Pour la première fois, Volkswagen et Porsche équipent leurs voitures d'une boîte automatique, qui équipe déjà une Mercedes sur trois. Les Austin et Morris 850, y compris les Cooper et 1100, sont livrables également avec transmission automatique, tandis que le petit constructeur néerlandais DAF présente la 33, sœur plus rapide de la Daffodil, et équipée, comme elle, d'un changement de vitesse intégralement automatique à courroies, le Variomatic. Enfin, la nouvelle usine de la General Motors à Strasbourg se prépare à inonder l'Europe de boîtes automatiques avec, parmi ses premiers clients, Simca.

La grande révélation technique du Salon, la NSU RO 80, dispose, elle aussi, d'un embrayage automatique : elle ne comporte que deux pédales.

Nouveautés techniques

La NSU RO 80 est, au reste, le seul modèle vraiment révolutionnaire présenté au Salon. Equipée d'un moteur à deux pistons rotatifs NSU-Wankel, elle permet (le rouler à près de 200 km/h dans un silence presque total.

Mais les autres révolutions se font attendre, notamment celle de la turbine, que Chrysler étudie toujours. Et ce n'est pas la présentation, au Salon de Turin, de trois modèles de voitures électriques qui changera grand-chose à l'évolution de l'automobile. Batteries difficilement rechargeables, autonomie limitée, elles ne marquent pas grand progrès par rapport aux tentatives avortées de la Seconde Guerre mondiale.

Pourtant, tous les grands constructeurs se préoccupent de concevoir la voiture de ville idéale, celle qui mettra fin à la pollution de l'air et limitera les embouteillages par son faible encombrement.

Grâce aux piles à combustibles, tout espoir n'est pas perdu ; en Grande-Bretagne, l'ingénieur Alec Issigonis, créateur des mini-BMC ; aux États-Unis, les grands GM, Ford et Chrysler ; au Japon, plusieurs constructeurs, dont Mazda ; en France, Renault avec la CSF et l'Institut du pétrole, Citroën avec la Compagnie générale électrique, Peugeot avec Alsthom et Rhône-Poulenc consacrent des sommes importantes aux études sur la petite voiture électrique. Et ce sera une des tâches les plus importantes dévolues au nouvel Institut de recherches des transports, créé en 1968, de coordonner les études effectuées en France dans ce domaine.

En attendant, les Salons 1967 — de Francfort à Turin, en passant par Londres et Paris — ont marqué la suprématie, encore peu menacée, du traditionnel moteur à pétrole.