Que fera-t-on alors ? Réduira-t-on à nouveau les prestations ? Augmentera-t-on les cotisations ? Sans rien changer au système, sauf à s'éloigner davantage des principes de solidarité qui ont présidé à la naissance de la sécurité sociale. Ou bien construira-t-on un système nouveau, en fonction des réalités sociales actuelles et de l'évolution rapide des problèmes de la santé ?

Le moment approche où la disproportion entre les progrès de la technique médicale et les insuffisances des moyens financiers pour les mettre en œuvre obligera les gouvernements à décider quelles catégories de malades on laissera mourir, alors qu'on disposerait, théoriquement, des moyens de les sauver.

Démographie

Le recensement

70 000 francs, 100 000 agents recenseurs encadrés par 5 000 responsables, la collaboration de trois ministères, de nombreux services régionaux et de quelque 36 000 municipalités ont été nécessaires pour le recensement de mars 1968. Sa préparation n'a pas demandé moins de dix-sept mois. Selon l'habitude, sa date a été choisie de manière à coïncider avec une période où les mouvements de population sont faibles. L'ensemble des opérations a été dirigé par Gérard Calot, de la Division démographie générale de l'INSEE.

Le 1er mars 1968, les agents recenseurs commençaient leur tournée. En moyenne, un agent « couvre » 500 habitants, un pâté de maisons, assurant la collecte des bulletins individuels et familiaux, établissant des bulletins collectifs par maison et par bloc d'immeubles.

Dès novembre, le premier résultat (qui concerne les effectifs de la population légale) est publié. Mais ce n'est qu'en janvier 1969 que seront connus les résultats globaux. En octobre 1969, enfin, un dernier dépouillement permettra de connaître les informations exploitables au niveau régional et départemental.

Traitées sur ordinateur, les réponses au recensement fournissent un élément essentiel pour la préparation du VIe plan.

En dépit de la masse de renseignements recueillis, le recensement ne s'étend pas à tous les domaines de l'activité humaine. Ainsi, qu'il s'agisse de la formation professionnelle des jeunes ou du chômage des cadres, des études complémentaires doivent être faites, mais elles ne seraient pas possibles sans l'infrastructure du recensement.

De recensement en recensement, les améliorations sont indiscutables. Celui de 1962 n'est pas encore entièrement dépouillé, alors que celui de 1968 le sera dans deux ans. Cette fois, deux ordinateurs, et non plus un seul, seront utilisés.