Avec les Femmes aussi, Éliane Victor poursuit son analyse de la psychologie et de la condition féminines.

Les médicales (la médecine de l'espace, la chirurgie de l'œil) ont perdu la chaleur humaine que leur donnaient le ton et la personnalité d'Étienne Lalou.

Un programme pour 500 millions de téléspectateurs

En juin, 500 millions de téléspectateurs de 28 nations différentes purent suivre, en direct, Notre monde, émission traitant des problèmes démographiques. Réalisée grâce à quatre satellites (deux américains, un soviétique, un japonais), l'entreprise a mobilisé 6 000 techniciens. Pour la France, l'opération était confiée au spécialiste du direct, Alexandre Tarta.

Les nouveautés

Dans un style très différent de celui de Lectures pour tous et À la vitrine du libraire, Bibliothèque de poche de Michel Polac fait son apparition à l'automne. Évitant la critique littéraire, il s'agit de s'adresser aux amateurs de lecture, de distraire en parlant de livres, pas des derniers livres parus, mais d'une littérature de fond correspondant aux ouvrages proposés dans les collections de poche.

Du côté des tribunes, la grande nouveauté de l'année 1966 avait été le Face à face de Farran, qui mettait une personnalité aux prises avec plusieurs journalistes, les sujets traités et les personnes interviewées étant choisis en toute liberté. La nomination de Jean Ferran à la direction de Radio-Luxembourg, qui entraîne son départ de l'ORTF, facilite un changement de titre. Face à face devient En direct avec..., dont « le producteur est l'ORTF lui-même », déclare M. Wladimir d'Ormesson, président du Conseil d'administration. Cette décision montre les limites désormais imposées à l'émission.

Septième Art, septième case, jeu de Jacques Rouland et Pierre Tchernia, s'adresse à des concurrents spécialistes du cinéma. Avec Télé mon droit, les téléspectateurs peuvent résoudre chez eux des problèmes juridiques simples proposés sous forme de sketches à un jury réuni dans le studio. En avril, l'émission change de formule. Le jury est supprimé. Deux candidats le remplaceront.

Pas une seconde à perdre fait appel à des concurrents ayant des connaissances plus étendues : histoire, lettres, arts, sciences, notre temps...

L'infatigable Guy Lux présente toujours Jeux sans frontières en été et Interneige en hiver.

La musique et les arts

Après une amélioration notable, les émissions musicales, dont bon nombre sont supprimées, redeviennent, comme le jazz, les parents pauvres de notre télévision.

Mis à part la deuxième diffusion (deuxième chaîne) des Heures chaudes de Montparnasse, rien de très remarquable en ce qui concerne les arts, depuis la série de Max-Pol Fouchet consacrée à l'art nègre. En mai, le Journal de voyage en Pologne de Jean-Marie Drot est très apprécié, en particulier pour la beauté souvent poignante des images filmées au camp de Dantzig.

Pour les jeunes

La télévision scolaire, elle, poursuit son effort régulier depuis plusieurs années.

Jeudimage, nouvelle émission de Jean-Luc Dejean et Frédéric Carey, vient s'intercaler dans le cycle des programmes hebdomadaires (Jeux du jeudi et le Grand Club) destinés aux jeunes, et s'adresse à plusieurs catégories d'entre eux : les 8 à 12 ans en début d'après-midi, les 12 à 15 ans plus tard et les 15 à 18 ans en fin de programme. En mai, le Petit Lion fait son apparition pour les tout-petits à l'heure de Bonne Nuit les petits, le Manège enchanté et la Maison de Toutou.

Suivant l'âge

Ce sont les jeunes de 15 à 19 ans qui sont les moins nombreux à suivre les programmes (au maximum 30 % de la catégorie). Comme les personnes âgées de 65 ans et plus, ils se couchent plus tôt. Vraisemblablement accaparée par le service militaire et plus tard par l'installation d'un foyer, la population de 20 à 24 ans suit relativement peu les émissions. Entre 25 et 34 ans, l'intérêt commence, mais le client sérieux reste le Français de 34 à 49 ans.

Nouveau départ

La deuxième chaîne bouleverse complètement ses programmes, le 2 avril 1967. À six mois du lancement de la télévision en couleurs sur une définition de 625 lignes (celle de la deuxième chaîne), il s'agit d'élargir l'auditoire de la cadette de nos deux chaînes, dont l'audience, après trois ans d'existence, reste confidentielle. En principe, 50 % des téléspectateurs de province et 80 % de ceux de la région parisienne peuvent voir ses programmes. En vérité, 5 % seulement, pour l'ensemble de la France, suivaient les émissions régulièrement.