meilleur acteur : Cliff Robertson, pour Charly, de Ralph Nelson (USA).

mise en scène : Carol Reed, Oliver (GB).

Jeune Cinéma à Hyères (23 avril)

grand prix : Paul, de Diourka Medveczy (F).

grand prix du court métrage : le Temps de la timidité, de Bernard Bouthier (F).

Cannes (23 mai)

palme d'or : If, de Lindsay Anderson (GB).

prix du jury : Z, de Costa-Gavras (F).

prix spécial du jury : Ådalen 31, de Bo Widerberg (S).

prix d'interprétation : Jean-Louis Trintignant, pour Z, de Costa-Gavras (F). Vanessa Redgrave, pour Isadora, de Karel Reisz (GB).

prix de la mise en scène : Glauber Rocha, pour Antonio das Mortes (BR) ; Vojtech Jasny, pour Chronique morave (CS).

prix de la 1re œuvre : Easy rider, de Dennis Hopper (USA).

Saint-Sébastien (25 juin)

grand prix : The Rain people, de Francis Ford Coppola (USA).

Télévision

30 millions de téléspectateurs attendent des jours meilleurs

* Émission diffusée sur la 2e chaîne.

De rares moments exaltants noyés clans une grisaille quotidienne ; l'opinion est quasi unanime et l'insatisfaction des téléspectateurs se manifeste souvent au cours de la saison 1968-69. Certes, le parcours de l'année est délicat et le rôle de la direction parfois ingrat. Mais le lourd héritage du printemps suffit-il à expliquer la monotonie des programmes ?

Après les événements de mai et juin qui l'ont paralysée pendant de longues semaines, la télévision, ébranlée, disloquée, amputée, retrouve difficilement son équilibre. Aucun secteur n'échappe à la désorganisation. Pas même le service des sports, dont on pouvait penser qu'il était à l'abri du contrecoup des événements.

L'été venu, il faut donc agir vite. Armand Jammot, responsable des programmes de la période estivale, se voit contraint à transformer du tout au tout des émissions qu'il préparait depuis près de six mois. Son atout majeur ? Le direct. Il répartit ses caméras aux quatre coins de la France en vacances. Mais le public boude ces programmes semi-improvisés.

Bases d'une réforme

En août s'amorce une réorganisation. Le statut de l'Office (voté en juin 1964 par le Parlement) n'est pas modifié, mais des réformes sont apportées au Conseil d'administration, à la gestion administrative et financière et à l'information.

Le nouveau Conseil (24 membres au lieu de 16) est présidé par Pierre-Noël de Leusse, ancien ambassadeur en Algérie. La tutelle du ministère des Finances sur l'Office est assouplie. La transformation de certaines structures permettra d'organiser la participation du personnel à la gestion. La politique des programmes devra être profondément modifiée, secteur par secteur.

L'honnêteté et la qualité de l'information doivent être assurées, et le gouvernement reconnaît qu'il est « indispensable de revaloriser le journal télévisé et de coordonner les divers magazines ». S'il se réserve le droit d'utiliser la voie du journal télévisé pour se faire entendre des citoyens chaque fois que bon lui semblera, il devra, en tout cas, en prévenir le public. L'objectivité de l'information sera contrôlée par le Conseil d'administration selon des modalités qu'il aura lui-même déterminées, et le Service des liaisons interministérielles pour l'information n'aura plus de relations avec l'ORTF.

Certes, toutes les revendications exprimées lors de la grève sont loin d'être satisfaites, mais la nouvelle direction — Jean-Jacques de Bresson à la tête de l'Office et André François, directeur de la télévision — fait preuve d'une certaine volonté de libéralisme.

La fin de l'Ocora

Le service des émissions radiotélévisées destinées à l'étranger est modifié depuis le 1er janvier 1969. L'OCORA (Office de coopération radiophonique), chargé de fournir une assistance technique à 16 États africains francophones et à Madagascar, fusionne avec la Direction des relations extérieures de l'ORTF. Pratiquement, ce regroupement revient à une dissolution de l'OCORA, qui, sous le patronage de l'ORTF et du secrétariat d'État à la Coopération, avait succédé, en 1962, à la SORAFOM (Société de la radio d'outre-mer).

Émissions disparues

En contrepartie, des sanctions sont prises à l'égard des journalistes, y compris les producteurs des meilleurs magazines d'actualité. Leurs effectifs sont ramenés, pour les équipes parisiennes, de 144 à 92 à l'Actualité télévisée et de 23 à 17 au service des sports. Les victimes seront licenciées avec indemnités, mises en congé spécial avec traitement, ou mutées. Ces dernières décisions déclenchent une violente campagne de presse.