Comme cela a été constaté pour Mars, la Lune n'a pas de champ magnétique ni de ceintures radio-actives autour de son globe.

Problèmes nouveaux

Tout en apportant une réponse à des questions que l'on se posait depuis des siècles, les sondes spatiales ont mis en évidence des problèmes nouveaux. Telle est la loi de la découverte scientifique.

Une des plus belles photographies transmises par Lunar Orbiter 4 fait croire à certains astronomes que, contrairement aux théories admises, la Lune a pu conserver pendant longtemps une atmosphère et avoir eu, dans le passé, des cours d'eau. Depuis longtemps les télescopes avaient montré que les Alpes lunaires sont divisées en deux par une profonde entaille droite à laquelle on avait donné le nom de vallée des Alpes.

Depuis longtemps, on n'attachait plus aucune signification aux noms d'océan, golfe, vallée, etc., donnés primitivement à des accidents du relief lunaire dont les astronomes de l'époque ignoraient la nature exacte. Or, la photographie qui nous occupe est troublante parce qu'elle révèle l'aspect d'une véritable vallée terrestre, au fond nivelé par les alluvions et creusé au milieu par les méandres d'un fleuve.

Certes, rien n'exclut que ces alluvions soient quelque magma interne épanché dans une tranchée creusée par la chute d'un corps céleste, et que le lit du fleuve ne soit qu'une fracture ou crevasse du sol, comme il en abonde sur la Lune. Mais, ailleurs, les photographies montrent des structures qui pourraient être des réseaux hydrographiques, des vallées secondaires aboutissant à une vallée principale qui débouche dans une mer suivant les lignes de plus forte pente.

Une autre série d'observations a trait à l'activité interne du globe lunaire. Beaucoup d'astronomes nient cette activité et attribuent les cirques, failles et autres accidents à des actions purement externes (impacts de gros corps célestes).

Des volcans lunaires

Or, les photographies prises par les sondes lunaires montrent des cirques remarquablement hexagonaux, forme qui ne saurait résulter d'un impact, mais de la juxtaposition d'énormes bulles de lave et des alignements de cratères le long d'une faille. Les volcans terrestres sont, eux aussi, alignés le long de certaines grandes fractures de l'écorce terrestre. Qui plus est, la radio-activité lunaire égale celle de nos basaltes, qui sont des roches d'origine volcanique.

On a découvert aussi que la Lune s'use. Certes, tous les jours il tombe sur son globe une certaine masse de météorites qu'aucune atmosphère ne permet d'arrêter. On en avait conclu que la masse de la Lune devait augmenter lentement, mais sans cesse. Un démenti a été apporté à cette thèse par les sondes lunaires. Les photographies du sol montrent des cailloux qui, comme les cheminées de fées, sont restés surélevés sur un sol moins dur qui a été érodé.

La Lune perd donc plus de matière qu'elle n'en reçoit. Comment peut-elle donc la perdre ? Pour le comprendre, il suffit de se rappeler que la deuxième vitesse cosmique, dite vitesse de libération — celle qui, acquise par un corps à la surface d'un astre, fait qu'il s'en éloigne pour toujours — n'est que de 2,4 km/s à la surface de la Lune (au lieu de 11,2 km/s pour la Terre).

Les protons éjectés par le Soleil peuvent atteindre la Lune à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Les météorites peuvent heurter la Lune à des vitesses de 70 km/s. Dès lors, on conçoit que les météorites puissent se volatiliser en heurtant le sol et y volatiliser une partie de la matière lunaire, le tout se dissipant alors dans l'espace. D'autre part, les protons, au cours des millénaires, rompent la structure cristalline de la roche, en désintègrent la matière et favorisent la dissipation dans l'espace des molécules de certains éléments.

Les années internationales du soleil calme

Le bilan des Années internationales du Soleil calme a été dressé au cours d'un colloque réuni à Londres en juillet 1967. Si elles n'ont pas révolutionné nos connaissances sur le Soleil, elles ont cependant permis de les préciser, grâce à des travaux menés de front par les spécialistes de 71 pays.