La représentation législative de la région parisienne est désormais la suivante : Paris, 31 députés ; Hauts-de-Seine, 13 (2 créations : Rueil-Malmaison et Colombes) ; Seine-Saint-Denis, 9 ; Val-de-Marne, 8 ; Essonne, 4 (1 création : Palaiseau) ; Val-d'Oise, 5 (1 création : Taverny) ; Yvelines, 8 (1 création : Versailles-Centre) ; Seine-et-Marne, 5.

Le nombre des sénateurs métropolitains passe de 255 à 264. Le département de la Seine comptait 22 sénateurs et celui de Seine-et-Oise 8. La représentation parisienne au Sénat sera la suivante : Paris, 12 ; Hauts-de-Seine, 7 ; Seine-Saint-Denis, 5 ; Val-de-Marne, 5 ; Essonne, 3 ; Val-d'Oise, 3 ; Yvelines, 4 ; Seine-et-Marne, 3.

Jeunesse

Au recensement de 1962, on comptait 3 millions de jeunes de 15 à 24 ans dans la population active (un peu plus de garçons que de filles). Leur nombre augmentera encore de 24 % d'ici à 1971, alors que, dans la population globale, la proportion des personnes actives diminuera.

Le rapport d'enquête sur la jeunesse

Que veulent les jeunes ? Qui sont-ils ? Quels sont leurs besoins ? Pour trouver une réponse à ces questions, François Missoffe, premier ministre à part entière de la jeunesse, a lancé une vaste campagne d'information.

Déclenchée en mai 1966 par la mise au point d'un questionnaire auquel tous les jeunes étaient invités à répondre, elle s'est achevée, exactement un an plus tard, avec la publication d'un « rapport d'enquête sur la jeunesse française », volumineux document de cinq cents pages, qui fit l'objet d'un débat au Parlement.

Les huit chapitres

Le rapport comporte huit chapitres, qui sont les suivants :
– les données démographiques et économiques ;
– la psychologie de la personnalité juvénile ;
– les attitudes sociologiques rapports des jeunes entre eux, rapports entre jeunes et adultes ;
– les formations scolaires et professionnelles ;
– les jeunes travailleurs ;
– l'utilisation des temps de loisirs ;
– les jeunes en tant que citoyens : la vie civique, le service militaire ;
– les inadaptés et les handicapés.

Quatre notes annexées au rapport traitent de la condition juridique de la jeunesse dans la société française, des moyens d'action relatifs à la jeunesse inadaptée et délinquante, des colonies et centres de vacances, des résultats du colloque sur les groupements sportifs et socio-culturels.

Dialogue direct

L'idée de départ du ministre était la suivante : mettre sur pied une véritable politique d'ensemble de la jeunesse, en s'appuyant sur les besoins exprimés par les intéressés. Pour cela, il voulait s'adresser directement aux jeunes eux-mêmes, sans se contenter des avis de leurs représentants officiels — les dirigeants des mouvements de jeunes. « J'ai l'impression que les jeunes ne se sentent pas assez associes à ce que l'ont fait pour eux », a déclaré François Missoffe. Celui-ci estime que les dirigeants des mouvements, souvent âgés, ne sont pas toujours au fait de l'état d'esprit réel des jeunes. Enfin, plus de 80 % des jeunes n'appartiennent à aucun mouvement organisé.

Cahiers de doléances

Les sujets proposés dans le questionnaire initial étaient très variés. Ils concernaient l'enseignement, les loisirs, l'information professionnelle, les équipements sportifs et socio-culturels, l'animation, la vie collective... Les intéressés étaient libres d'aborder tous les autres problèmes qu'ils jugeaient bon.

Il est évident que cet appel direct au peuple devait susciter bien des hostilités. Dans les mouvements de jeunesse d'abord, qui craignaient de voir leur influence battue en brèche (finalement, ils décidèrent de ne pas boycotter l'opération et d'y participer) ; dans l'opposition, qui estimait la procédure démagogique (le contre-gouvernement de la Fédération a même publié un contre-questionnaire) ; parmi les spécialistes, qui mettaient en doute le caractère scientifique d'un tel mode d'enquête, et même dans le gouvernement, où on craignait que les réponses ne prennent l'allure de véritables cahiers de doléances.