Une partie des salariés demeuraient totalement en dehors de toute aide : ceux qui habitaient dans des communes sans fonds de chômage.

D'autres, par ailleurs, ne bénéficiaient que de l'une ou l'autre des allocations (celles de l'État ou celles de l'UNEDIC - Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), qui ne se cumulaient, en fait, que dans les meilleurs cas.

Tous les travailleurs

Désormais, le bénéfice des allocations publiques est étendu à l'ensemble des travailleurs sans emploi, quel que soit leur lieu de résidence. L'État prend à son compte l'ensemble de la charge financière.

Parallèlement, le régime d'assurance créé en 1958 est rendu obligatoire et étendu à la quasi-totalité de la population active salariée du secteur privé. Les mêmes avantages sont consentis aux salariés du secteur public ou semi-public.

L'ensemble des allocations (dont le taux a été augmenté) peut être versé par les ASSEDIC (Associations — paritaires — pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), quelle que soit l'origine (publique ou privée) des fonds.

De la sorte, les formalités administratives sont allégées et les paiements accélérés. Il fallait jusqu'à présent, à Paris du moins, se présenter successivement à trois bureaux, très éloignés les uns des autres, pour percevoir ces allocations.

Au sujet du relèvement des allocations, dont les taux sont fixés par décret, l'objectif donné par le secrétaire d'État à l'Emploi, J. Chirac, est que le montant total des allocations versées (allocation publique et allocation ASSEDIC) représente 80 % d'un salaire moyen (estimé actuellement à 800 F par mois) pendant les trois premiers mois de chômage.

Garanties aux licenciés

L'ordonnance relative aux mesures applicables en cas de licenciement accorde de nouvelles garanties aux travailleurs qui perdent leur emploi.

Pour les salariés employés dans une même entreprise depuis plus de deux ans, le délai de congé doit être porté d'un à deux mois, sauf dans le cas où l'employeur accorderait, en plus de l'indemnité de licenciement, une indemnité spéciale. Il s'agit dans ce cas d'offrir au salarié une prestation supplémentaire pour compenser le bouleversement de ses conditions de vie.

Indemnité pour tous

Les conventions collectives doivent obligatoirement contenir des clauses relatives aux indemnités de licenciement. Une indemnité minimale est d'ailleurs prévue et concerne la totalité des licenciés, sans exception. Elle ne peut être inférieure à une somme calculée sur la base soit de dix heures de salaire, soit de un vingtième de mois par année d'ancienneté. Sans doute cette prestation est-elle très modeste, mais l'ensemble des travailleurs y a droit, désormais, alors qu'elle était auparavant réservée à une minorité.