La tournée asiatique d'octobre 1966 l'a conduit dans six pays (Australie, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande, Corée du Sud et Viêt-nam du Sud) et a culminé avec la conférence de Manille, entièrement consacrée comme le voyage à Guam, au début de 1967, au problème vietnamien. Le troisième déplacement du président Johnson, en avril 1967, était celui de Punta del Este, où il a rencontré les autres chefs d'État du continent américain.

Malgré le développement du conflit vietnamien, le président Johnson n'a jamais manqué une occasion d'insister sur son désir de nouer les liens commerciaux les plus étroits avec l'Union soviétique et les pays communistes européens.

Plusieurs traités signés en 1966 et en 1967 manifestent du succès qu'a obtenu Johnson dans le domaine des relations avec l'URSS : conclusion d'un accord aérien, ratification par le Sénat américain, après une longue bataille consacrée à désarmer les conservateurs, de la convention consulaire américano-soviétique, et signature du traité sur la démilitarisation de l'espace.

Le président Johnson rencontre, en revanche, de sérieuses difficultés pour faire accepter son idée d'accord international sur la non-prolifération des armes atomiques. Mais les objections ont été moins le fait de l'URSS que de plusieurs pays européens et du tiers monde. La France, l'Italie, l'Allemagne de l'Ouest, l'Inde notamment craignent de voir s'institutionnaliser une hégémonie atomique américano-soviétique.

Pour tenter de calmer les préventions européennes, Johnson envoie son vice-président en tournée en Europe occidentale au début du mois d'avril. En butte à d'incessantes manifestations contre la guerre du Viêt-nam, Humphrey n'emporte pas la conviction de tous ses interlocuteurs, et le président Johnson, venu à Bonn pour les obsèques du chancelier Adenauer, n'a pas la possibilité d'approfondir ces entretiens.

Sur un seul point, le Viêt-nam mis à part, le président Johnson n'a pas réussi à trouver un accord avec l'Union soviétique, c'est celui d'un désarmement qui concernerait non les armes offensives, mais les armes défensives.

Un réseau coûteux

Une vive controverse se développe aux États-Unis, au début de 1967, entre partisans et adversaires de l'installation d'un réseau très coûteux de missiles antimissiles destinés à intercepter d'éventuelles fusées soviétiques (40 milliards de dollars). McNamara, secrétaire à la Défense s'oppose, avec l'accord du président Johnson, à la généralisation de l'anti-missile, dont les frais s'ajouteraient à ceux qui sont occasionnés par la guerre du Viêt-nam et dont l'efficacité reste à démontrer.

La seule façon de convertir à ses vues une majorité parlementaire est de parvenir à un accord sur le sujet avec l'Union soviétique, qui a installé des réseaux d'antimissiles autour de Moscou et de Leningrad.

Le rapprochement des États-Unis avec l'URSS contraste de plus en plus avec l'absence de rapports entre Washington et Pékin, tenue pour principale responsable de la guerre du Viêt-nam. Ce sentiment est encore accru aux États-Unis par les développements du conflit sino-soviétique.

Selon cette analyse, les rapports internationaux ne sont plus, en effet, régis par la rivalité entre Moscou et Washington, mais par une nouvelle rivalité qui oppose Washington et Moscou d'un côté, et Pékin de l'autre.

Les entretiens de Glassboro ont consacré la Chine comme la principale force d'opposition à la coexistence pacifique et confirmé son isolement.

3 800 000 femmes américaines de moins de quarante-cinq ans utilisent la pilule, 3 400 000 l'ont utilisée et 4 700 000 comptent s'en servir dans l'avenir.

C'est ce que révèle une enquête menée par deux médecins américains, les docteurs Norman Ryder et Charles Westoff.

Chez les diplômées de l'enseignement secondaire, l'usage de la pilule est beaucoup plus fréquent que chez celles qui sont au-dessous du niveau du high school : 22 % contre 4 %.

Depuis son autorisation aux États-Unis en 1960, le taux des naissances s'est abaissé de plus de 20 %.

Augmentation de la criminalité

Le 13 juillet 1966, à Chicago, huit jeunes filles qui faisaient leurs études d'infirmières ont été sauvagement assassinées l'une après l'autre dans la maison où elles cohabitaient. La neuvième échappa à la mort en se cachant sous un lit. Le tueur, armé d'un couteau et d'un pistolet, porta une à une les jeunes filles de la chambre où il les avait rassemblées dans la pièce où il les tua. Grâce à ses empreintes, il fut rapidement arrêté.