Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

organisations internationales (suite)

Les perspectives d’instauration d’un pouvoir communautaire institutionnalisé supérieur aux pouvoirs nationaux se rapprochent, au rythme surprenant d’accélération que lui communique l’élan prodigieux de la technique ; 1971 a marqué officiellement le départ d’une nouvelle décennie du développement, qui coïncide avec les progrès foudroyants de l’informatique, technique à la fois bénéfique et inquiétante pour le progrès social et les libertés individuelles par les exploitations qui peuvent en être faites dans les secteurs d’application scientifique, économique, social et politique.

Seule la promotion des institutions internationales, acceptée et construite par les souverainetés étatiques, peut permettre de saisir et de régler des problèmes d’ordre public international aussi importants que ceux qui sont posés par l’exploration et l’exploitation mondiale des ressources des océans, ou par le développement des communications aériennes et spatiales. L’enracinement dans une véritable dimension est la seule recette d’adaptation de l’O. N. U. au monde d’aujourd’hui.

P. L.

➙ Convention internationale / Guerre (lois de la) / Europe.

 P. Gerbet, les Organisations internationales (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958 ; 5e éd., 1972). / H. T. Adam, les Organismes internationaux spécialisés, contribution à la théorie générale des établissements publics internationaux (L. G. D. J., 1964 ; 2 vol.). / P. Manin, l’Organisation des Nations Unies et le maintien de la paix (L. G. D. J., 1971). / M.-C. Smouts, le Secrétaire général des Nations Unies (A. Colin, 1971).
On peut également consulter les Rapports annuels du secrétaire général sur l’activité de l’Organisation des Nations unies.


Organisations fonctionnelles internationales


Institutions à vocation sociale et culturelle

• Organisation internationale du travail (O. I. T.). Créée en 1919 dans la partie XIII du traité de Versailles, l’O. I. T., par la composition de son assemblée, dénommée Conférence internationale du travail, a introduit dans le système des conférences diplomatiques un type nouveau, rappelant le recrutement des assemblées nationales représentatives.

La Conférence comprend non seulement des représentants de chaque État membre, mais aussi des représentants des employeurs et des travailleurs désignés par les gouvernements en accord avec les syndicats les plus représentatifs. Le parlementarisme est également introduit dans son fonctionnement, les délibérations donnant lieu à des votes libres par délégués et non sur instructions par délégations, procédure qui sera reprise dans les assemblées des communautés européennes. La Conférence élabore, dans le domaine des rapports du travail, des conventions dont la conclusion, la mise en œuvre et l’exécution ont apporté des anomalies dans le droit classique des traités internationaux.

• Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (O. A. A. plus connue sous le sigle anglais FAO). Créée en 1945 à Québec, elle a son siège à Rome, où avait été fondé en 1905 l’Institut international d’agriculture. Son but est de relever le niveau de l’alimentation, et son rôle est, à l’heure actuelle, essentiel dans la lutte contre la faim dans le monde.

• Organisation mondiale de la santé (O. M. S.). Créée en 1948, elle a son siège à Genève. Son but est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé. Son organe délibérant, l’Assemblée mondiale de la santé, adopte des règlements qui, en application de la Constitution mondiale de la santé, entrent en vigueur sans acceptation formelle des États membres. Les derniers rapports du directeur général sur les activités du programme ordinaire mettent l’accent sur les problèmes de l’environnement de l’homme, notamment dans les pays en voie de développement. L’O. M. S. a entrepris de développer la connaissance des effets de l’environnement sur la santé, en centralisant et en diffusant les renseignements, en encourageant, en soutenant et coordonnant les recherches et en aidant à former du personnel (v. santé).

• Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Constituée en 1946 à la suite de la convention signée à Londres en 1945, elle a son siège à Paris, où elle succède à l’Institut international de coopération intellectuelle. Son but est de développer la culture et les rapports entre les différentes civilisations culturelles dans l’intérêt de la paix.


Institutions à vocation financière

• Fonds monétaire international (F. M. I.). Créé en 1944 par les accords de Bretton Woods, il a son siège à Washington. Son but est de stabiliser la monnaie*, instrument essentiel des relations économiques.

• Banque internationale pour la reconstruction et le développement (B. I. R. D.). Créée également en 1944, elle a son siège à Washington. Aucun État ne peut en être membre sans être auparavant membre du Fonds monétaire. Son but est d’accorder aux pays ou aux entreprises privées, sous garantie du pays intéressé, des prêts à long terme pour la réalisation de projets essentiels à leur développement économique, social ou culturel (v. coopération). La B. I. R. D. joue accessoirement un rôle de conciliation internationale, dont l’acceptation par les États parties à un litige est évidemment facilitée par des perspectives de financement.

• Association internationale de développement (A. I. D.). Créée en 1960, cette institution a son siège à Washington. Son but est de consentir aux pays sous-développés des prêts (proches des dons) pouvant concerner des projets non directement rentables. Bien que distincte de la B. I. R. D., l’A. I. D. est, en fait, administrée et gérée par elle.

• Société financière internationale (S. F. I.). Créée en 1956, cette banque a son siège à Washington. Son but est d’investir dans les entreprises privées, en participant éventuellement aux bénéfices, mais en s’abstenant d’intervenir dans la gestion.