Les travaux pour la création d'une aciérie à oxygène à Decazeville ont été commencés en 1968. Cette unité, qui fournira Vallourec et les Aciéries d'Imphy, permettra de sauver 1 500 emplois à Decazeville, dont on connaît les difficultés. Les Produits azotés, filiale d'Ugine, ont mis en activité à Lannemezan une nouvelle petite cimenterie qui produira 120 000 t par an, un accord de commercialisation étant passé avec les Ciments Lafarge.

Enfin, diverses opérations d'aménagement dans les stations d'hiver pyrénéennes sont entreprises ou en cours d'étude. Mais on reste très loin de l'examen systématique des possibilités touristiques.

Languedoc-Roussillon

Les immenses efforts d'aménagement entrepris depuis quelques années font de cette région un des plus vastes chantiers d'Europe. À terme, le Languedoc-Roussillon pourrait bien devenir cette Californie française dont on a tant parlé.

Les mutations en cours et la conjoncture nationale pèsent encore sur un certain nombre d'agglomérations : Alès, Béziers, Carcassonne et Narbonne. En revanche, Montpellier et Sète connaissent un essor considérable. Perpignan s'affirme comme un pôle de développement autonome, et Nîmes, longtemps en sommeil, prend le départ ; la région nîmoise a été la première bénéficiaire des travaux d'irrigation réalisés par la Compagnie nationale du Bas-Rhône - Languedoc.

Les crises viticoles qui se sont succédé ces dernières années fournissent des éléments de comparaison pour apprécier l'importance des objectifs que s'est fixés la Compagnie du Bas-Rhône - Languedoc. La superficie équipée pour l'irrigation atteint, en 1968, près de 50 000 ha.

Une œuvre immense

Les effets de cette irrigation se traduisent sur quatre plans :
– sur 12 000 ha effectivement irrigués en 1967, le supplément de produit brut agricole a été de 370 millions de francs, soit sensiblement l'équivalent du montant des travaux réalisés par la Compagnie pour la mise en place des équipements correspondants ;
– la production de fruits du Languedoc-Roussillon, doublera au cours du Ve plan, passant de 250 000 t en 1965 à 500 000 en 1970. Les cultures spécialement destinées à la conserverie se développent rapidement. Pratiquement nulles il y a dix ans, les superficies consacrées à ces productions en 1967-68 sont de l'ordre de 2 000 ha. La production de légumes de serre, qui n'existait pas il y a deux ans, atteint une quinzaine d'hectares ;
– l'organisation des marchés progresse très favorablement. Vingt stations de conditionnement et dix groupements de producteurs reconnus assurent la commercialisation de la production. Le marché-gare de Nîmes est en pleine croissance et prend une taille internationale ;
– la conserverie indispensable à l'industrialisation de l'agriculture progresse également. Après l'installation de Libaron (filiale de la Libbys) en 1964, à Vauvert, celles de Benazet à Nîmes, de OTRA à Saint-Gilles, l'année a vu la construction de deux importantes unités : Lenzbourg à Lunel et Conserves Gard à Nîmes. La capacité finale de ces cinq installations doit normalement atteindre 200 000 t par an.

Acheteurs étrangers

Avec l'inauguration du port de la Grande-Motte, équipé pour accueillir 1 000 bateaux de plaisance, l'aménagement du littoral de Languedoc-Roussillon est entré dans une nouvelle phase.

Ce très vaste projet, pour la réalisation duquel le Ve plan a prévu d'affecter 340 millions de francs, comprend la construction et l'aménagement de six unités touristiques nouvelles.

Quatre unités sont réalisées en priorité. Dans chacune d'elles, les terrains ont été équipés pour recevoir une première tranche de 20 000 lits. Les lots mis en vente début 1967 sont pratiquement vendus.

Pareil effort de l'État exige que les promoteurs s'intéressent rapidement au littoral. La mission interministérielle qui dirige et contrôle tous les travaux a également pris en main les efforts de promotion et de relations publiques. Elle n'a pas borné ses efforts à la France.

Un accord a été signé en 1967, entre la mission interministérielle et le syndicat des courtiers immobiliers allemands (Verband Deutscher Makler). Le syndicat s'engage à créer en Allemagne un centre d'information sur le Languedoc-Roussillon à Hanovre, et neuf autres centres dans les principales villes de la République fédérale. En contrepartie, environ 20 % des lits dans chaque station sont réservés au marché allemand.