Dans toutes les capitales visitées il s'entretient du conflit israélo-arabe et des moyens de le régler. À Washington, à l'issue d'un long entretien avec Richard Nixon, il suscite une vive sensation en énonçant publiquement un « plan de paix » pour le Moyen-Orient.

Dès la mi-octobre 1968, la presse internationale avait fait état de contacts secrets entre des représentants israéliens et des émissaires jordaniens. Le roi Hussein se serait personnellement entretenu avec Abba Eban, ministre israélien des Affaires étrangères. La publication de ces informations — pourtant démenties de part et d'autre — conduit à une crise entre le palais et les organisations palestiniennes.

Épreuve de force

Le 14 octobre, le gouvernement jordanien invite les commandos à céder certaines de leurs bases à l'armée régulière, qui instaure des points de contrôle aux accès des villes. Après de laborieuses négociations, les représentants des fedayin obtiennent, le 18, la suppression des barrages routiers.

L'épreuve de force éclate au grand jour le 4 novembre. L'arrestation de quelques dirigeants palestiniens suscite d'imposantes manifestations populaires à Amman. L'armée intervient et fait plusieurs centaines de morts et de blessés.

Des pourparlers engagés avec le roi Hussein aboutissent, le 19 novembre, à un accord de compromis qui laisse une large autonomie aux organisations palestiniennes, tout en instaurant un système de coopération militaire entre les commandos et l'armée jordanienne.

Soutien de l'Est et de l'Ouest

Le souverain multiplie ses efforts pour équiper son armée. Le 16 juillet 1968, les États-Unis livrent a la Jordanie une importante cargaison d'armes lourdes, notamment 54 tanks Patton. Le mois suivant, 14 avions américains Starfighter atterrissent à Amman ; une deuxième escadre de 18 chasseurs supersoniques F 104 devait être livrée au courant de l'été 1969.

Le souverain hachémite pratique une politique suffisamment souple pour lui valoir le soutien politique et économique aussi bien de l'Occident (notamment en France, en Grande-Bretagne et en République fédérale allemande) que de l'Est communiste (en particulier, l'URSS et la Roumanie), et tout autant des républiques que des monarchies arabes.

Koweït

540 000. 31. 8,2 %.
Transports. (*66) : 69 600 + 25 300.  : 137 000 tjb. (*66) : 244 478 000 pass./km.
Information. (64) : 4 quotidiens ; tirage global : 12 000. (64) : *175 000. (66) : *80 000. (64) : 9 100 fauteuils. (66) : 31 528.
Santé (65). 575 .
Éducation (65). Prim. : 49 562. Sec. et techn. : 31 671.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : émir Sabah As-Salim As-Sabah. Premier ministre : cheikh Jabir Al-Ahmad As-Sabah.

Laos

2 825 000. 11. 2,5 %.
Économie. PNB (63) 111. Consomm. énergie (*66) : 49 kg e.c.
Transports. (*66) : 6 800 + 2 200. (*66) : 16 403 000 pass./km.
Information. (65) : 4 quotidiens ; tirage : 10 000 sur 3 quotidiens. (64) : *50 000. (62) : 7 600 fauteuils ; fréquentation : 0,4 M.
Santé (65). 100 .
Éducation (65). Prim. : 161 455. Sec. et techn. : 6 962. Sup. : 145.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père Sisavang Vong, décédé. Premier ministre : prince Souvanna Phouma. Vice-Premiers : prince Souphanouvong (Pathet Lao) et Leuam Insisiengmay (neutraliste).

Intensification de la guerre

L'ouverture des négociations de Paris sur le Viêt-nam aurait pu conduire à une réduction des activités militaires au Laos. C'est le contraire qui s'est produit.

On a assisté, cette année, a un développement des offensives du Pathet Lao (pro-communiste) et de ses alliés nord-vietnamiens, et, parallèlement, à un engagement plus important des Américains. La raison de cette situation : dans la perspective d'un règlement du conflit vietnamien, le Laos sera l'une des pièces essentielles de l'équilibre politique du Sud-Est asiatique.

– La piste Hô Chi Minh (qui passe à travers le Laos) : les Nord-Vietnamiens l'ont considérablement développée et ont mis au point dans une végétation très dense un réseau complexe de routes et de sentiers, protégé aux carrefours essentiels par de l'artillerie anti-aérienne. Selon les Américains, quelque 10 000 hommes y transitent chaque mois.