Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

Oiseaux (suite)

Sites de reproduction

La distribution des Oiseaux de mer est donc fonction des facteurs océanographiques qui déterminent, à la fois dans l’espace et dans le temps, la répartition de la biomasse consommable. Elle dépend aussi de l’existence de lieux de reproduction disponibles et de la distance qui les sépare des zones de nourrissage. Les adaptations anatomiques à la nage, à la plongée et au vol s’accompagnant d’une réduction de l’agilité au sol, la plupart des Oiseaux de mer s’avèrent très vulnérables à terre. Leur reproduction n’est le plus souvent possible qu’à l’écart des prédateurs terrestres : d’où leur rassemblement, en concentrations parfois énormes, sur les falaises inaccessibles ou dans les îles océaniques. La nidification hypogée (terrier des Macareux, de nombreux Pétrels, de certains Manchots) est sans doute aussi à mettre en rapport avec cette vulnérabilité, de même que l’habitude paradoxale, mais fréquente chez les Pétrels tropicaux, de nicher à haute altitude dans les massifs montagneux.


Migrations annuelles

De nombreuses espèces se livrent à des déplacements saisonniers dont l’ampleur ne le cède en rien à ceux des Oiseaux terrestres. Aux hautes latitudes, la photosynthèse, intense en été, est négligeable en hiver. Les espèces qui y nichent exploitent l’extrême richesse de l’environnement pendant la courte saison de production, puis vont passer l’hiver dans l’hémisphère opposé, où ils retrouvent les conditions favorables de la saison estivale.

Les trajets sont parmi les plus démesurés que compte le monde des Oiseaux : par exemple, la Sterne arctique qui niche le long des côtes septentrionales de l’Eurasie et de l’Amérique passe l’hiver boréal devant le pack-ice antarctique. À l’inverse, le Pétrel-Tempête Océanite (40 g), qui se reproduit dans la zone antarctique, passe l’été boréal dans le nord des océans Atlantique et Pacifique.

C. J.

Oklahoma

État du centre-sud des États-Unis ; 181 090 km2 ; 2 559 000 hab. Capit. Oklahoma City.


Après avoir représenté le dernier fragment du territoire indien progressivement réduit comme une peau de chagrin, l’Oklahoma a perdu finalement ce statut en s’ouvrant à la colonisation, partiellement en 1872, plus largement en 1889, totalement en 1906 et en devenant État en 1907.

La majeure partie de l’Oklahoma est constituée de plaines et plateaux sédimentaires : plateau des High Plains dans la Queue de Poêle (Panhandle), puis, de l’ouest à l’est, Rolling Plains, Enid Plain, plaine Osage et plaine Cherokee, séparées parfois par des coteaux ou cuestas. Tout à l’est, l’État incorpore la bordure ouest du plateau Ozark et des monts Ouachita. Le socle précambrien pointe ici et là.

Le climat est déjà celui du Sud : hivers doux (2,8 °C en janv. à Oklahoma City), étés très chauds (28 °C en juill. dans la même ville, avec un maximum moyen de 34 °C). Les précipitations, faibles à l’ouest (moins de 500 mm), dépassent 1 m à l’est ; elles tombent en toutes saisons avec un maximum en mai et juin. La forêt de chênes et noyers accompagne le cours inférieur des vallées (Arkansas, Canadian River, Red River) ; la prairie à bluestem (Andropogon) constitue la formation naturelle des plaines, la prairie courte à grama (Bouteloua), celle du plateau de la Queue de Poêle.

Le domaine agricole couvre 14 Mha ; un quart est en labours, le reste en prairies de fauche et pâtures. Cette étendue étant demeurée constante depuis trente ans et le nombre des exploitations étant tombé de 180 000 en 1940 à 90 000 en 1970, leur taille moyenne a doublé (155 ha). Le blé d’hiver, principale culture (cinquième rang aux États-Unis ; 2 Mha), est produit sur le plateau de l’ouest, dans les Rolling Plains et l’Enid Plain. La deuxième production est le foin, la troisième le sorgho (cinquième rang), suivi de l’arachide, du coton. Les rendements sont des plus faibles, notamment pour le coton, et le revenu par ferme l’un des plus bas des États-Unis. L’Oklahoma occupe le cinquième rang pour le troupeau bovin (bœufs à viande surtout ; 4 p. 100 de vaches laitières). La commercialisation des cultures, du bétail et des produits du bétail, ainsi que les subventions totalisent 900 millions de dollars.

Les industries extractives (1 milliard de dollars) placent l’Oklahoma au quatrième rang pour le pétrole (de 30 à 35 Mt) et au troisième pour le gaz naturel (40 milliards de mètres cubes). Une gamme variée de ressources minérales sont en outre exploitées en petites quantités.

La population totale de l’État ne s’accroît presque plus depuis plusieurs décennies (1940) : 2 396 000 hab. ; 1970 : 2 559 000). On y compte 6 p. 100 de Noirs et plus de 10 p. 100 d’Indiens et métis. La population urbaine (66 p. 100) se concentre surtout dans les deux seules grandes villes : Oklahoma City (641 000 hab.) et Tulsa (476 000). La fonction administrative domine à Oklahoma City, qui possède aussi des industries (raffineries, pétrochimie, pièces d’avions, minoterie, conditionnement de la viande). La fonction industrielle est plus importante à Tulsa, notamment en ce qui touche à la production du pétrole (raffineries, équipement pour l’exploitation, le traitement et le transport des hydrocarbures) ; citons aussi la construction de parties d’avions.

P. B.

Ōkyo

Peintre japonais (Anau, prov. de Tamba, 1733 - Kyōto 1795).


À côté des écoles traditionnelles Kanō* et Tosa*, à côté de l’art des grands décorateurs Sōtatsu* et Kōrin*, deux courants rénovent la peinture japonaise au xviiie s. : l’un, idéaliste, s’adresse à une élite intellectuelle éprise d’idéal chinois, c’est la « peinture des lettrés », dominée par Ike* no Taiga ; l’autre, réaliste, trouve en la personnalité de Maruyama Ōkyo un interprète capable de traduire des idées nouvelles en parfait accord avec l’esthétique japonaise. Par sa volonté d’objectivité et son refus de tout ésotérisme, l’œuvre d’Ōkyo connaîtra un succès immense auprès de la puissante bourgeoisie de l’époque d’Edo.