La décision de créer à Rangueil un campus scientifique remonte à 1955. Il est édifié sur un terrain de 152 ha aux portes de Toulouse, et devra accueillir 20 000 étudiants en 1970.

Ce complexe, une fois terminé, comprendra :
– la faculté des sciences ;
– l'Institut national des sciences appliquées (INSA) destiné à fournir des ingénieurs et techniciens supérieurs ;
– les instituts spécialisés de géotechnique, informatique, pédologie et génétique ;
– l'École nationale supérieure de chimie ;
– l'École nationale supérieure d'électronique, d'informatique et d'hydraulique (ENSEIH).

À ce complexe scientifique très important vient s'ajouter, à l'est de Rangueil, et jouxtant le campus, le complexe de Lespinet, à vocation aérospatiale. Ce complexe doit comprendre, quand il sera achevé :
– l'École nationale supérieure d'aéronautique (Sup Aéro) et l'École nationale d'aviation civile (ENAC) ; ces deux écoles doivent commencer leurs cours à Toulouse en octobre 1968 ;
– les centres de recherche du Centre national d'études spatiales (CNES) consacrés aux ballons-sondes et à l'étude des satellites ;
– l'Institut d'études spatiales des rayonnements ;
– un centre d'aéronomie, un laboratoire d'automatique, un centre de recherches des Ponts et Chaussées.

Cet ensemble, unique en Europe, a donc permis de réunir à la fois la formation, la recherche et l'exécution. Il ne peut qu'aider à l'industrialisation et à l'implantation d'industries de pointe.

Collaboration féconde

Première indication précieuse, la société américaine Motorola a déjà installé dans la zone du Mirail, près de Toulouse, une usine de semi-conducteurs qui est sa première implantation européenne, et créera près de 3 000 emplois vers 1970.

Dans le cadre du Plan calcul, la Compagnie internationale d'informatique (C II) installe dans la même zone une unité importante.

Enfin, la collaboration déjà féconde université - industrie ne peut que favoriser les activités d'industries plus anciennement implantées, telles Sud-Aviation (avec Concorde) et l'ONIA.

Opérations urbaines

Parallèlement à cet effort, Toulouse en a entrepris un autre, tout aussi unique : la zone à urbaniser en priorité (ZUP) du Mirail.

Par son importance (25 000 logements, 100 000 habitants) et surtout par son originalité, l'opération du Mirail constitue la première réaction à grande échelle contre les grands ensembles.

Longtemps, des difficultés étaient apparues, retardant la réalisation du projet. L'année aura marqué son départ définitif, les pouvoirs publics et les collectivités locales ayant assuré le démarrage de l'opération.

Le projet de Georges Candilis, disciple de Le Corbusier, a pour caractéristiques fondamentales :
– la restauration de la rue, rue dallée, livrée aux piétons ;
– une séparation totale de la circulation des piétons et de celle des automobiles, qui rouleront en sous-sol ;
– l'intégration de la ville nouvelle dans le site, dont les espaces verts, les sources et les plans d'eau seront préservés ;
– la volonté de ne créer aucune ségrégation, grâce à la fois aux liaisons avec le centre actuel de la ville et à une diversification des couches sociales appelées à y résider. L'implantation de la faculté des lettres y apportera un élément étudiant important.

Désenclaver la région

Indépendamment des travaux de voirie très importants entrepris à Toulouse même, il était devenu essentiel de relier Toulouse et la région aux grands courants de communication.

Au cours du Ve et du VIe plan seront réalisées les trois grandes entrées qui permettront de faciliter les liaisons entre Toulouse et les départements voisins, et entre Midi-Pyrénées et les régions voisines : la pénétrante nord vers Bordeaux et Paris, la pénétrante sud-ouest vers les Pyrénées, la pénétrante sud-est vers Narbonne.

Tungstène dans l'Ariège

La région est restée atone pendant l'année. Quelques faits marquants méritent néanmoins d'être rapportés.

À Salau, dans l'Ariège, un consortium franco-américain va exploiter, pour la première fois en France, un gisement de tungstène d'une capacité de 500 000 t et d'une teneur de 1,45 % d'oxyde de tungstène.