En politique étrangère, l'année n'a guère été glorieuse. La congolisation de l'ancienne colonie de Guinée équatoriale, la rétrocession au Maroc du territoire d'Ifni (le 13 mai 1969) ne plaident pas en faveur d'une parfaite réussite de la décolonisation espagnole. Les négociations à propos de Gibraltar en sont toujours au même point avec la Grande-Bretagne, en dépit de la fermeture de la frontière par les Espagnols, le 9 juin 1969. Enfin, le semi-échec des conversations avec Washington sur le maintien des bases américaines, qui aboutissent, en juin 1969, à la prorogation de l'accord, a porté une ombre tant au prestige qu'à la gourmandise de Madrid.

L'Opus Dei

« Mon appartenance à l'Opus Dei n'a pas plus d'influence sur l'exercice de ma fonction que mon adhésion au club sportif du Real Madrid ». C'est ce qu'a répondu, un jour. Lopez Rodo, ministre espagnol du Plan, que l'on interrogeait sur les relations de l'organisation catholique avec le pouvoir. Si l'on sait que presque tous les postes économiques du gouvernement sont entre les mains des personnages de l'Opus Dei — Lopez Bravo (Industrie), Garcia-Monco (Commerce), Espinosa San Martin (Finances), Ullastres (ancien ministre du Commerce) —, on peut douter de ces assertions. Aujourd'hui encore, l'Opus Dei conserve son caractère mystérieux de franc-maçonnerie. Créé en 1928, par un jeune prêtre, le P. Escriva — il avait alors pour but de s'occuper des étudiants des faubourgs populaires de Madrid —, l'Opus Dei se replie en France durant la guerre civile. Son grand essor date de 1950, lorsqu'un décret du Saint-Siège, Primum inter Instituta, reconnaît l'organisation comme « institut séculier de l'Église ». Elle prend dès lors des dimensions internationales. Les buts de l'Opus, tels qu'ils sont exprimés dans l'ouvrage de Mgr Escriva, Camino : « Vivre l'idéal évangélique dans le siècle ». Les membres, recrutés sur le volet à travers le monde, passent obligatoirement par le siège de Rome, où ils suivent durant cinq ans des cours de philosophie et de théologie. Ils prononcent certains vœux, mais jouissent de leur entière liberté sur le plan politique. Les associés se recrutent dans tous les milieux. L'Opus Dei contrôle deux des principaux quotidiens madrilènes. El Alcazar et Madrid. Il a sa propre université à Pampelune.

Finlande

4 688 000. 14. 0,7 %.
Économie. PNB (66) 1 856.Production (66) : A 16 % + I 39 % + S 43 %. Consomm. énergie (*66) : 2 838 kg e.c.
Transports. (*66) : 2 131 M pass./km, 5 611 M t/km. (*66) : 505 900 + 92 300.  : 1 064 000 tjb. (*66) : 409 670 000 pass./km.
Information. (66) : 68 quotidiens. (66) : 1 605 000. (66) : 822 000. (66) : 113 000 fauteuils. (66) : 892 300.
Santé (65). 39 709 . Mté inf. (66) : 15.
Éducation (65). Prim. : 460 012. Sec. et techn. : 430 350. Sup. : 38 775.
Institutions. République indépendante, proclamée le 6 décembre 1917. Constitution de 1919. Président de la République : Dr Urho Kekkonen, réélu le 15 février 1968, pour la 3e fois. Président du Conseil : Mauno Koïvisto. Élections municipales (6 et 7 octobre 1966) : net recul communiste, gains de la droite.

Grande-Bretagne

55 283 000. 224. 0,7 %.
Économie. PNB (66) 1 925. Production (66): A 3 % + I 47 % + S 50 %. Consomm. énergie (*66) : 5 139 kg e.c.
Transports. (*66) : 29 697 M pass./km, 23 858 M t/km. (*6) : 9 632 600 + 1 718 000.  : 21 716 000 tjb. (*66) : 13 938 958 000 pass./km.
Information. (66) : 106 quotidiens ; tirage global : 26 700 000. (66) : 16 432 000. (66) : 13 919 000. (66) : 1 883 100 fauteuils ; fréquentation : 289 M. (66) : 11 289 000.
Santé (65). 47 000 . Mté inf. (66) : 19,6.
Éducation (65). Prim. : 4 620 262. Sec. et techn. : 4 668 016. Sup. : 231 641.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution : charte de 1215, complétée par plusieurs lois fondamentales. Souverain : Elisabeth II ; succède à son père George VI, décédé en 1952. Premier ministre : Harold Wilson.

Échecs répétés de la politique Wilson

Rude journée pour Harold Wilson ce 18 juin 1969. Après une discussion marathon avec les leaders des syndicats, le Premier ministre arrache enfin l'accord qui met fin à une crise de plus de quatre mois au sein du gouvernement, du parti travailliste et des Trade Unions. Harassé, mais soulagé, il peut affronter les huées de l'opposition à la Chambre des communes : il tient sa victoire.