Ce verdict tenait compte des actes, non des personnalités — et c'est ce que la chronique judiciaire en retint. Aucun psychiatre n'était venu témoigner à la barre. Il eût été bon cependant de retenir l'indigence intellectuelle et morale de la famille, principale cause de sa criminelle aberration.

Le quatrième procès de Kaddour Mehyaoui

Le 1er juillet 1967, Kaddour Mehyaoui a été reconnu, pour la quatrième fois, coupable d'assassinat avec préméditation. La cour d'assises de la Somme l'a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a bénéficié de circonstances atténuantes.

Le 9 octobre 1962, à Origny-Sainte-Benoîte, étaient découverts les cadavres de Lagente et de sa femme, pharmaciens, et ceux de Proisy et Prudhomme, préparateurs. Kaddour Mehyaoui, un ancien préparateur licencié par Lagente, était immédiatement arrêté : des témoins l'avaient reconnu alors qu'il quittait le village le matin du crime.

L'accusation, au début, reposait sur une preuve, l'empreinte d'un pas, qui se révéla être un faux fabriqué par l'officier de police Loiseau pour charger le suspect. L'Algérien, qui a toujours protesté de son innocence, mais que de nombreux témoignages accablent lourdement, a formé un nouveau pourvoi.