– FDES
Fonds de développement économique et social. Géré par le ministère des Finances. Accorde aux entreprises privées des prêts et dégrèvements fiscaux, pour orienter la localisation de l'industrialisation régionale.

– FNAFU
Fonds national d'aménagement foncier et d'urbanisme. Spécialisé dans les prêts aux collectivités locales pour le financement des équipements d'aménagement du territoire.

– SCET
Société centrale pour l'équipement du territoire. Facilite l'exécution des travaux entrepris par les collectivités publiques ou par les organismes constitués avec leur concours.

– Régions de programme ou circonscriptions d'action régionale
Regroupement des 95 départements métropolitains en 21 régions, dites « de programme ». À la tête de chaque région, un préfet de région, qui préside la conférence interdépartementale (préfets de département, chefs des administrations techniques).

– CODER
Commission de développement économique régional. Commission consultative assistant le préfet de région. Composition : élus locaux (25 %), représentants des catégories socio-professionnelles (50 %), personnalités désignées par le Premier ministre (25 %).

– Sociétés d'aménagement
Ont pour mission la mise en valeur de telle zone naturelle. Elles groupent capitaux privés et publics.

– Comité d'expansion économique régional
Groupe les personnalités du monde des affaires. Présente des propositions et assure les relations publiques de la région.

– OREAM
Organisme d'études des aires métropolitaines. Coordonne les moyens mis en œuvre par les collectivités locales et les représentants de l'industrie pour l'aménagement de zones à fonctions multiples.

Une année de décisions

Ce n'est cependant pas le trait le plus caractéristique de l'année. Raymond Marcellin, alors ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire, pouvait dire en mars : « L'année 1968 est une année de rendez-vous, une année de décisions. »

Ces décisions sont lourdes de sens.

En 1967, déjà, la création de commissaires à la conversion industrielle pour le Nord, la Lorraine et la zone de Saint-Étienne - Alès, permet de nouvelles conditions de dialogue avec les régions frappées par le rapide dépérissement des mines de fer et de charbon. Les décisions prises par différents comités interministériels, sans être encore à la mesure du problème, sont loin d'être négligeables.

La création en 1968 des zones de rénovation rurale (Bretagne, Auvergne, Limousin et certaines zones montagneuses) participe, dans un autre domaine, du même état d'esprit. Tout comme les grands travaux poursuivis ou engagés dans le Bas-Rhône-Languedoc, en matière d'irrigation, ou les vastes opérations entreprises sur le littoral du Languedoc-Roussillon, ou mises en œuvre en Aquitaine et en Corse.

Concentration désastreuse

Enfin, cette année aura vu la parution des schémas directeurs des métropoles et le schéma directeur national des communications qui porte tant sur le réseau routier que sur les voies navigables et les aérodromes.

On en conviendra, ce n'est pas une tâche facile. La France est insuffisamment urbanisée ; mais dans quelques régions le tissu urbain est désastreusement concentré. À l'anarchie qui présidait — si l'on peut dire — au développement des agglomérations, se substitue une planification urbaine, intégrant dans ses projets les modifications et les mutations indispensables.

C'est le rôle assigné aux OREAM. À voir les réactions provoquées par les premiers schémas, et notamment par celui de Paris, on mesure la difficulté de l'approche, et les répercussions des décisions en préparation.

Ainsi se précise l'articulation d'une politique d'aménagement chaque fois plus cohérente et plus volontaire. Peut-être a-t-on jusqu'ici mis plus l'accent sur les données économiques que sur les facteurs humains et sociaux. Peut-être, aussi, l'information dans ce domaine est-elle insuffisante.

La France de demain

Les événements de mai et juin appellent, sur le plan de l'aménagement du territoire aussi, bien des commentaires. Notamment sur la décentralisation des pouvoirs et des institutions.