Lorsque le Soleil ne comporte pas de centre actif, il se produit rapidement sur la Terre un accroissement de l'arrivée des rayons galactiques.

Vénus commence à livrer ses secrets

Tandis que se poursuivait l'exploration de la Lune, une autre étape décisive a été franchie dans la conquête du système solaire. Une sonde automatique a été parachutée à la surface de Vénus, transmettant au cours de sa descente des informations nombreuses et précises sur l'atmosphère de la planète.

De tous les membres de la famille solaire, la planète sœur était la plus mal connue. Enveloppée d'un manteau impénétrable de nuages, Vénus dissimule aux regards terrestres le sens et la durée de sa rotation sur elle-même, la composition de son atmosphère, la nature de son sol et sa température aux diverses altitudes.

Durant ces dernières années, des mesures radio-électriques avaient permis de conclure à une température au sol de l'ordre de 300 °C. Encore cette valeur était-elle contestée par quelques astrophysiciens soviétiques, qui donnaient une interprétation différente de l'origine de l'émission radio-électrique de Vénus et estimaient que la température au sol était inférieure à une centaine de degrés.

Succès soviétique

Les tirs interplanétaires se font à certaines époques favorables, les fenêtres, déterminées par les trajectoires respectives de la Terre et de la planète visée. Soviétiques et Américains mirent ensemble à profit la fenêtre de juin 1966 pour lancer respectivement Vénus 4 (12 juin) et Mariner 5 (14 juin).

Après une seule correction de trajectoire (29 juillet), les Soviétiques reçoivent enfin, le 18 octobre 1967, la récompense de leurs efforts. Il est 5 h 34 quand leur engin, à 160 km d'altitude, touche l'atmosphère vénusienne. Tout fonctionne cette fois comme prévu : la sonde — une sphère de 1 m de diamètre, d'une masse de 383 kg et contenant un véritable laboratoire — se détache de l'engin et amorce une descente freinée par un système de parachutes. Le dernier se déploie à 25 km du sol, qui est touché à 7 h 10.

La traversée de l'atmosphère a duré environ une heure et demie. Pendant ce temps le laboratoire n'a cessé de transmettre un grand nombre de mesures, certaines prises par plusieurs instruments à la fois, dont les résultats concordent. La science a déchiré le voile dont s'entourait la planète mystérieuse.

Le lendemain 19 octobre, Mariner 5, dont la trajectoire a dû être rectifiée à plusieurs reprises, survole la planète à moins de 4 000 km d'altitude et envoie des informations sur les couches supérieures de l'atmosphère vénusienne.

Les analyses effectuées par Vénus 4 montrent que l'atmosphère de la planète contient une forte proportion de gaz carbonique (90 à 95 %), puis de la vapeur d'eau (1,6 %) et un peu d'oxygène (0,4 %). Contrairement à ce qu'on croyait, il n'y a pas d'azote : c'est une surprise pour les astronomes.

Températures élevées

La température croît à mesure qu'on descend. À 25 km d'altitude, elle est de 40 °C. Au sol, elle atteint 270 °C, ce qui confirme l'hypothèse de la majorité des astrophysiciens. Mais la capsule de Vénus 4 a atterri à proximité de l'équateur ; il est possible que vers les pôles la température soit moins élevée.

La pression atmosphérique à 25 km d'altitude égale déjà la pression atmosphérique terrestre (1 atmosphère). Au sol, elle est d'une vingtaine d'atmosphères.

Les appareils n'ont pas décelé de champ magnétique vénusien, confirmant sur ce point les observations faites en 1962 par Mariner 2. Il n'y a pas de ceinture de radiations comme autour de la Terre. Il existe une couronne d'hydrogène, plus ténue que celle qui entoure la Terre.

Des énigmes demeurent

Ainsi, en une heure et demie de cette matinée du 18 octobre 1967, plusieurs des énigmes autour desquelles les astronomes disputaient depuis des siècles ont été définitivement élucidées.

Restent à connaître le sens de rotation de la planète et la durée du jour vénusien. On a de bonnes raisons de croire que Vénus tourne dans le sens rétrograde en quelque quatre jours terrestres. Mais cela demande à être confirmé par de prochaines explorations.