Dans le domaine indien, les arts de la côte Ouest (actuellement Colombie britannique) retenaient l'attention. Sédentaires, ces Indiens purent développer une civilisation structurée, créer une architecture et une sculpture. Les pièces présentées remontaient jusqu'à l'époque de la préhistoire. C'est encore de cette tradition perpétuée à travers les siècles que témoignaient les objets de l'époque historique récente.

Les Indiens nomades des plaines et de la côte Est ne possédaient qu'un art décoratif, se manifestant dans l'ornementation du costume ou des objets d'usage courant : harnachements de cheval, gaines de couteau, bijoux. L'influence européenne, souvent décelable, n'y a pourtant pas entamé l'esprit indigène.

Le Bauhaus (musée national d'Art moderne et musée de la Ville de Paris, 2 avril - 22 juin)

Pour loger cette vaste et très riche exposition, deux musées ont été nécessaires : le musée national d'Art moderne abritait tout l'aspect enseignement du Bauhaus ; le musée de la Ville de Paris, sa production. Après Stuttgart, Londres et Amsterdam, Paris a pu embrasser dans sa totalité, y compris ses prolongements après la fermeture en 1933, la production et le rôle du Bauhaus.

Car, en effet, l'esprit de ce foyer communautaire survécut à sa fin. Il gagna d'abord l'Europe, puis l'Amérique avec l'exil de ses professeurs, les architectes Gropius, Mies van der Rohe, Breuer, qui ont profondément influencé toute l'architecture du Nouveau Monde.

Né de la fusion de l'Académie des beaux-arts et de l'École des arts décoratifs de Weimar, en 1919, le Bauhaus fonctionne d'abord sous la direction de Walter Gropius jusqu'en 1928. Hannes Meyer, puis Mies van der Rohe lui succèdent. Entre-temps, en butte à des attaques politiques, il s'était dissous en 1924, pour renaître à Dessau. Chassé de cette dernière ville en 1932 par les nazis, il tente de poursuivre ses activités à Berlin. La haine hitlérienne le contraint de fermer définitivement ses portes l'année suivante.

Fondé par un architecte, dirigé par des architectes, toutes les activités du Bauhaus étaient orientées vers l'architecture prise dans son sens le plus large. Il s'agissait pour le Bauhaus de former non seulement des hommes sachant construire des bâtiments, mais aussi des hommes capables de créer tout ce qui rend la maison habitable : la décoration, le mobilier, les objets courants. En un mot, tout ce qui fait le décor de la vie de l'homme devait s'unir en un ensemble harmonieux.

Cette volonté s'accompagnait d'une certaine foi socialisante préoccupée du bonheur de l'humanité. Un des buts du Bauhaus était notamment de donner naissance à des équipes de créateurs.

D'autre part, Gropius avait compris que le rôle de l'artisanat était terminé et que la puissance de la machine allait s'imposer de plus en plus. Il ne fallait pas travailler contre elle, mais avec elle. Elle permettait de multiplier un modèle, donc d'en abaisser le prix de revient, facilitant ainsi son acquisition par le plus grand nombre.

Le Bauhaus étudie avec un constant souci du beau, des formes rationnelles, bien adaptées à leur usage, susceptibles d'être reproduites mécaniquement. Ses chercheurs, marqués d'abord par l'expressionnisme de l'époque, en vinrent naturellement au dépouillement et à la rigueur.

Marchant résolument dans les chemins de l'avenir, cherchant des solutions neuves, le Bauhaus fit appel à des professeurs, dont beaucoup de peintres d'avant-garde, abstraits. Les plus célèbres furent Klee, Kandinsky, Moholy-Nagy.

Pour ce vaste programme, il fallut trouver et appliquer une pédagogie nouvelle. Les maîtres du Bauhaus y parvinrent. Les créations du Bauhaus, en avance sur leur époque, ont ouvert les voies où beaucoup se sont engagés depuis.

Mille ans d'art en Pologne (Petit Palais, Paris, 26 avril - 21 juillet 1969)

Peinture moderne polonaise, sources et recherches (musée Galliera, Paris, 30 avril - 8 juin 1969)

Deux expositions complémentaires ; l'une, la plus importante, au Petit Palais, offrait un tableau du passé, l'autre témoignait de l'activité picturale en Pologne des débuts du siècle à nos jours.