– L'intérieur du pays : les Laoviets ont au cours de l'année multiplié leurs attaques contre les villes et les points stratégiques (routes et aéroports notamment). Ils ont ainsi accru leur influence, en particulier dans la vallée du Mékong. Les deux tiers du pays sont maintenant plus ou moins contrôlés par le Pathet Lao, dont la tactique consiste surtout à entretenir l'insécurité et à fixer les troupes laotiennes et leurs conseillers américains.

Une neutralité très entamée

À cette double action, les Américains ont répondu par une intensification des raids sur la piste Hô Chi Minh (des B 52 — 30 t de bombes par appareil — sont maintenant affectés à cette mission) et par une intervention de plus en plus poussée auprès des forces royales laotiennes. Les conseillers américains ont notamment créé des unités spéciales (composées de minorités ethniques traditionnellement opposées aux Vietnamiens) chargées de mener une guerre de guérilla. Toutefois, il ne semble pas que cette méthode ait apporté les résultats qu'ils en attendaient.

À cette aide militaire — son montant est gardé secret —, les Américains ajoutent une aide civile considérable (environ 250 millions de francs) qui montre l'importance accordée au Laos sur l'échiquier du Sud-Est asiatique.

L'engagement des États-Unis — parallèle à l'action des communistes — porte un coup sévère à la neutralité théorique du pays dont le prince Phouma reste le symbole.

Pour Washington, il s'agit de soustraire le pays à l'influence communiste et d'en faire un État tampon entre la Thaïlande et le Viêt-nam ; pour Moscou, qui multiplie ses bons offices entre le Pathet Lao et le gouvernement de Vientiane, le Laos est un rempart contre une éventuelle expansion chinoise ; pour Hanoi, enfin, la neutralité du pays peut être l'un des moyens de garantir la solution du problème vietnamien.

Liban

2 580 000. 237. 2,5 %.
Économie. PNB (65) 427. Production (64) : A 13 % + I 21 % + S 66 %. Consomm. énergie (*66) : 654 kg e.c.
Transports. (*66) : 7 M pass./km, 46 M t/km. (*66) : 105 400 + 14 100.  : 598 000 tjb. (*66) : 615 073 000 pass./km.
Information. (65) : *37 quotidiens. (66) : 450 000. (66) : *150 000. (65) : 97 700 fauteuils ; fréquentation : 32,1 M. (66) : 120 323.
Santé (65). 1 735 .
Éducation (65). Prim. : 354 270. Sec. et techn. : 85 181. Sup. : 20 304.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1944. Constitution de 1926. Président de la République (traditionnellement chrétien maronite) : Charles Helou, élu le 18 août 1964. Premier ministre (traditionnellement musulman sunnite) : Rachid Karamé.

L'unité nationale fortement ébranlée

La crise de régime, dont les premiers signes s'étaient manifestés au lendemain de la guerre des Six-Jours, s'aggrave au Liban. Les mesures d'assainissement et d'austérité ne parviennent pas à enrayer le profond malaise qui mine une économie vivant de services et qui exige donc une atmosphère de paix. Les débrayages se multiplient dans de nombreux secteurs vitaux, tandis que l'agitation s'étend aux milieux étudiants.

Le 2 octobre 1968, le gouvernement d'Abdallah Yafi démissionne. Devant l'impossibilité de constituer un ministère d'union nationale, un cabinet de quatre personnalités seulement — deux musulmans sunnites et deux maronites — est mis en place le 20 octobre.

La nouvelle équipe résiste aux violentes manifestations étudiantes qui se déroulent dans la première moitié de novembre, mais éclate une semaine après le raid israélien du 28 décembre sur l'aéroport de Beyrouth. L'opération — lancée en représailles contre l'attaque à Athènes d'un avion israélien par les fedayin palestiniens venus de Beyrouth — divise davantage l'opinion, partagée entre partisans et adversaires des organisations de commandos.

Des débats houleux se déroulent à la Chambre, où le gouvernement est tenu pour responsable de la passivité des forces armées. Une commission d'enquête est constituée pour déterminer les circonstances qui ont permis le succès du raid israélien.