Béret, écharpe, jupe plissée, c'est la tenue de Bonnie, belle devenue criminelle, dont les aventures cinématographiques ont fait un personnage presque légendaire, copié dans ses vêtements, sa coiffure et dans son maquillage.

Comme Bonnie et les Américains de sa génération, comme Jean Harlow et comme Greta Garbo, comme les vamps dévastatrices et muettes du cinéma d'avant guerre, on se coiffe volontiers de crans, de boucles folles massées derrière l'oreille ou dans le cou, retenues par des barrettes.

Sous cette chevelure vaporeuse, l'œil est très fardé, mais le teint rayonnant, le sourcil dessiné en arc, les pommettes bien modelées, à l'aide du blush on, gros pinceau de martre, la bouche dessinée d'un trait ferme, ourlée d'un rouge vif.

Et puis les femmes gardent les pieds sur terre. Bicolores, de style derby, perforées, ou bien sandales découpées, assorties à leur robe, les chaussures ont des talons bottier et des bases stables. Barrettes, brides nouées sur le cou-de-pied, boucles sont parmi les détails raisonnables d'une mode qui marche vite.

« Couturama »

Six couturiers parmi les plus dynamiques participent ce printemps à une expérience de diffusion audacieuse. Saint-Laurent, Courrèges, Ungaro, Ricci, Venet et Dior concèdent chacun deux modèles de leur collection à un hebdomadaire féminin pour être reproduits en série et offerts à ses lectrices à moins de 300 F. C'est une tentative de plus pour démocratiser la haute couture.

Des hommes sans cravate

Les hommes qui aiment leur confort et qui fuient les contraintes vestimentaires avaient déjà adopté le col Mao qui libère l'encolure et les épaules du poids d'un veston trop lourdement doublé. Ils sont plus nombreux encore à abandonner la chemise traditionnelle au profit du col roulé. En soie blanche, avec le vêtement de soirée, le col roulé s'interprète aussi en coton et en laine à fines côtes. La chemise classique, souvent étouffante d'être étroitement boutonnée, fait du même coup sa conversion. Pour l'été, elle a un col retourné qui libère de l'esclavage de la cravate. Les hommes la porteront volontiers sous une marinière décolletée en pointe, qui est, après la tunique, le plus récent modèle conçu pour le confort masculin.