C'était opposer l'exemple parfait de la convention et de l'artifice aux outrances de la liberté sans contrôle. Sans doute, dans l'esprit de Dali était-il nécessaire de montrer l'excès des uns pour faire ressortir celui des autres.

Autour de Meissonier, on rencontrait quelques-uns des autres peintres officiels de la Belle Époque, qui connurent une renommée aujourd'hui incroyable, comme Détaille, Alphonse de Neuville, Gustave Moreau, Roche-grosse, Boldini, Bouguereau, peintres que l'on ne voit jamais.

Canada art d'aujourd'hui
(musée national d'Art moderne, 13 janvier - 19 février 1968)

Pour la première fois, le Canada a envoyé en France un choix important d'œuvres de ses artistes. Volontairement limité dans le temps, on a voulu donner une image de sa production artistique contemporaine. Elle ne le cède en rien, par son audace, son invention, ses recherches, à ce que proposent les avant-gardes des autres pays. On y trouve les grands courants qui irriguent la vie artistique dans le monde, expressionnisme, abstraction, op' et pop' art, une curiosité certaine dans les essais de matériaux nouveaux, mais, aussi, une marque spécifique : celle de la rigueur et du dépouillement.

Il y avait là Riopelle, que nous connaissons, puisqu'il vit en France, qui organise en rythmes sensibles des taches colorées sur ses toiles. Mais on découvrait des artistes inconnus, comme Santbergen, Robert Murray, Charles Gagnon, Yves Gaucher, Lee Levine, John Meredith, Michaël Snow, ou l'intimisme de John Chambers.

La peinture française avant l'impressionnisme
(Institut néerlandais, Paris, 1er février - 17 mars 1968)

Les toiles, de peintres français nés pour la plupart aux environs de 1810, provenaient toutes du musée Mesdag, de La Haye. Réunie par un amateur, Hendrik Willem Mesdag, lui-même peintre de marines, cette collection reflète le goût d'un homme qui se passionna pour les paysagistes non conformistes de la génération précédente.

Millet, que Mesdag admirait particulièrement, était bien représenté, comme Daubigny, qui, vers la fin de sa vie, fut sans doute, des artistes de sa génération, le plus proche des impressionnistes. Autour d'eux se groupaient d'autres peintres qui travaillèrent aussi en forêt de Fontainebleau : Charles-Émile Jacque, Narcisse Diaz de La Pena, Théodore Rousseau, Troyon. En somme, les principaux de l'école de Barbizon.

Cette exposition offrait au plaisir des yeux quelques beaux Corot d'une lumière subtile et un Courbet, un nu, parent des Deux Amies, de beaux Delacroix et une peinture de Daumier, familière et puissante.

Mais la toile la plus surprenante était sans doute le paysage de montagne de Monticelli, où le sujet disparaît derrière la joie de la peinture pour elle-même.

Rome à Paris
(Petit Palais, Paris, février - avril 1968)

Cette exposition évoquait les artistes, les musiciens, les écrivains, les diplomates, les gens d'église italiens, romains ou ayant vécu à Rome, qui séjournèrent à Paris et y travaillèrent, de César à Napoléon.

Le sujet, trop vaste et assez mal défini, n'offrait pas de ligne directrice suffisamment ferme pour donner une structure solide à cet ensemble de peintures, de sculptures, de manuscrits et de documents de toute nature. Aussi bien, le propos initial disparaissait-il rapidement, au bénéfice du plaisir de faire, chacun pour soi, des découvertes.

Venues de nombreux musées et de collections françaises et italiennes, on comptait 800 pièces, dont beaucoup d'un grand intérêt et certaines remarquables. Parmi celles-ci, il faut placer les manuscrits à peintures, dont la Bible de Charles le Chauve, du ixe siècle, les œuvres de Dante, de Boccace, de Pétrarque. Parmi les dessins, on trouvait d'admirables études de Michel-Ange, de Léonard de Vinci, notamment.

L'architecture, le théâtre, la musique, celle-ci par de fort beaux instruments, étaient également évoqués dans cette exposition, prétexte à réunir des pièces stimulantes pour notre curiosité ou, plus simplement encore, pour notre plaisir.

Peintures naïves américaines
(Grand Palais, 16 février - 15 avril)

Charmante et rafraîchissante exposition que cette présentation des naïfs américains qui nous révélait tout un aspect de la peinture d'outre-Atlantique, inconnu chez nous.