La sidérurgie a obtenu du gouvernement l'alignement des prix des cokes et des fines à coke qu'elle achète aux houillères françaises sur ceux des mêmes produits américains rendus dans le port européen. Le manque à gagner pour les houillères est de l'ordre de 75 millions de francs.

L'électricité

La consommation d'électricité a franchi en 1966 pour la deuxième année consécutive le cap de 100 milliards de kilowatts-heures (109 contre 102,2 en 1965). Le taux d'accroissement par rapport à 1965 a été de 6,7 %, nettement inférieur au pourcentage moyen correspondant au doublement de la consommation tous les neuf ans.

Le fait marquant a été — pour la seconde année consécutive — la forte production de courant d'origine hydraulique (48 % de la production totale en 1966 contre 46 % en 1965 et 36 % en 1964) en raison du remplissage des barrages. La proportion d'électricité nucléaire — 1,4 milliard de kilowatts-heures produits en 1966 — a été de 1,3 % du total. À la fin de 1970, ce pourcentage sera de l'ordre de 10 % (3,6 millions de kilowatts-heures), une centrale atomique d'une puissance moyenne de 500 000 kW devant être mise en construction chaque année au cours du Ve plan.

Mises en chantier au cours des deux dernières années, les centrales de Bugey (Ain) et de Fessenheim (Bas-Rhin). EDF III (Chinon, puissance 480 000 kW) avait divergé au début de 1966 ; la production de cette centrale nucléaire a dû être interrompue quelques mois plus tard en raison d'avaries techniques.

Enfin, pour assurer la fourniture de courant d'origine thermique, quatre nouvelles usines d'une puissance de 600 000 kW — à Porcheville (Yvelines) et au Havre (Seine-Maritime), à Cordemais, près de Nantes, et à Blénod (Meurthe-et-Moselle) — devraient entrer en fonctionnement en 1967 et 1968, tandis que se poursuivent les travaux d'aménagement du Rhône, de la Durance et du Rhin notamment.

Enfin, l'Électricité de France a entrepris en août 1965 — en même temps qu'elle augmentait ses tarifs de 1,85 % en moyenne — la remise en ordre des bases de calcul de sa tarification basse tension (abonnés domestiques). Deux autres étapes de cette remise en ordre ont été franchies en 1966 et en 1967, tandis que de nouvelles hausses des prix étaient décidées.

Le pétrole

En 1966, la consommation française de pétrole a atteint près de 50 millions de tonnes, et les capacités de raffinage — qui étaient de 70 millions de tonnes à la fin de 1965 — s'élevaient à 79,2 millions de tonnes à la fin de l'année dernière. L'augmentation de la consommation a été de 7,5 %, taux nettement inférieur à ceux des précédentes années (12 % en 1965 et 16,6 % en 1964). La demande de carburants — 20,4 millions de tonnes — s'est accrue de 8 %. La part du super dans l'ensemble des carburants automobiles a atteint 56 % (contre 51 % en 1965).

Les ventes du fuel oil (18 millions de tonnes) se sont très rapidement accrues au cours de ces dernières années : elles ont doublé entre 1963 et 1965. Celles de gaz liquéfiés (propane et butane) ont augmenté de 7,3 % en 1964 et de 9 % en 1965, la demande de ce marché — 1,61 million de tonnes —, qui a plus que quadruplé en dix ans, connaît toutefois à présent une expansion moins rapide.

La production totale de pétrole des pays de la zone franc s'est élevée en 1966 à 38 millions de tonnes (+ 26 %). L'essentiel provenait des puits sahariens — 33 millions de tonnes —, le reste ayant été extrait notamment en France (3 millions de tonnes) et au Gabon (1,5 million de tonnes).

L'an dernier, 67 millions de tonnes de pétrole brut ont été traités dans les raffineries françaises ; 19 millions de tonnes provenaient du Sahara et 40 millions de tonnes des pays étrangers (Moyen-Orient 31 millions, Libye 7,5 millions, Venezuela 2,5 millions, URSS 1,65 million, Nigeria 1,9 million). En 1966, une nouvelle raffinerie (3,6 millions de tonnes) a été mise en service à Grandpuits, dans la région parisienne, et au début de 1967 les premiers travaux de construction de celle de Porcheville ont été entrepris.