Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

Oiseaux (suite)

Morphologie, structure, anatomie, plumage


Morphologie générale

La forme générale du corps et le maintien de l’Oiseau sont déterminés par la spécialisation dans le vol. L’Oiseau est remarquablement profilé pour évoluer rapidement dans un fluide, et la disposition de son plumage facilite le glissement de l’air le long du corps. Bien que la forme soit assez constante d’une espèce à l’autre en raison des impératifs de structure imposés par la fonction du vol, on trouve de nombreuses variations qui reflètent l’immense diversité des modes de vie et des habitats que les Oiseaux ont conquis. Ces variations affectent la forme générale du corps, celle des ailes, la longueur du cou, la taille et la forme de la tête, du bec et des pattes. Chaque espèce étant adaptée à un habitat précis, les processus évolutifs de spécialisation ont doté chacune des outils les plus perfectionnés possible pour occuper au mieux sa place. C’est ainsi que l’Outarde, Oiseau des grands espaces découverts, est bâtie de façon massive, possède des pattes robustes afin de pouvoir couvrir à pied de vastes espaces, alors que le Pic, qui passe une grande partie de sa vie accroché verticalement sur les troncs d’arbre, a des pattes très courtes, armées de fortes griffes, et une queue rigide qui s’applique sur l’arbre, offrant ainsi un point d’appui supplémentaire. Un examen des différents types de pattes permet d’apprécier la variété des situations que l’on peut rencontrer : pattes palmées ou lobées pour la nage (Canards, Poules d’eau), pattes équipées de doigts très longs pour la marche sur les vasières ou la végétation palustre (Échassiers), pattes dont les doigts sont entièrement emplumés pour marcher sur la neige (Lagopèdes), pattes armées de serres puissantes pour déchiqueter les proies (Rapaces), etc.


Squelette

Il ressemble à bien des égards à celui des Reptiles, mais il a subi d’importantes modifications dans le sens d’une rigidité et d’une compaction du squelette central, dues à la soudure des os du bassin en un syssacrum englobant de 6 à 16 vertèbres, et d’une grande mobilité et solidité du squelette périphérique : membres postérieurs et antérieurs, partie supérieure de la colonne vertébrale (tête et cou). Les deux ceintures (pelvienne et pectorale) doivent en effet être particulièrement solides, puisqu’elles doivent (à tour de rôle, mais jamais toutes deux ensemble comme chez les autres Vertébrés) supporter le poids du corps (ceinture pectorale quand l’Oiseau vole, ceinture pelvienne quand il est au repos). Le sternum est lui aussi très modifié en un large bréchet, sur lequel s’insèrent les muscles pectoraux. Aucune espèce actuellement vivante ne possède de dents, mais les fossiles connus du Jurassique et du Crétacé en étaient pourvus. Une particularité remarquable des os est leur pneumatisation : certains sont creux et contiennent des ramifications du système respiratoire, qui pénètrent dans l’os par des orifices que l’on voit très bien sur les os secs. Le nombre d’os pneumatisés est variable suivant les espèces et est lié à leurs performances de vol. Chez certaines espèces aquatiques qui trouvent leur nourriture dans l’eau, la pneumatisation est peu développée parce qu’elle constituerait un handicap au moment de la plongée (Canards, Sternes, Martins-Pêcheurs). Par contre, la pneumatisation est maximale chez les grands voiliers qui passent la plus grande partie de leur vie dans les airs (Albatros).


Système digestif

Il comporte d’amont en aval : la cavité buccale, où se trouve une langue souple, parfois très longue comme chez les Pics, l’œsophage, le jabot (stockage de la nourriture), le proventricule, le gésier (analogue à l’estomac des Mammifères), le duodénum, l’intestin grêle, à la fin duquel débouchent deux cæcums, le gros intestin et le cloaque, où convergent le rectum, les uretères et les conduits génitaux. Ce système subit de fortes modifications en fonction du régime alimentaire, qui peut être extrêmement varié. Tout ce qui contient de la matière organique peut être consommé par une espèce ou par une autre, qu’il s’agisse de produits végétaux ou animaux. Certaines espèces se nourrissent exclusivement de charognes plus ou moins en décomposition et au moins une (le Vautour percnoptère) peut ne se nourrir que d’excréments. Chez les granivores, le jabot est particulièrement développé, alors qu’il est virtuellement absent chez les insectivores ; chez les Pigeons et quelques autres espèces, il est divisé en deux sacs latéraux qui sécrètent le « lait de pigeon », liquide très semblable au lait des Mammifères, très riche en protéines et en lipides.


Système respiratoire

Il est hautement spécialisé. L’entrée de l’air se fait par deux narines qui s’ouvrent sur la partie supérieure du bec. L’air passe ensuite par le larynx, puis la trachée, et se répand dans les poumons, puis les sacs aériens, qui font partie intégrante du système respiratoire, bien que leur faible irrigation sanguine leur donne un rôle essentiellement passif. Les sacs aériens, au nombre de cinq paires, se répartissent dans la cage thoracique et la cavité abdominale ; ils envoient des diverticules entre les viscères et les muscles ainsi que dans les os pneumatisés : vertèbres, membres antérieurs, membres postérieurs, mais ils ne sont pas ventilés. Leur fonction principale est d’alléger le corps et de participer activement à la thermorégulation. Les Oiseaux étant dépourvus de glandes sudoripares, le rafraîchissement de l’organisme est assuré en grande partie par le système respiratoire. La chaleur métabolique engendrée par les muscles au cours du vol est très grande et doit être évacuée par ces « radiateurs » que sont les sacs aériens et leurs diverticules. On pense même que la fonction de ventilation du système respiratoire chez un Oiseau qui vole nécessite un volume d’air triple de celui qu’il faut pour l’aération des poumons.


Système circulatoire

Le rythme cardiaque est très élevé et varie de 60 à 70 battements par minute chez l’Autruche à plus de 1 000 chez les Oiseaux-Mouches au repos. Mais ce rythme est bien plus élevé chez l’Oiseau en vol. Il y a une corrélation entre le poids relatif du cœur et la vitesse du vol, ce rapport ayant une grande signification dans la réalisation des longs vols soutenus.