Le 25 mai 1969, une junte composée d'officiers progressistes prend le pouvoir à Khartoum. C'est le troisième bouleversement politique que connaît l'ancien condominium anglo-égyptien depuis la proclamation de son indépendance, en 1955. C'est, semble-t-il, la suite logique du coup de force qui, en octobre 1964, avait écarté le général Abboud et mis fin à un régime conservateur.

Le colonel Gaafar el-Nimary, principal instigateur du putsch, aussitôt promu général, incarne l'intelligentsia de gauche, active dans les villes, résolument hostile à la politique attentiste des hommes évincés. C'était déjà l'un des auteurs du coup d'État d'octobre 1964. La dizaine d'officiers qui composent le conseil de la Révolution appartiennent à la même tendance.

Quant à Abou Bakr Awadalla, choisi pour diriger le nouveau gouvernement, il a, lui aussi, été l'un des artisans des événements de 1964. Lorsqu'il était président du Conseil d'État, il s'est surtout efforcé, sans succès, de promulguer une loi déclarant illégale la dissolution d'un parti politique — cela afin d'éviter la proscription du parti communiste.

Les nouveaux dirigeants suspendent la constitution et suppriment momentanément le conseil de la présidence et l'Assemblée constituante. C'est le conseil de la Révolution qui forme le gouvernement, entièrement responsable devant lui. Le conseil s'arroge les pleins pouvoirs, dénonce les méfaits nés de la multiplicité des partis, proclame sa solidarité avec l'ensemble des pays arabes, affirme son intention de lutter pour la libération de la Palestine, fait état de son étroite solidarité avec la République arabe unie.

Ismaïl el-Azhari, ancien président de la République, et Mohammed Mahgoub, ancien Premier ministre, sont placés en résidence surveillée. Le général Harb Hamd el-Nil Deifallah, ancien chef d'état-major, est arrêté.

Il n'y a pas eu la moindre résistance, ni de la part des politiciens déchus ni de la part de la population. Seuls les Frères musulmans, mouvement d'extrême droite, tentent vainement de susciter un courant de protestation.

Le parti communiste n'est pas immédiatement rétabli, mais le nouveau gouvernement compte 9 ministres appartenant au parti socialiste soudanais, considéré comme un parti frère du PC soudanais. Tout semble indiquer que la politique extérieure soudanaise va entraîner un renforcement des liens de coopération avec les pays de l'Est, notamment avec l'Union soviétique.

Enfin, le putsch du 25 mai apparaît comme la conséquence directe des querelles byzantines auxquelles ne cessaient de se livrer les partis politiques soudanais et comme la conséquence de l'incapacité des dirigeants civils à faire face à deux graves problèmes internes : la persistance de l'agitation étudiante à l'université de Khartoum, la poursuite d'une difficile guerre de reconquête dans les provinces méridionales du pays, dont les populations noires se sont soulevées contre le gouvernement central.

Swaziland

395 000. 22. 2,9 %.
Information. (66) : 8 500. (66) : 900 fauteuils.
Santé (65). 50 .
Éducation (65). Prim. : 49 513. Sec. et techn. : 3 198.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968. Chef de l'État : roi Sobhuza II ; règne depuis 1921. Premier ministre : prince Makhosini Dlamini.

Dernier vestige de l'Empire britannique dans la partie méridionale du continent noir, ce petit territoire accède à l'indépendance le 6 septembre 1968. Le chef de l'État souverain traditionnel des tribus swazis, le roi Sobhuza II, donne l'impression de vouloir prendre ses distances vis-à-vis du gouvernement de Pretoria, pour la plus grande satisfaction des dirigeants du Congrès de libération nationale de Ngwame, principaux opposants. Mais, en dépit de l'étendue de ses ressources minières et agricoles, le nouvel État est trop peu peuplé pour pouvoir mener une politique réellement indépendante. Au demeurant, sa position géographique le rend tributaire et de la République sud-africaine et du Portugal, solidement implanté au Mozambique.

Tanzanie

12 588 000. 13. 2,9 %.
Économie. PNB (65) 73. Production (66) : A 54 % + I 11 % + S 35 %. Consomm. énergie (*66) : 62 kg e.c.
Transports. (*66) : 36 000 + 11 500. (*66) : 133 170 000 pass./km.
Information. (62) : 7 quotidiens ; tirage global : 32 000. (66) : *120 000. (60) : 14 500 fauteuils ; fréquentation : *5 M. (66) : 24 869.
Santé (65). 558 .
Éducation (65). Prim. : 710 200. Sec. et techn. : 27 027. Sup. : 440.
Institutions. République de Tanzanie, proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, élu le 30 septembre 1965. Premier vice-président : Abeid Amani Karume. Partis : TANU (Tanganyika African National Union), Afro Shirazi (Zanzibar).

Tchad

3 460 000. 3. 1,5 %.
Économie. PNB (65) 72. Consomm. énergie (66*) : 12 kg e.c.
Transports. (65) : 3 300 + 4 800. (*66) : 56 253 000 pass./km.
Information. (65) : 1 quotidien ; tirage : 1 500. (66) : *30 000. (66) : 8 700 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (66) : 3 565.
Santé (64). 45 .
Éducation (65). Prim. : 163 962. Sec. et techn. : 6 684.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Président de la République et président du Conseil : François Tombalbaye, réélu le 15 juin 1969. Parti unique : Parti progressiste tchadien, instance suprême de l'État. [Rébellion dans le Tibesti, en août 1968. À la demande de Fort-Lamy, des troupes françaises sont intervenues.]

Togo

1 778 000. 30. 2,4 %.
Économie. PNB (65) 103. Production (65) : A 50 % + I 19 % + S 31 %. Consomm. énergie (*66) : 54 kg e.c.
Transports. (*66) ; 73 M pass./km, 7 M t/km. (*66) : 800 + 400.
Information. (64) : 1 quotidien ; tirage : 10 000. (66) : *31 000. (64) : 2 300 fauteuils ; fréquentation : 300 000. (66) : 2 673.
Santé (66). 62 .
Éducation (65). Prim. : 155 803. Sec. et techn. : 13 192. Sup. : 73.
Institutions. Indépendance le 27 avril 1960. République (30 août 1956). Président de la République et chef du gouvernement : général Eyadema, auteur du coup d'État du 13 janvier 1967, qui renverse le président Grunitzky. Constitution de 1963 suspendue, Assemblée dissoute. Le gouvernement exerce l'ensemble des pouvoirs.

Tunisie

4 660 000. 27. 2,3 %.
Économie. PNB (65) 215. Production (65) : A 22 % + I 27 % + S 39 %. Consomm. énergie (*66) : 238 kg e.c.
Transports. (*66) : 518 M pass./km, 1 309 M t/km. (*66) : 53 700 + 31 500. (*66) : 125 456 000 pass./km.
Information. (66) : 5 quotidiens ; tirage global : *120 000. (66) : *370 000. (66) : 5 500. (65) : 44 300 fauteuils. (66) : 53 322.
Santé (64). 485 . Mté inf. (53) : 50,1.
Éducation (65). Prim. : 734 216. Sec. et techn. : 115 478. Sup. : 6 230.
Institutions. État indépendant le 20 mars 1956. République proclamée le 25 juillet 1957. Constitution de 1959 ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Habib Bourguiba, réélu le 8 novembre 1964.