Cette année aura vu encore le lancement du projet de création d'un parc régional du Morvan, dont la superficie pourrait être de 50 000 ha.

Franche-Comté

La Franche-Comté connaît un développement satisfaisant, à l'exception de l'est de la Haute-Saône, où la conjoncture est franchement terne.

L'industrialisation se poursuit à une allure convenable. Les industries traditionnelles de la région (lunetterie, horlogerie, automobile) connaissent une heureuse expansion, et les centres urbains, Besançon, Sochaux-Montbéliard et Belfort, progressent à un rythme de croissance normal.

Signe d'une certaine prospérité, la Franche-Comté est une des régions qui tendent à rattraper le plus rapidement le niveau des salaires de la Région parisienne.

Horlogerie et lunetterie

La main-d'œuvre, abondante, est très qualifiée, comme l'exigent les industries de précision. La région est d'ailleurs en tête du pays pour le nombre d'élèves de l'enseignement technique, et au deuxième rang pour la population active. Les industries traditionnelles s'adaptent très correctement aux nouvelles conditions de la concurrence internationale.

Les exportations de l'horlogerie française, tant pour le nombre des montres que pour celui des mouvements, ont progressé en 1966 et 1967 dans des proportions considérables : de l'ordre de 38 %. Des marchés qui, jusqu'ici, étaient fermés à nos productions s'ouvrent dans des conditions favorables : l'Espagne, le Danemark, la Grèce, l'Afrique du Sud et le Liban.

De même, la lunetterie a connu entre 1963 et 1967 une expansion considérable, avec une augmentation du chiffre d'affaires de plus de 35 %. Ses exportations ont augmenté de près de 60 %. L'industrie lunetière de la région représente environ 37 % de l'activité de la lunetterie française.

Au vu de ces chiffres, l'avenir franc-comtois — à l'exception, il est vrai, de l'est de la Haute-Saône — semble autoriser un certain optimisme.

Retards regrettables

Les responsables régionaux tempèrent néanmoins cet optimisme par deux observations :
– l'agglomération Sochaux - Montbéliard est dominée par Peugeot, dont les activités sont satisfaisantes. Mais la très dure compétition engagée sur le marché automobile national et européen ne la met pas à l'abri des crises ou de l'absorption. On retrouve ici les dangers inhérents à la mono-industrie ;
– dans le cadre de la liaison fluviale mer du Nord-Méditerranée, la section Mulhouse-Altkirch devait être réalisée au cours du Ve plan. Des retards importants ont été pris qui font maintenant douter de cette réalisation dans les délais prévus. Avec la section suivante, Altkirch - Bourogne (porte de Belfort), les retards risquent de s'accumuler et de détourner de la région nombre d'industriels qui envisageraient de s'y installer.

Alsace

L'économie alsacienne a trouvé sa vitesse de croisière après la période de creux accentué des années précédentes, et son redressement tranche sur l'évolution contrariée de l'économie nationale.

La diminution du nombre des départs vers l'Allemagne et la Suisse en est un signe, cette émigration étant une des caractéristiques de la région en période de conjoncture médiocre.

Une vocation retrouvée

Les usines automobiles Mathis étaient avant guerre un des fleurons industriels de l'Alsace. L'installation d'une usine de la General Motors à Strasbourg, qui a vu commencer en mai 1968, un an après la pose de la première pierre, la production de boîtes de vitesses automatiques, renoue donc avec la tradition. 1 200 emplois ont été ainsi créés, qui deviendront 1 700 dès cet automne et atteindront 2 300 au printemps de 1969.

Confirmant cette orientation, les usines Peugeot, près de Mulhouse, connaissent une croissance importante, tandis que Simca a pris une option sur la zone industrielle de Marckolsheim.

Les implantations industrielles en Alsace sont multiples (près de 350 depuis 1954).

Les investissements étrangers sont importants : américains, tel le groupe pharmaceutique Eli Lilly France, qui s'installe sur la zone industrielle de Fegersheim (Bas-Rhin) ; suisses, avec les sociétés Précision Oltingue, filiale de la SA Dranectal d'Oltingue, la SA Tubac (tubes métalliques) et Robapharm (produits pharmaceutiques) à Auningue, la société Aluminium-Laufer AG à Oltingue ; allemands, enfin, dans de nombreux cas.

Centrales nucléaires

L'Alsace manifeste clairement une vocation européenne, souvent revendiquée par les édiles locaux, et que confirme le prêt de 30 millions de la Banque européenne d'investissements pour la construction du complexe chimique de Mulhouse-Ottmarsheim.