Automobile

Une préoccupation sans cesse plus grande dans la vie des Français

Près d'un million de nouveaux conducteurs en France en 1966 : 957 004 permis de conduire y ont, en effet, été délivrés, tandis que l'on dénombrait 1 648 833 examens non satisfaisants, ayant provoqué l'ajournement du candidat à une ou à plusieurs reprises.
Ces statistiques soulignent l'ampleur du phénomène automobile dans la vie quotidienne du Français. Pour y répondre, les constructeurs proposent sans cesse de nouveaux modèles, afin de satisfaire toutes les catégories de clients.
Les pouvoirs publics consacrent des budgets accrus à la construction des routes et des autoroutes, qui prennent enfin droit de cité en France.
Tout le monde, après le cri d'alarme de l'avocat Nader, du président Johnson au gendarme de Saint-Tropez, en passant par les constructeurs, se préoccupe d'accroître la sécurité des véhicules et de diminuer le nombre des accidents.
La répression se fait plus vive : en 1966, 158 044 Français ont été sanctionnés pour leur mauvaise conduite par les autorités administratives ou judiciaires, soit 69 462 de plus qu'en 1965. Les autorités ont constaté une diminution du nombre des accidents, provoquée notamment par l'installation des tribunaux de la route et des voitures-pièges. Mais si l'on a pu ainsi vérifier que la peur du gendarme est le commencement de la sagesse, les mesures coercitives ne semblent pas avoir résolu tous les problèmes. La pénalisation des mauvais conducteurs imposée par les assurances est, elle aussi, une pièce à verser au dossier. Et non l'une des moindres.

Au Salon : des modèles améliorés, mais peu de nouveautés

910 000 visiteurs ont parcouru les stands des 1 350 exposants réunis au palais des Expositions de la porte de Versailles du 6 au 16 octobre, pour le LIIIe Salon de l'automobile. C'est un très grand succès, qui confirme la rapide reprise de l'automobile en 1966. Mais le record d'affluence n'a pas été battu : il appartient toujours au Salon de 1955, qui avait accueilli un million de personnes.

Peu de vraies nouveautés parmi les 112 marques d'automobiles, dont 16 françaises, 31 britanniques, 17 allemandes, 17 américaines, 13 italiennes, 1 russe et 3 japonaises.

Alors que les constructeurs français avaient présenté au dernier Salon des modèles vraiment nouveaux (Renault 16 et Peugeot 204), leur bilan est moins somptuaire cette année : Simca se contente d'allonger de 20 cm ses 1300 et 1500 pour les transformer en 1301 et 1501, tandis que Renault dote la berlinette Alpine, qui s'est illustrée aux dernières 24-Heures du Mans, d'une mécanique Renault 16. Chez Citroën, la novation la plus importante est à l'intérieur. Le circuit hydraulique des DS et ID commandant la suspension, les freins, l'assistance de la direction et (pour les DS) le changement de vitesse est désormais alimenté par une huile minérale qui remplace les huiles végétales ou synthétiques utilisées jusqu'alors.

Tout cela ne va pas bien loin. Beaucoup plus important apparaît le lancement par Peugeot d'un coupé et d'un cabriolet dérivés de la berline 204. Cette présentation montre, en effet, que les constructeurs français viennent de prendre un tournant important. Jusqu'à présent, ils s'intéressaient peu au marché des voitures de sport, considéré par eux comme marginal et abandonné à leurs concurrents britanniques (Triumph, MG, Jaguar, Sunbeam), italiens (Ferrari, Lancia, Alfa Romeo, Fiat) ou allemands (Mercedes, Porsche).

Les modèles présentés constituent une sélection des plus importantes nouveautés présentées au LIIIe Salon d'octobre 1966. Dans les légendes, la place n'a pas permis de préciser les différentes versions et les multiples options proposées par les constructeurs.

PEUGEOT 204 GL (F). Cabriolet : 2 places, 2 portes. Moteur transversal : 1 130 cm3, 6 CV, 58 ch (SAE). Traction AV. Vitesse : 136 km/h. Freins a disque AV. Coffre : 400 dm3. Prix : 10 500 F.

FIAT 124 (I). Berline : 5 places, 4 portes. Moteur : 1 197 cm3, 7 CV, 65 ch (SAE). Vitesse : 146 km/h. 4 freins a disque. Coffre : 385 dm3. Prix : 8 490 F.