Âgé de vingt-cinq ans, Richard Benjamin Speck, connu également sous le nom de Richard Franklin Lindberg, avait un casier judiciaire chargé. Il avait été matelot et arborait les tatouages usuels chez les marins américains. L'un de ses tatouages dit : « Born to raise hell », ce qui peut se traduire par « Né pour faire du grabuge ». Mais on s'étonne que, seul, il ait réussi à maîtriser neuf personnes.

Quinze jours plus tard, à Austin (Texas), un étudiant en architecture, Charles Joseph Whitman, âgé de vingt-quatre ans, grimpe au vingt-sixième étage de la tour centrale de l'université et ouvre le feu. Avec deux fusils de chasse, une carabine à canon scié et un pistolet, il tire à plusieurs centaines de mètres sur ses victimes. La tuerie dure plus d'une heure. Bilan : 15 morts et 33 blessés.

Whitman est abattu par la police. C'était un ancien membre du corps des Marines et un tireur d'élite. À son domicile, on découvre les corps de sa mère et de sa jeune femme. Les policiers découvrent également plusieurs notes manuscrites. Whitman écrivait qu'il ressentait « un sentiment de dépression et un besoin de violence ». À l'université, Whitman était apprécié tant par ses professeurs que par les étudiants.

Ces deux crimes, particulièrement spectaculaires, s'inscrivent dans un ensemble. D'après le directeur général du FBI, Edgar Hoover, le taux de la criminalité aux États-Unis est six fois supérieur à celui de l'accroissement de la population depuis 1960 : 2 780 000 crimes ont été commis en 1965, et un délit grave toutes les 5 minutes. Le total des vols dépasse le milliard de dollars.

L'affaire J.F. Kennedy

Qui a tué John Kennedy ? Plus de trois ans après l'assassinat de Dallas, la question reste posée pour tous ceux qui ne se satisfont pas de la vérité officielle.

Toute une série d'études, parues au printemps 1966, jettent une fois de plus le doute sur les conclusions du rapport Warren. Deux sont particulièrement remarquées : Enquête de Jay Epstein et L'Amérique fait appel de Mark Lane.

Très différents dans leur ton et dans leur but — Epstein se contente de mettre en relief les principales contradictions du rapport Warren ; Mark Lane se livre à une contre-étude systématique —, les deux ouvrages n'en remettent pas moins en question la culpabilité du seul Lee Harvey Oswald et le sérieux du travail accompli par les sept enquêteurs qui avaient été nommés par le président Johnson pour faire toute la lumière possible sur le mystère de Dallas.

La querelle s'est à peine apaisée qu'elle rebondit en février 1967 quand le bouillant procureur de La Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, fait savoir qu'il est sur la piste des comploteurs qui ont assassiné le président des États-Unis. Mieux accueillies en Europe qu'aux États-Unis, les affirmations de Garrison et les interpellations de témoins de première importance se multiplient. Après plusieurs semaines d'accusations fracassantes, l'enquête de Garrison connaît un répit.

La mort mystérieuse

Elle se solde, en fait, par l'arrestation et l'inculpation de Clay Shaw, un riche homme d'affaires de La Nouvelle-Orléans, et par la mort mystérieuse d'un témoin, un pilote d'avion-taxi nommé David Ferrie. Garrison, connu pour ses ambitions politiques, a longuement fait parler de lui, mais n'a toujours pas apporté la preuve de ses accusations concernant un complot tramé « par des anticastristes, d'anciens agents de la CIA et des homosexuels ». Le dossier reste ouvert.

Argentine

(60) : 20 759 140. (64) 8. 1,6 %. Consomm. énergie : 1 242 kg e.c.
Transports. Rail (*64) : 12 962 M pass./km, 13 065 M t/km. Parc autos (*64) : 725 000 + 530 000. Mar. march. (*65) : 1 289 000 tjb. Aviat. civ. (*64) : 1 043 811 000 pass./km.
Information. Journaux (64) : 232 quotidiens. Récepteurs radio (*64) : 6,2 M. Téléviseurs (*64) : 1,5 M. Cinéma (64) : 1 679 salles, fréquentation (60) : 145 M. Postes téléphone : 1 472 132.
Santé (62). 31 831 médecins.
Éducation (63). Prim. : 2 982 542. Sec. et techn. : 688 845. Sup. : 216 888.
Institutions. République fédérale. Président provisoire : général Juan Carlos Ongania, depuis le coup d'État du 28 juin 1966 qui a renversé le président Arturo Umberto Illia. Partis politiques interdits. Constitution de 1853, amendée par le Statut de la Révolution (29 juin 1966). Le président provisoire assume tous les pouvoirs.

La tension s'aggrave entre le pouvoir militaire et les forces péronistes

Installation et premières difficultés d'un nouveau régime militaire : c'est à quoi pourraient se résumer les derniers douze mois de la vie politique argentine. Depuis le renversement, à la fin du mois de juin 1966, du très faible gouvernement d'Arturo Illia, l'Argentine vit, en effet, sous le pouvoir quasi absolu du général Juan Carlos Ongania. Son principal problème, la réintégration des masses péronistes dans la vie nationale, loin d'avoir été résolu, n'en est que plus grave.