Oiseaux (suite)
Sites de reproduction
La distribution des Oiseaux de mer est donc fonction des facteurs océanographiques qui déterminent, à la fois dans l’espace et dans le temps, la répartition de la biomasse consommable. Elle dépend aussi de l’existence de lieux de reproduction disponibles et de la distance qui les sépare des zones de nourrissage. Les adaptations anatomiques à la nage, à la plongée et au vol s’accompagnant d’une réduction de l’agilité au sol, la plupart des Oiseaux de mer s’avèrent très vulnérables à terre. Leur reproduction n’est le plus souvent possible qu’à l’écart des prédateurs terrestres : d’où leur rassemblement, en concentrations parfois énormes, sur les falaises inaccessibles ou dans les îles océaniques. La nidification hypogée (terrier des Macareux, de nombreux Pétrels, de certains Manchots) est sans doute aussi à mettre en rapport avec cette vulnérabilité, de même que l’habitude paradoxale, mais fréquente chez les Pétrels tropicaux, de nicher à haute altitude dans les massifs montagneux.
Migrations annuelles
De nombreuses espèces se livrent à des déplacements saisonniers dont l’ampleur ne le cède en rien à ceux des Oiseaux terrestres. Aux hautes latitudes, la photosynthèse, intense en été, est négligeable en hiver. Les espèces qui y nichent exploitent l’extrême richesse de l’environnement pendant la courte saison de production, puis vont passer l’hiver dans l’hémisphère opposé, où ils retrouvent les conditions favorables de la saison estivale.
Les trajets sont parmi les plus démesurés que compte le monde des Oiseaux : par exemple, la Sterne arctique qui niche le long des côtes septentrionales de l’Eurasie et de l’Amérique passe l’hiver boréal devant le pack-ice antarctique. À l’inverse, le Pétrel-Tempête Océanite (40 g), qui se reproduit dans la zone antarctique, passe l’été boréal dans le nord des océans Atlantique et Pacifique.
C. J.