La guerre a permis au Dr Zouayen, chef du gouvernement syrien, de consolider son pouvoir. Le 26 juin 1967, quinze jours après le cessez-le-feu effectif sur le front, les colonels Salim Hatoum et Badr Joumaa ont été condamnés à mort et fusillés à Damas.

Druse d'origine, chef des unités de commandos, le colonel Hatoum avait participé, le 23 février 1966, au coup d'État qui devait écarter du pouvoir la fraction modérée du Baas. Le 8 septembre, secondé dans son entreprise par le colonel Badr Joumaa, membre du commandement national du Baas, il tentait de renverser le Dr Zouayen. Cette tentative de putsch fut l'occasion d'une véritable mobilisation des milices ouvrières, armées pour la circonstance, et le colonel dut chercher refuge en Jordanie.

Placées sous les ordres de Khaled Djoundi, secrétaire général de la CGT, les milices arrêtèrent 14 chefs d'entreprises nationalisées et une trentaine de responsables politiques ou syndicaux accusés d'appartenir aux « éléments réactionnaires des cadres de l'État ».

L'instabilité semble être le lot de la République arabe syrienne et la tension reste vive. Le 7 mai 1967, un article publié dans Jaych al Chaab (l'Armée du peuple) et exaltant l'athéisme, provoque un mouvement de grève générale organisé par des leaders religieux. Le gouvernement parle de complot, fomenté de l'extérieur, et fait de nouveau appel aux militants ouvriers et paysans en armes pour briser la grève. Les biens des leaders religieux sont saisis, mais l'auteur de l'article, le rédacteur en chef et le rédacteur en chef adjoint de l'Armée du peuple sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité.

La lettre et l'esprit

Une autre crise a canalisé le mécontentement populaire latent : celle de l'IPC (Iraq Petroleum Company), dont les oléoducs traversent la Syrie pour aboutir à la Méditerranée, au port de Banias et à celui de Tripoli (Liban). Le 28 août 1966, le gouvernement réclame à l'IPC l'ouverture de négociations. Il est tout d'abord question d'obtenir une augmentation des redevances pour le transit du pétrole.

Au cours de la discussion, les experts arabes font valoir que le texte de la convention de 1955 intervenue entre la Syrie et l'IPC est contraire à la lettre et à l'esprit des accords qu'elle était supposée résumer. Il s'ensuit, disent-ils, pour la Syrie une perte globale de quelque 580 millions de francs sur les années 1956-1965.

Suspendues à diverses reprises, les négociations sont rompues le 23 novembre. Le 8 décembre, le gouvernement décide une majoration des redevances, avec effet rétroactif au 1er janvier. Le lendemain, les installations et les biens de l'IPC en territoire syrien sont saisis, et le 12 le pompage du pétrole cesse.

Inquiet du prolongement de la crise, le Premier ministre irakien multiplie les démarches auprès des deux parties.

Le 2 mars 1967, un accord intervient entre la Syrie et l'IPC. Les redevances sont augmentées à compter du 1er février 1966, mais la Syrie accepte l'arbitrage pour les « erreurs de calcul commises par la compagnie dans l'application de l'accord de 1955 ».

Accord de défense

Avant même le conflit palestinien, la Syrie s'était efforcée d'améliorer ses relations avec les autres État arabes et avec les pays de l'Est. Le 4 novembre 1966, cinq ans après la rupture de l'union avec l'Égypte, intervient entre la Syrie et la RAU un accord de défense commune. Damas et Bagdad, d'autre part, envisagent la formation d'un organisme interarabe des pétroles, qui prendrait en charge la production, le transport et la vente de l'or noir à tous les pays « amis des Arabes ».

De nombreux accords de coopération et commerciaux ont été signés avec les pays de l'Est. L'Union soviétique, en particulier, consent, le 18 décembre, un crédit de 510 millions de francs pour la construction d'un barrage sur l'Euphrate.

Thaïlande

(60) : 26 257 916. 58. 3 %. Consomm. énergie : 106 kg e.c.
Transports. Rail : 2 798 M pass./km, 1 396 M t/km. Parc autos : *66 800 + 87 000. Aviat. civ. : 190 007 000 pass./km.
Information. Journaux : 25 quotidiens ; tirage global : 354 000. Téléviseurs : 115 000. Cinéma (60) : 230 salles. Postes téléphone : 65 191.
Santé (63). 3 815 médecins.
Éducation (63). Prim. : 4 291 233. Sec. et techn. : 363 404. Sup. : 57 276.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1959. Souverain : Bhumidol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Mahidol, décédé. Premier ministre : maréchal Thanom Kittikachorn.