Par ailleurs, le Centre technique des industries mécaniques (CETIM) installe à Saint-Étienne un laboratoire. Il apportera son aide technique aux entreprises qui lui demanderont des études particulières et se consacrera à la recherche en liaison avec l'école des mines de Saint-Étienne, l'université et les écoles d'ingénieurs de Lyon.

Bourgogne

« Puisque la Bourgogne ne peut espérer beaucoup de la décentralisation des industries nationales, elle doit chercher à attirer les firmes étrangères, pour lesquelles sa situation géographique représente un avantage. » Le Comité d'expansion régionale précisait ainsi, dès la fin de 1966, la politique qu'il entendait mener.

Cette idée trouvait sa source dans les implantations en Bourgogne, ces dernières années, de nombre de firmes internationales, telles que Kodak, Fruehauf, Hoover, Merck, Sundtrand, etc.

Le Comité d'expansion a décidé d'assurer, en 1968, la prospection systématique des milieux d'affaires étrangers susceptibles de réaliser des investissements industriels en Bourgogne.

Une première mission s'est ainsi rendue aux États-Unis, sous la direction de Raymond B. Young, ancien directeur général d'Esso Standard France. Il est trop tôt pour en apprécier les résultats. Mais cette mission traduit un dynamisme et une volonté de la part des responsables régionaux qui sont loin d'être répandus.

La décision de mai 1968 d'assimiler Dijon à une métropole régionale, avec les avantages que cela suppose, ne peut que faciliter de nouvelles implantations.

Nouvelles perspectives

Les travaux de la Commission de la zone du Triangle (les trois sommets en sont Montceau-les-Mines, Le Creusot et Chalon-sur-Saône), publiés cette année, participent du même état d'esprit.

La conversion du bassin minier de Montceau-les-Mines, les aléas de la conjoncture qui continuent de peser sur la SFAC au Creusot, la nécessité de soutenir l'expansion de Chalon-sur-Saône, dont les activités tertiaires se développent avec rapidité, posent des problèmes complexes.

Une main-d'œuvre importante, aux traditions industrielles solides, risque d'émigrer, tandis que les jeunes ne trouvent pas d'emplois.

Avec l'appui de la CECA et du gouvernement, de vastes études ont été menées sur la zone du Triangle, dont le découpage est d'autant moins arbitraire que les infrastructures routières réalisées dans le cadre du Ve plan permettent de rattacher le Triangle à Mâcon, et par là même au grand axe Rhône-Rhin.

L'ensemble des problèmes a donc été pensé dans le dessein de rendre les activités complémentaires. Les équipements, les localisations des zones industrielles, les activités tertiaires, les transformations des structures ou des vocations agricoles sont conçus pour équilibrer une zone dont la situation géographique permet raisonnablement d'espérer qu'elle attirera de nouvelles industries, à la condition que le VIe plan retienne l'essentiel des conclusions de la Commission du Triangle.

Le point noir

Certains départements de la région marquent cependant le pas. L'Yonne, qui avait connu de nombreuses implantations pendant la période 1963-1965, voit le mouvement se ralentir considérablement. Il semble que la conjoncture est à l'origine de ce ralentissement, mais ce n'est pas la seule cause. Nombre d'industries hésitent à s'y installer par crainte de manquer de main-d'œuvre. Celle-ci existe, mais sa qualification est insuffisante ou ne correspond pas aux exigences des candidats à la décentralisation.

La Nièvre connaît des difficultés plus sérieuses. Son industrialisation progresse très lentement, malgré les efforts accomplis, notamment à Nevers, avec l'importante zone industrielle de Nevers - Saint-Eloi. La situation des mines de La Machine (rattachées au bassin de Blanzy), les contractions de personnel de Thomson-Houston et d'Imphy posent également des problèmes de main-d'œuvre. La Nièvre apparaît donc comme le point noir de la région.

Tourisme de circuit

Dernier aspect, non négligeable, dans les efforts de décentralisation : l'équipement touristique. Le tourisme est une des activités traditionnelles de la Bourgogne. Riche en sites et en hauts lieux gastronomiques, la région doit développer, beaucoup plus qu'elle ne l'a fait, un tourisme de circuit.