La liste des décentralisations et des extensions effectuées depuis quelques années à Reims est importante. La plus significative de l'année est sans doute l'installation d'un centre du groupe des Assurances générales.

Après accord du ministère, les Assurances générales ont décidé au début de 1968 de créer à Reims un centre d'activité à vocation nationale, destiné à assurer la gestion des risques standardisés. Ce centre emploiera dès le départ au moins 400 agents.

Reims a également accueilli les laboratoires Badriol, dont l'entrée en fonctionnement s'est faite au début de 1968. Il s'agit d'une filiale de la société pharmaceutique allemande Ch. Boehringer-Sohn, dont le siège est à Ingelheim (Allemagne fédérale).

Enfin, signe caractéristique de l'essor de l'agglomération, l'université de Reims voit augmenter régulièrement le nombre des étudiants qui fréquentent ses cours. Alors qu'en 1966 les étudiants étaient au nombre de 4 800, à la rentrée de 1967 ils étaient 6 300, et leur nombre prévu pour 1970 est de 10 000.

Région parisienne

C'est une véritable tempête que soulèvent, en mars 1968, la présentation du schéma directeur de Paris et les projets de rénovation du quartier des Halles. Les réactions sont plus vives encore qu'en juin 1965 lors de la présentation du schéma directeur du district de la Région parisienne.

Le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la capitale a franchi le cap du vote au Conseil de Paris, où la majorité l'a approuvé dans ses grandes lignes ; le projet de rénovation des Halles, par contre, a été renvoyé pour de nouvelles études qui supposent la refonte de toutes les orientations.

La discussion — les considérants techniques et politiques s'y sont étroitement mêlés — a été pour le moins confuse. Il pouvait difficilement en être autrement, compte tenu de la fantastique complexité des problèmes, des intérêts en jeu et de l'importance des investissements nécessaires à la réalisation des diverses solutions en présence.

Des options ont été prises, et 1968 aura vu s'engager la plus grande opération d'urbanisme que la capitale ait connue depuis Haussmann.

Les options économiques

La réalisation suppose un certain nombre d'options économiques qui sont ainsi définies :
– développer l'importance du secteur tertiaire de rang élevé, qui doit rester groupé ;
– organiser cette croissance par la création de pôles fonctionnels ;
– rééquilibrer le développement en faveur de la partie est, pour compenser le déficit d'emplois tertiaires dans cette zone ;
– rénover et restructurer progressivement les arrondissements périphériques, à la faveur du départ des industries inadaptées à la ville ou nuisibles, et de la transformation nécessaire de l'artisanat.

Concrètement, ces options se traduisent par un certain nombre de choix concernant le zonage de Paris (chaque zone ayant une vocation particulière) et les équipements de la capitale.

Les six zones

Le schéma directeur prévoit six zones à dominante spécifique, tendant à créer un nouvel équilibre des activités de Paris.

– Zone à dominante culturelle et espaces majeurs. Cette zone est axée sur les grands ensembles monumentaux et les grandes compositions qui donnent à Paris sa valeur culturelle d'ensemble. La dominante culturelle du futur quartier des Halles en est l'un des éléments importants.

– Zone à dominante administrative. Les VIe, VIIe, VIIIe arrondissements, ainsi que le quartier de l'Hôtel de Ville seront confirmés dans leur vocation administrative. De nouvelles implantations importantes sont prévues dans les deux pôles du XVe arrondissement : Lecourbe - Croix-Nivert, et Front de Seine.

– Zone à dominante universitaire.

Elle confirme la vocation traditionnelle du Quartier latin, et son prolongement de la Cité universitaire. En font partie : la nouvelle faculté des sciences (Halle aux vins), la faculté des lettres (Halle aux cuirs) et certains CHU (centres hospitaliers universitaires).

– Zone à dominante d'affaires. Trois nouveaux pôles d'activités tertiaires sont créés : gare de Lyon (y compris Bercy et Austerlitz), gares du Nord et de l'Est, Maine-Montparnasse. La zone d'affaires actuelle, située autour de Saint-Lazare et des Champs-Élysées, verra son étendue limitée.