Fusions : Cotonnière de Moislains et Société des tissus de Golbey ; Filatures Prouvost et Cie (Lainière de Roubaix) et François Masurel frères ; Société Agache et groupe Willot ; Société Gérard Fortier et bonneterie de Tergnier ; Société Descamps l'Aîné et Société Dolfus-Mieg ; Société Emile Grosse et Société Dolfus-Mieg.

Concentrations : les Ets de Bouchard, la Société Dorbet et Cie, les Ets Regnier ont formé la Compagnie des feutres pour papeteries et des tissus industriels (COFPA) ; neuf fabricants ont formé la Compagnie industrielle des tresses et rubans.

Prises de contrôle ou participations majoritaires : Dolfus-Mieg et Cie a pris le contrôle de trois tissages roannais (Dechelette-Despierre, A. Bréchard, Dupuis-Merle et Cie) ; Badin et fils a pris une participation majoritaire dans le capital des anciens Ets Offroy et Lemarchand ; Saint frères a pris le contrôle du Comptoir linier.

Accords de coopération

Parmi les accords de coopération signés, on note : la création de la Société d'étude interjute par le Comptoir linier, Saint frères et les Ets Weill ; création de la société d'étude SODIT par neuf entreprises de bonneterie ; création du service commercial commun MDM par la Cotonnière de Moislains et Golbey, Ets Hector Depreux et Cie et Ets Albert Masurel et Cie ; constitution de MNE (Moulinages Nouvelle Europe) par Prouvost-Masurel frères, Caulliez Delaoutre, L. Briand, Moulinages du Nord et de l'Est ; constitution de la CEPO (Cie d'extrusion de poly-oléfines) par les Ets Carmichael et les Ets Weill et Cie ; constitution du groupement CLIP par les quatre fabricants de draps de lit P. et R. Frémaux, Reynaert et Brabant, A. Salmon et Wallaert frères ; création de la SCO-FAD (Société de confectionneurs associés à la distribution) par Prouvost-Masurel frères, Rhodiaceta, Vêtements Bayard, Banque Lazard et Crédit Lyonnais.

Dans les quelque 5 800 entreprises textiles se trouvaient employés environ 420 000 salariés fin 1966, contre 443 000 à la fin de 1965 et 478 000 à la fin de 1963. La production totale atteint une valeur d'environ 16,5 milliards de francs.

Depuis la crise de 1964-1965, la reprise de l'activité n'a jamais été ce qu'en espéraient les industriels du textile, même au cours de la meilleure période, celle du premier semestre de 1966. Depuis le mois de septembre 1966, le marasme s'est prolongé et devait durer jusqu'à l'été 1967.

Une mauvaise année

Au total, cependant, la production a progressé de 12,2 % en 1966, par rapport à 1965. Encore faut-il remarquer que la première moitié de l'année de référence a connu les taux les plus bas qui furent enregistrés au cours de la crise ; aussi voit-on le taux d'accroissement mensuel atteindre son maximum dans les premiers mois de 1966 (+ 19,4 % en mars), se maintenir en septembre (+ 12,7 %), puis descendre régulièrement au cours des mois suivants (+ 7,5 % en octobre, 5,7 % en novembre, + 3,3 % en décembre).

Cette évolution, confirmée par les résultats du début de l'année 1967, est autre chose qu'une simple baisse du taux d'accroissement : elle marque une diminution de la production (compte tenu du fait que 1965 avait été une mauvaise année), ainsi que le montrent les indices mensuels. Pour une base 100 en 1959, septembre 1966 se trouvait à l'indice 133, décembre à 127, janvier 1967, à 124 et avril à 120.

L'ensemble de l'année 1966 se situe à l'indice 129, c'est-à-dire au niveau de 1964. Ce chiffre moyen recouvre toutefois des situations assez différentes, selon les secteurs ; au début de 1967, l'industrie lainière, l'industrie du jute et la production de textiles artificiels étaient les plus touchées par le ralentissement d'activité.

Sur une plus longue période, celle de l'année de base 1959 à l'année 1966, on remarque le recul de la ficellerie-corderie (indice 81 en 1966), de l'industrie du jute (93), de l'industrie cotonnière et linière (97), ainsi que la stagnation de l'industrie lainière (109) et du secteur des teintures et apprêts (111) ; seuls, la bonneterie (166), la soierie (169) et les textiles artificiels et synthétiques (210) progressent plus normalement.

Un déséquilibre accentué

Aux inquiétudes provoquées par un marché intérieur amorphe s'ajoutent celles d'une évolution dangereuse du commerce extérieur.