Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

Orchidées ou Orchidacées (suite)

 J. Constantin, Atlas des Orchidées cultivées (Orlhac, 1911-1913). / C. H. Curtis, Orchids, their Description and Cultivation (Londres, 1950). / M. Vacherot, les Orchidées (Baillière, 1954). / M. Lecoufle et H. Rose, Orchidées (la Maison rustique, 1956).
On peut également consulter The Orchids Review, publiée à Londres depuis 1893.

ordinateur

Machine électronique programmée de traitement de l’information digitale.



Généralités

De même que les machines énergétiques issues de la première révolution industrielle ne créent pas l’énergie, mais simplement la transforment en fournissant par exemple de l’énergie mécanique ordonnée à partir d’énergie calorifique désordonnée, de même l’ordinateur, symbole de la seconde révolution industrielle, celle de l’informatique*, ne crée pas l’information : il l’ordonne. L’information qui sort de l’ordinateur n’est autre que celle qui a été introduite après avoir subi des tris, des classements, des calculs : la validité des résultats obtenus est directement liée à celle des données fournies. Alors que les machines énergétiques prolongent les muscles de l’homme, l’ordinateur prolonge son cerveau, mais seulement dans le domaine du raisonnement logique, de la pensée mécanisable. Le vocable cerveau électronique, quelquefois utilisé, est bien mal choisi ; l’ordinateur ne saurait intégrer aucune donnée qui ne puisse être quantifiée et, a fortiori, en tenir compte dans ses résultats. Il ne se réduit pas pour autant à un pur calculateur. Il manipule d’autres informations que des nombres, sous réserve qu’elles soient codées sous forme digitale : le « oui » et le « non », des caractères alphanumériques, des noms, des phrases, des ensembles structurés de ces différents types d’informations. Traitant ainsi toutes sortes d’informations sous forme discrète, il s’oppose au calculateur analogique, qui, transformé en modèle électrique du phénomène étudié, opère sur des grandeurs électriques, tensions ou intensités, variant continûment dans le temps.

L’ordinateur, enfin, est programmable, ce qui lui confère un certain caractère d’universalité. N’étant pas conçu pour résoudre un problème donné, il peut aborder une large classe de problèmes grâce aux opérations élémentaires dont il est doté. Encore faut-il mettre correctement en œuvre ces opérations pour répondre à un énoncé : c’est le rôle du programme, qui, sous forme d’une séquence d’instructions, définit à l’ordinateur l’enchaînement des opérations élémentaires à exécuter. Sans programme, mémoires vides, l’ordinateur ne peut qu’attendre. Programmé, il ne fait que suivre avec une obéissance inébranlable et sans le moindre discernement tout ce qui lui est dicté, quelle qu’en soit la validité ou l’absurdité.

L’ordinateur, enfin, ne pouvait voir le jour sans les progrès de l’électronique et des techniques annexes. Celles-ci en ont fait un outil parfaitement complémentaire du cerveau humain en le dotant, d’une part, d’une grande vitesse de traitement, qui s’exprime en millions d’opérations par seconde, et, d’autre part, d’une mémoire puissante et pratiquement infaillible, qui peut emmagasiner et restituer sans erreur des textes aussi complets qu’on peut le désirer.


Historique


La découverte des concepts

L’automatisation des premières opérations élémentaires, additions et soustractions, est due à Blaise Pascal*. Sa machine à roues dentées fut complétée par Gottfried Wilhelm Leibniz*, qui lui ajouta la multiplication et la division. L’enchaînement automatique des opérations arithmétiques, c’est-à-dire le concept de calculateur programmé, a été introduit par l’Anglais Charles Babbage (1792-1871). Grâce à une complexe tringlerie, la machine de Babbage « lisait » un ordre d’opération sur un ruban perforé, exécutait l’opération, faisait avancer le ruban d’un pas, lisait l’ordre d’opération suivant, etc. L’automatisation complète du calcul a dû attendre les premières mémoires : limitées au rôle de stockage des résultats intermédiaires dans les machines à relais des années 40, elles ont par la suite servi à enregistrer le programme selon une idée généralement attribuée au mathématicien américain d’origine hongroise Johannes von Neumann (1903-1957) vers 1945. Dès lors, toutes les instructions, étant en mémoire, sont également accessibles à tout instant, de sorte que, selon la valeur d’un résultat, une instruction peut commander un aiguillage vers telle ou telle partie du programme. La machine se trouve ainsi dotée de la décision logique, évidemment préparée à l’avance par l’auteur du programme, mais prise automatiquement en cours du fonctionnement. Dans son principe, l’ordinateur était né.


L’ère industrielle

L’industrialisation des ordinateurs date du début des années 50. Les premières machines étaient réservées au calcul scientifique, pour répondre aux besoins alors prioritaires de l’atome et de l’espace, mais, très vite, l’ordinateur, se substituant à la mécanographie traditionnelle, aborda le marché de la gestion, ce qui assura son prompt développement. Du fait de la rapidité du progrès technologique, une génération de machines ne dépasse guère cinq à six ans. Les trois premières générations ont apporté chacune des innovations importantes, aussi bien dans le domaine de la technologie (passage des tubes aux transistors, puis aux circuits intégrés) que dans celui de l’organisation logique. Par la suite, le passage d’une génération à l’autre représente encore un gain très important du rapport performances/prix, de la facilité d’utilisation et de la sûreté de fonctionnement des équipements ; cependant la nécessité d’être compatible avec la génération précédente, permettant ainsi de réutiliser les mêmes programmes, freine les innovations conceptuelles, sauf, peut-être, au niveau des modèles les plus puissants.

L’énorme potentiel intellectuel, industriel et commercial nécessité par le développement d’une gamme d’ordinateurs avec tous leurs périphériques et leur logiciel, l’obsolescence rapide des matériels ont fortement limite le nombre des constructeurs, qui, d’ailleurs, ont tendance à se regrouper pour atteindre une envergure suffisante. En revanche, le développement plus récent du contrôle de processus industriels par ordinateur et surtout celui de la téle-intormatique ont suscite une floraison de sociétés de moindre importance, fabriquant des mini-ordinateurs, des périphériques et des terminaux, ensemble que l’on désigne aujourd’hui sous le terme de « péri-informatique ».