Dans cette perspective, le chah tente de neutraliser l'opposition des États arabes voisins : l'Arabie Saoudite et le Koweït, en établissant avec eux de bons rapports, et l'Irak, avec lequel il engage une épreuve de force.

L'Iran fournit une importante aide matérielle aux maquis kurdes au nord de l'Irak et profite de l'affaiblissement du gouvernement de Bagdad pour dénoncer unilatéralement, le 19 avril 1969, l'accord frontalier entre les deux pays datant de 1937. Cet accord avait fixé la ligne de démarcation sur la rive orientale du Chatt el-Arab, faisant de cette rivière une voie d'eau irakienne. Téhéran considère désormais la ligne médiane du Chatt el-Arab comme étant la nouvelle frontière. N'ayant pas les moyens militaires pour s'y opposer, Bagdad se contente d'accuser Téhéran de vouloir étendre son hégémonie sur le golfe Persique.

Augmentation du revenu pétrolier

Autre succès retentissant de la politique iranienne : l'accord conclu, le 13 mai 1969, avec le consortium international du pétrole, aux termes duquel celui-ci garantit à l'Iran un revenu annuel d'un milliard de dollars, le plus élevé du Moyen-Orient.

Avec une production de 142 millions de tonnes, l'Iran était devenu en 1968 le plus grand producteur d'hydrocarbures du monde musulman. Il exigeait une augmentation de 20 %, que ne pouvait lui consentir le consortium sous peine de s'attirer de sérieuses difficultés avec le Koweit, qui ne souhaite pas être distancé par l'Iran.

Le chah menace alors de retirer aux sociétés exploitantes la moitié de leurs concessions. Le consortium finit par céder au souverain en lui accordant l'augmentation de revenu qu'il souhaitait sous forme d'un prêt sans intérêt, à valoir sur l'accroissement de la production.

Sur le plan intérieur, une vigoureuse répression a été exercée à rencontre des milieux d'extrême gauche. Quelques dizaines de militants ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Dans l'ensemble, le régime est parvenu à prévenir toute opposition organisée.

Israël

2 745 000. 127. 3,4 %.
Économie. PNB (66) 1 504. Production (66) : A 8 % + I 32 % + S 64 %. Consomm. énergie (*66) : 2 248 kg e.c.
Transports. (*66) : 368 M pass./km, 318 M t/km. (*66) : 88 000 + 47 500. 688 000 tjb. (*66) : 1 452 812 000 pass./km.
Information. (63) : 24 quotidiens ; tirage : 339 000 sur 13 quotidiens. (65) : 743 000. (66) : 20 000. (65) : 186 800 fauteuils ; fréquentation : 50,3 M. (66) : 302 946.
Santé (65). 6 270 . Mté inf. (66) : 21,6.
Éducation (65). Prim. : 449 837. Sec. et techn. : 108 452. Sup. : 35 878.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de constitution. Président de la République : Zalman Shazar, réélu le 26 mars 1968. Premier ministre : Mme Golda Meir.

Le problème des territoires occupés divise les responsables politiques

Israël connaît une période de progrès économique rarement atteint dans le passé. Le taux de croissance du produit national brut est, en 1968, de 14 % (contre 2 % l'année précédente). La production industrielle enregistre une augmentation de 30 %, grâce à un essor sans précédent de la production des usines d'armement. Les revenus du tourisme sont également de 30 % supérieurs à ceux de 1967 et s'élèvent à environ 100 millions de dollars. Les exportations se sont accrues de 12,5 %, atteignant le chiffre record de 1 350 millions de dollars. Malgré l'afflux de quelque 40 000 immigrants (le triple des arrivants en 1966) et l'emploi de 30 000 Arabes venant des territoires occupés, le pays éprouve une pénurie de main-d'œuvre.

Formidable effort de guerre

Paradoxalement, la conjoncture économique et financière commence à inquiéter les responsables. La poussée inflationniste suscite, au courant du premier semestre de 1969, une série de grèves sauvages déclenchées par certaines catégories de travailleurs, mécontentes de l'accord bloquant les salaires en 1968 et 1969, qui avait été conclu entre la centrale syndicale de l'Histadrouth et l'association patronale.

Le gouvernement estime que des sacrifices seront nécessaires pour maintenir l'effort de guerre. Les dépenses militaires, en effet, ont atteint pour l'exercice 1968-69 le chiffre record de 630 millions de dollars, soit le double du budget précédent et le quadruple des crédits affectés cinq ans auparavant. Toujours pour le même exercice, l'État réserve à la défense nationale 75 % de la totalité de ses revenus. Le ministre des Finances lance un appel à l'austérité en faisant remarquer qu'Israël consacre à son budget de guerre 20 % de son produit national brut, taux considéré comme le plus élevé au monde.