 10 % ;
– en Grande-Bretagne, une limitation de vitesse, en 1965, à 70 miles (112 km/h) a provoqué une réduction de 20 % du nombre des accidents sur les autoroutes et les routes à trafic moyen, mais de 3,5 % seulement sur les routes à grand trafic.