Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

oreille (suite)

Au niveau de la paroi interne, la caisse du tympan présente des éléments de grande importance : la fenêtre ovale contient la platine ; la fenêtre ronde, située en arrière et au-dessus de la précédente, est obturée par une membrane, ou tympan secondaire. Le nerf facial forme une saillie plus ou moins marquée, l’aqueduc de Fallope. Il divise la caisse en deux parties : partie supérieure, ou attique, partie inférieure, ou atrium.

• Les cavités annexes. Elles sont constituées essentiellement par les cellules mastoïdiennes. La mastoïde, relief osseux situé en arrière du conduit auditif externe et de la caisse, est creusée de cavités, ou cellules, plus ou moins importantes.

L’antre est la cellule principale ; elle est reliée à l’attique par l’aditus ad antrum. Entre elle et la caisse passe le nerf facial avant sa sortie par le trou stylomastoïdien et sa pénétration dans la parotide.

• La trompe d’Eustache. C’est un conduit en partie osseux, en partie fibrocartilagineux, qui unit le naso-pharynx à la caisse du tympan.

Elle permet d’équilibrer la pression à l’intérieur de la caisse du tympan à la pression atmosphérique appliquée au niveau de la paroi externe de la membrane tympanique.


L’oreille interne

Elle comprend deux parties : le labyrinthe osseux et le labyrinthe membraneux. Le labyrinthe osseux est un véritable « container » creusé dans le rocher, qui contient le labyrinthe membraneux.

• Le labyrinthe osseux. À sa partie antérieure se trouve le limaçon, formé d’un tube, la lame des contours, enroulée en hélice décroissante de deux tours et demi autour d’un axe creux, ou columelle. Le tube limacéen est divisé en deux par une cloison ostéomembraneuse, la lame spirale, implantée à la face interne de la lame des contours. Ainsi se trouvent limitées deux rampes : la rampe tympanique et la rampe vestibulaire, qui contient le canal cochléaire. La partie postérieure comprend le vestibule et les canaux semi-circulaires.

Le vestibule est intercalé dans le rocher entre le conduit auditif interne et la caisse du tympan. Sa forme est globuleuse, à peu près parallélépipédique. Sa paroi interne est percée de pertuis qui livrent passage aux filets du nerf vestibulaire.

Les canaux semi-circulaires sont au nombre de trois — externe, supérieur et postérieur —, placés dans les trois plans de l’espace. Chaque canal présente une extrémité renflée, ou ampoule.

Les canaux supérieur et postérieur ont une extrémité non ampullaire commune.

Enfin, un conduit accessoire est annexé au labyrinthe osseux : c’est l’aqueduc du vestibule, qui relie celui-ci à la fosse cérébelleuse (cavité du crâne).

• Le labyrinthe membraneux. Il comprend le canal cochléaire et le labyrinthe postérieur (saccule, utricule, canaux semi-circulaires, système endolymphatique).

1. Le canal cochléaire, ou cochlée, représente l’organe de l’audition. Il est de forme prismatique et présente deux portions : la partie postérieure est horizontale ; la partie antérieure est enroulée en hélice sur deux tours et demi et s’inscrit dans le limaçon osseux. L’adhérence se forme au niveau de la lame des contours par l’intermédiaire du ligament spiral externe. Celui-ci est très vascularisé par un système radial et un système, spiral : la strie vasculaire.

La paroi vestibulaire sépare le canal cochléaire de la rampe vestibulaire et porte le nom de membrane de Reissner.

La paroi tympanique est formée par la membrane basilaire, qui continue la lame spirale et sépare le canal cochléaire de la rampe vestibulaire.

L’organe de Corti repose sur la membrane basilaire. Organe de l’audition, il est formé de cellules sensorielles et d’éléments de soutien.

Les cellules sensorielles sont disposées en deux groupes : les cellules ciliées internes forment une seule rangée, et leur nombre total est de 3 500 ; les cellules ciliées externes sont placées sur trois rangées et sont au nombre de 12 500 environ.

Chaque cellule porte à son sommet un certain nombre de cils, surplombés par une formation gélatineuse, ou membranatectoria, mobile, amarrée en dedans sur la crête spirale.

Autour de cellules sensorielles se dispose un calice d’épanouissement de la fibre nerveuse, qui ne pénètre pas dans la cellule ciliée. Les fibres nerveuses gagnent le ganglion spiral du nerf auditif.

Les éléments de soutien sont représentés essentiellement par les piliers de Corti, situés en dedans des cellules sensorielles et qui forment un tunnel, ou tunnel de Corti.

2. Le labyrinthe postérieur comprend plusieurs éléments.
L’utricule, en forme de vésicule allongée, est l’élément le plus volumineux. Il présente sur sa face interne une zone sensorielle, ou macule utriculaire. La membrane otolithique, contenant les otolithes, est en rapport avec les cils des cellules sensorielles. Ces otolithes sont formées de carbonate de calcium cristallisé.
Le saccule, plus petit, a une forme de figue aplatie et contient la macule sacculaire (ou sagitta), analogue à la macule utriculaire.
Les canaux semi-circulaires ont une forme identique à celle des canaux osseux, dont ils n’occupent que le tiers. Ils débouchent dans le vestibule. L’élément sensoriel est représenté à ce niveau par la crête ampullaire, située dans l’ampoule. Les cellules ciliées sont à l’origine des filets nerveux du nerf ampullaire et en rapport avec la cupule, cône gélatiniforme placé à leur sommet.

Le système endolymphatique comprend le canal et le sac endolymphatiques. Le canal endolymphatique communique avec l’utricule et le saccule par les canaux sacculo-endolymphatique et utriculo-endolymphatique. Le sac endolymphatique est situé sur la face postérieure du rocher en rapport avec le cervelet.

Les liquides labyrinthiques permettent la transmission des sons à partir des vibrations de la platine de l’étrier jusqu’aux cellules sensorielles. L’ensemble du labyrinthe osseux est rempli de périlymphe, dans laquelle baigne le labyrinthe membraneux lui-même, plein de liquide endolabyrinthique, ou endolymphe. Le tunnel de Corti contient un liquide de composition spéciale, la cortilymphe.