Poussée de l'automatisme, malgré la résistance du public, succès grandissant du break, véritable bonne à tout faire des transports modernes, offensive des voitures à tendances sportives, telles sont en définitive les données les plus importantes d'un Salon sans surprises, d'un Salon de transition.

Ne jamais soulever le capot

Le grand événement du Salon 1966, en l'absence de modèles vraiment nouveaux ou d'innovations techniques révolutionnaires, est certainement la garantie de deux ans lancée par Simca. Jusqu'à présent, les constructeurs français se contentaient de garantir les voitures neuves pendant six mois, pièces et main-d'œuvre. Simca conserve cette première étape, mais y ajoute une période de dix-huit mois — ou de 60 000 km — pendant lesquels elle continue à prendre en charge les principaux éléments mécaniques de la voiture.

Ainsi, le moteur, la boîte de vitesses, l'arbre, le pont et les carters sont garantis deux ans. Mais pas la direction, ni les freins, ni l'embrayage, ni la pompe à essence, ni le démarreur, etc. Ce qui a fait dire à certains que l'opération ne poursuivrait que des buts commerciaux et publicitaires. En réalité, la garantie de 2 ans correspond à la mentalité des automobilistes qui achètent une voiture comme un réfrigérateur ou une machine à laver. Ils veulent être débarrassés de toute préoccupation, ne jamais mettre le nez sous le capot.

Le nouveau pas de Simca fera avancer l'ensemble de l'industrie automobile européenne en direction des méthodes américaines. Certes, il n'est pas encore question d'accorder, comme aux États-Unis, cinq années de garantie. Les conditions de circulation et d'usage des véhicules sont trop différentes.

Les autres grands de l'automobile suivront-ils ? Si l'initiative de Simca se révèle payante, on peut penser que les deux ans deviendront la règle.

Nouveautés de printemps

Grande première française au Salon de Genève (du 9 au 19 mars 1967) : la Matra 530, produite par la société Matra. C'est une voiture de grand tourisme, à prix moyen, et atteignant une vitesse de pointe de 170 km/heure. Elle confirme la tendance des constructeurs français à se lancer dans un domaine abandonné jusqu'ici aux constructeurs étrangers. Il est vrai que le moteur (central) de la 530 est le V4 de la Ford Taunus 1700. Propriété intéressante de ce véhicule : la possibilité de transformer en un tournemain le coupé en cabriolet : il suffit de démonter la lunette arrière et le toit rigide (en deux parties), qui se rangent facilement entre le capot avant et la roue de secours.

Face à la Matra 530, le Salon de Genève exposait aussi une gamme brillante de voitures de sport lancées par Fiat et dont certaines avaient déjà fait leur apparition au Salon de Turin : coupés et cabriolets Dino (mécanique Ferrari, carrosseries de Pininfarina ou Bertone), et une nouvelle arme de grande diffusion, les spiders 124, réalisés à partir de la nouvelle berline de Fiat.

Mais la vraie bombe du Salon a été certainement la présentation de la mini-voiture de ville conçue par le constructeur japonais Honda : la N-500. Cette petite 3 CV révèle, en effet, des performances particulièrement élevées par rapport à sa cylindrée... et à son prix. Avec cette arme séduisante, Honda lance sur le marché européen une offensive que personne ne prend plus à la légère.

FIAT 124 Sport (I). Coupé : 2 places + 2, 2 portes. Moteur : 1 438 cm3, 9 CV, 94 ch (SAE). Vitesse : 170 km/h. 4 freins à disque. Prix : 14 295 F.

OPEL Commodore (D). Berline : 5 places, 4 portes. Moteur : 2 490 cm3, 14 CV, 129 ch (SAE). Vitesse : 170 km/h. Freins à disque AV. Prix : 16 119 F.

FORD Cortina Mark II (G-B). Berline : 4-5 places, 4 portes. Moteur : 1 500 cm3, 9 CV, 84 ch (SAE). Vitesse : 145 km/h. Freins à disque AV. Ce modèle succède a la Cortina Mark I.

MATRA 530 (F). Coupé : 2 places + 2, 2 portes. Moteur : 1 699 cm3, 10 CV, 85 ch (SAE).Vitesse : 172 km/h. 4 freins à disque. Prix : 16 190 F.

HONDA N 500 (J). Berline : 4 places, 2 portes. Moteur : 497 cm3, 3 CV, 40 ch (SAE). Vitesse : 130 km/h.

La Lotus Europe

Introduction, fin décembre 1966, du nouveau coupé sport Europe, réalisé par le constructeur britannique Lotus. Principale particularité de ce petit bolide (180 km/h) : ses éléments mécaniques (moteur, embrayage, boîte de vitesses, etc.) sont ceux de la Renault 16. Le moteur (82 ch) a simplement gagné 19 ch. Carrosserie en matière plastique renforcée de fibre de verre. Emplacement pour bagages à l'avant et à l'arrière. Freins à disque sur les roues arrière. Prix : environ 20 000 F.

Livret de famille et carte grise...

Une liste de mariage peut désormais se déposer chez un concessionnaire automobile. C'est la dernière formule publicitaire imaginée par une grande marque internationale. Parents et amis des futurs époux participent ainsi, pièce par pièce, du cendrier ou du rétroviseur au bloc-moteur, en passant par la carrosserie, à l'achat du modèle choisi par les jeunes mariés.