Quant à l'Église catholique, elle n'a toujours pas fait connaître sa position. Durant l'année qui vient de s'écouler, la commission pontificale chargée d'étudier le problème semble avoir témoigné d'un certain embarras.

Une position catholique

En France, cependant, beaucoup de catholiques estiment que le domaine législatif doit être dégagé de toute influence confessionnelle. La position des médecins catholiques a été exprimée, le 3 décembre 1966, dans l'Aurore, par le professeur Jean-Pierre Grilliat, de Nancy, président du Centre catholique des médecins français.

Parlant de la situation qui serait créée par le vote d'une loi autorisant la prescription de contraceptifs, le professeur Grilliat constate : « Le problème de la contraception est généralement mal posé. Il ne s'agit pas de savoir si l'on préconisera ou non la pilule contraceptive, mais de résoudre en réalité le problème de l'harmonie conjugale. Nous autres, médecins catholiques, nous considérons que le contraceptif peut intervenir dans certains cas. La décision d'y recourir doit cependant engager non seulement la responsabilité du médecin, mais aussi celle du consultant. Il est donc indispensable qu'il reçoive du médecin tous les éléments qui lui permettent de résoudre et d'intégrer le problème dans les meilleures conditions pour assurer l'harmonisation des relations sexuelles du couple. Il s'agit là d'une éducation à faire, et nous, médecins catholiques, nous ne la refuserons pas, car nous estimons qu'elle constitue un facteur de promotion de l'individu. Celui-ci ne pourra pas la réaliser en se soumettant passivement à des interdits, mais en atteignant à la maîtrise de soi, avec l'aide du médecin. »

Demain 100 000 cœurs de rechange

Dans les pays où les statistiques de morbidité sont calculées avec rigueur — ce qui n'est pas le cas en France —, les maladies du cœur et des vaisseaux, inséparables les unes des autres, sont responsables des deux tiers de la mortalité.

Elles constituent donc le problème majeur des civilisations industrielles, car elles tuent trois fois plus que le cancer, considéré à tort comme le danger numéro un. Aux États-Unis, où la cardiologie a atteint un très haut développement, ces maladies sont encore responsables de 500 000 décès par an.

Des deux modes de traitement, médical et chirurgical, opposés par les cardiologues à la progression de ces affections dites cardio-vasculaires », seul le second est en évolution constante. Déjà, pour les maladies artérielles, le docteur Marceau Servelle (Paris) avait souligné qu'elles étaient « d'emblée chirurgicales », et, depuis, le congrès mondial de cardiologie qui s'est tenu à New Delhi en novembre 1966 a laissé entrevoir que la guérison de nombreuses maladies cardiaques graves, autrement dit cardiopathies noires, appartient uniquement au bistouri.

Valve en plastique

Les années précédentes avaient vu apparaître, pour remplacer les valvules du cœur, mitrales ou aortiques (lorsqu'elles portent des lésions fondamentales, congénitales ou acquises), la valve de Starr-Edwards. Cette prothèse en matière plastique, inventée aux États-Unis, est composée d'un anneau qu'une petite sphère, dont la course est limitée par deux arceaux métalliques, obture ou libère, en fonction des contractions cardiaques, pour assurer le passage ou l'arrêt du flux sanguin.

Les résultats enregistrés à moyen terme avec cette valve artificielle par le professeur P. Soulié (Paris) sont, dans 63 % des cas, favorables. Le professeur Charles Dubost (Paris) n'a pas dissimulé, à New Delhi, que la valve de Starr-Edwards est susceptible de se fendre ou de se désinsérer et de provoquer des complications inattendues.

Transplants de porc

Dans le dessein d'y soustraire les patients, le professeur Jean-Paul Binet a présenté, au cours du congrès, une méthode originale et personnelle qui consiste à prélever des valvules aortiques chez le porc et à les transplanter chez l'homme, ces valvules étant à peu près identiques dans les deux espèces.

Cette technique d'hétérogreffe a l'avantage de pouvoir adapter à l'orifice aortique un appareil valvulaire de taille correspondante, bon marché, et dont la source est inépuisable.