L'industrie récoltée se divise en deux types. Dans les niveaux inférieurs, des industries primitives sur galets ; dans les niveaux supérieurs, des outils plus évolués. Quelques instruments en os ont été trouvés, l'un d'eux avec sa pointe durcie au feu. Les coprolithes (excréments fossilisés) ont été examinés. D'après les pollens qu'ils contenaient, on a pu préciser que les hommes venaient sur cette partie de la côte durant les beaux jours.

Les fouilles, extrêmement minutieuses et conduites suivant la méthode horizontale, ou ethnologique, qui seule donne le moyen de reconstituer dans une certaine mesure la vie des hommes disparus, ont permis de retrouver des restes de huttes et de suggérer leur mode de construction.

Ces huttes étaient soutenues par des poteaux, ou des piquets, dont les empreintes dans le sol ont été retrouvées. Les parois en étaient fixées au sol par des blocs de pierre. Grâce à ces blocs restés en place, grâce à l'outillage et aux déchets de cuisine qui jonchaient le sol, la dimension et la forme ont pu être précisées : toujours ovales, elles mesuraient 8 à 15 m de long sur 4 à 6 m de large.

Les parties centrales ont révélé des restes de foyers. Les feux étaient allumés soit dans une petite fosse creusée à cet effet, soit sur le sol même, dallé de galets.

Les vents dominants à Nice viennent aujourd'hui du nord-ouest. Ils venaient sans doute de la même direction voici 300 000 ou 500 000 ans, car des murettes en pierres ou en galets ont été retrouvées, protégeant les foyers au nord-ouest. La nécessité d'une telle protection laisse à penser que les parois des huttes laissaient passer le vent ; sans doute étaient-elles faites de branchages.

La vie des habitants

Le sol des plus anciennes huttes connues était par endroits empierré de galets. Des peaux que l'on y étendait ont laissé leur empreinte. Il y avait de petits ateliers pour la taille ; des emplacements libres de déchets montrent l'endroit où l'homme s'asseyait pour travailler. Les éclats semblent en général être restés près de leur point de chute : les allées et venues des occupants, par conséquent la longueur de leur séjour, ne duraient sans doute que très peu de temps — quelques jours peut-être.

Au printemps suivant, les hommes revenaient. Les restes de petite taille, ossements, éclats, étaient alors déjà recouverts de sable — la fouille l'a montré. Seuls émergeaient les objets les plus volumineux, les blocs, le foyer, la murette que l'on utilisait de nouveau.

Les restes de onze niveaux présentent une ressemblance frappante. « Ce sont probablement, écrit H. de Lumley, les mêmes tribus qui campèrent onze fois de suite sur la dune de Terra Amata. Le retour régulier des chasseurs, toujours à la même période de l'année, la similitude presque parfaite des différentes huttes, impliquent que leurs constructeurs étaient chaque fois, au moins en partie, les mêmes personnes. »

Ils ont laissé encore une trace : une empreinte de pied droit, de 24 cm de long, découverte dans la dune.

Stonehenge et les astronomes

Le monument néolithique sans doute le plus célèbre de Grande-Bretagne est l'objet d'une controverse passionnée. Il s'agit de savoir à quoi a servi Stonehenge, à quoi ont servi ses cercles et demi-cercles concentriques de mégalithes et de fosses.

Les archéologues britanniques se trouvent en face d'hypothèses à l'apparence fantastique. Mais, au contraire de beaucoup d'autres, celles-ci viennent de savants authentiques : d'astronomes.

Les premières alertes datent de 1963 et 1964. Deux articles paraissent alors dans la revue scientifique anglaise Nature. Leur auteur est un astronome de Harvard, Gerald S. Hawkins, qui a utilisé un ordinateur pour étudier la position relative des différents objets de Stonehenge. On avait déjà observé que certains de ces objets, certaines pierres, donnaient des alignements qui visaient, par exemple, la position du soleil sur l'horizon à des moments précis de l'année (solstices). Hawkins annonce la découverte d'autres alignements en très grand nombre. Au terme de ses calculs, il affirme que le cercle de 56 fosses, qui forme une couronne de près de 90 m de diamètre autour des mégalithes, doit avoir servi à prédire les mouvements de la Lune et les éclipses.