Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

orgue (suite)

Wild Bill Davis (William Strethen Davis, dit), organiste de jazz (Glasgow, Missouri, 1918). Arrangeur réputé (il signa Choo choo Ch’ boogie pour Louis Jordan et April in Paris pour Count Basie), Wild Bill Davis fut le pianiste de Milt Larkins (1939-1942), puis de Louis Jordan (1945-1948), avant de se consacrer entièrement à l’orgue et de créer un trio qui suscita nombre d’imitations au niveau du style et de la formule (orgue, guitare et batterie). C’est un organiste complet, qui sait tirer de l’instrument toutes les ressources disponibles pour déchaîner les ouragans du swing. Très en valeur dans de nombreux enregistrements réalisés en collaboration avec Johnny Hodges (à partir de 1961), il fit partie de l’orchestre Ellington.

Enregistrement : Ooh ah de de (1950), Wild Bill Blues (avec J. Hodges, 1965).

Bill Doggett (Ballard William Doggett, dit), pianiste et organiste de jazz (Philadelphie 1916). Après avoir joué et écrit des arrangements pour divers groupes, notamment les Ink Spots, Count Basie, Lionel Hampton, Illinois Jacquet et Louis Jordan, Bill Doggett forma en 1952 un petit orchestre de danse, qui enregistra en 1956 Honky tonk, disque qui fut un best-seller de l’après-guerre. Son jeu d’orgue est fondé sur la production de phrases très sommaires, exaltant au gré des tempos soit les facilités rythmiques, soit le romantisme mélodique, jeu qu’il sait fondre avec ceux des saxophones ténors et de la guitare.

Enregistrements : Night Train (1962), Opus D (1964).

Jimmy Smith (James Oscar Smith, dit), pianiste et organiste de jazz (Norristown, près de Philadelphie, 1925). Jimmy Smith fut d’abord pianiste d’orchestres de rhythm and blues, puis s’initia en 1953, en autodidacte, au maniement de l’orgue Hammond. Son trio (orgue, guitare et batterie) fut très célèbre de 1955 à 1962, l’originalité du style de Jimmy Smith résidant dans l’adaptation des découvertes des boppers aux riffs du rhythm and blues. Le résultat : une très grande maîtrise de l’incantation rythmique et mélodique grâce à un strict contrôle du volume sonore, du phrasé de masse et de la durée des exécutions.

Enregistrements : The Champ (1956), Midnight Special (1960).

orientation

Action de déterminer en un point la direction du nord géographique.


L’orientation d’un levé sur le terrain en un point S consiste à placer en position d’homothétie une figure sab du levé et la figure homologue SAB du terrain, le centre d’homothétie étant le point de station S, et le rapport d’homothétie l’échelle du levé.


Orientation en un point


Méthode astronomique

• Principe. La direction du nord géographique en un point est la demi-direction obtenue en prenant l’intersection du plan vertical contenant l’axe de rotation terrestre (axe du monde PP’) avec le plan horizon du lieu et telle qu’un observateur regardant dans cette direction au-dessus de sa tête voit les étoiles se déplacer dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (fig. 1 et 2) ; en fait, le mouvement diurne s’effectue réellement dans le sens des aiguilles d’une montre autour de PP’ (fig. 2). La demi-direction opposée au nord est le sud ; la direction nord-sud étant celle du méridien du lieu M. L’est correspond à la demi-direction perpendiculaire à celle du méridien à droite pour un observateur regardant vers le nord ; l’ouest correspond à la direction opposée. Le nord, le sud, l’est et l’ouest constituent les quatre points cardinaux.

Dans le mouvement diurne, une étoile se lève vers l’est en L, monte jusqu’à sa culmination S (passage au méridien [fig. 3]), descend vers l’ouest jusqu’à son coucher en C. En chaque point de sa trajectoire, on peut définir sa hauteur h, angle formé par la direction de l’astre et le plan de l’horizon.

Le parallèle céleste LSC ainsi décrit admet comme plan de symétrie le plan du méridien, et deux passages d’une même étoile à une hauteur donnée sont symétriques par rapport au méridien. On en déduit la méthode suivante de détermination du méridien avec un théodolite. On vise une étoile vers l’est à une hauteur h et l’on effectue la lecture du limbe horizontal correspondante la. Sans toucher au mouvement en hauteur de la lunette, on vise de nouveau la même étoile, donc à la même hauteur h, vers l’ouest et l’on effectue la lecture du limbe lb. La lecture azimutale correspondant au méridien est (fig. 3 et 4).

• Détermination de l’azimut d’un astre par l’heure. L’azimut d’un astre est l’angle du vertical de l’astre avec le nord géographique, compté dans le sens des aiguilles d’une montre. On appelle triangle de position le triangle sphérique formé par le pôle, le zénith et l’astre visé. Les angles de ce triangle (fig. 5) sont :
— en P, l’angle du cercle horaire de l’astre PS avec le plan méridien PZ ; c’est l’angle horaire , fonction de l’heure ;
— en Z, l’angle du vertical de l’astre ZS avec le nord géographique (méridien) ; c’est l’azimut Az compté dans le sens des aiguilles d’une montre ;
— en S, l’angle à l’astre.

Les côtés du triangle de position sont :
— la colatitude (la latitude φ étant la hauteur du pôle au-dessus de l’horizon) ;
— la distance polaire (la déclinaison δ de l’astre étant l’angle que forme la direction de l’astre avec le plan de l’équateur) ;
— la distance zénithale (h étant la hauteur de l’astre).

On suppose connues l’heure de l’observation, d’où on déduit l’angle horaire , la latitude du lieu, d’où on déduit la colatitude , et la déclinaison de l’astre δ, d’où on déduit la distance polaire . Le triangle de position étant ainsi déterminé par la connaissance de trois éléments, on calcule l’angle en Z, d’où l’azimut Az de l’astre à l’instant considéré. Visant l’astre avec un théodolite, on en déduit la direction du nord géographique.

La méthode ci-dessus est très souvent utilisée en prenant l’étoile polaire (α Ursae minoris), qui décrit un très petit cercle autour du pôle (fig. 1). La résolution du triangle de position est alors facilitée par des tables de la « Connaissance des temps ».

Moyennant certaines précautions opératoires, l’orientation astronomique sur les étoiles est susceptible d’une très grande précision, avec une erreur de l’ordre de 0,1 mgr.