Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

ohm (suite)

Les étalons de résistance de 1 ohm sont importants parce qu’on sait leur conférer une stabilité permettant de conserver la valeur de l’ohm pendant plusieurs années. Ils sont faits avec un fil de manganine (alliage de cuivre, de manganèse et de nickel) qui, après un traitement thermique, a un coefficient de température très petit et une faible force thermo-électrique par rapport au cuivre. Ce fil est enroulé en double de façon à réduire sa self-induction, et enfermé dans un étui protecteur formant bain d’huile d’où émergent les deux entrées de courant et les deux prises de potentiel. À intervalles de trois ans, les laboratoires d’étalonnage des plus grands pays, au nombre d’une dizaine, envoient au Bureau international des poids et mesures deux ou trois étalons de 1 ohm choisis parmi les meilleurs dont ils disposent, afin qu’ils soient comparés les uns aux autres et à ceux qui sont conservés au Bureau international. Depuis 1968, date à laquelle tous ces laboratoires ont révisé légèrement la valeur qu’ils leur attribuaient, tous ces étalons de résistance sont en accord entre eux à mieux que 10–6 ; leur valeur est conforme à la définition théorique avec une inexactitude estimée à 1 × 10–6.

Avant la méthode électrostatique, la détermination absolue de l’ohm utilisait une self-inductance ou une inductance mutuelle calculable au moyen de bobinages de forme géométrique simple, de dimensions mesurables avec précision. Les mesures de longueur et l’emploi de la formule de Neumann suffisent pour calculer l’impédance pour un courant alternatif de fréquence connue. Elle est comparée ensuite à une résistance au moyen d’un pont d’impédance, et le résultat est conservé par des étalons de résistance de 1 ohm, dont la valeur exacte est ainsi déterminée. Cette méthode ne permet pas une exactitude aussi bonne que la méthode électrostatique.

J. T.

➙ Ampère / Poids et mesures (Bureau international des) / Unités (système international d’).

Ohm (Georg Simon)

Physicien allemand (Erlangen 1789 - Munich 1854).


Fils d’un serrurier, Ohm partage d’abord les travaux de son père, mais, à l’âge de seize ans, il entre à l’université d’Erlangen, où il s’initie à la science et acquiert ses diplômes. En 1817, il obtient la chaire de mathématiques au collège des Jésuites de Cologne, puis, en 1826, il sera nommé professeur de mathématiques et de physique à l’école de guerre de Berlin.

Sa première publication, qui date de 1817, consiste en des Éléments de géométrie. Puis il consacre son activité à l’étude des courants électriques, dont la découverte est encore très récente. L’habitude des travaux manuels, acquise dans sa jeunesse, et sa connaissance des mathématiques lui donnent une égale aptitude aux travaux expérimentaux et aux recherches théoriques. Et c’est en 1827, dans sa Théorie mathématique du circuit électrique, qu’il établit la loi fondamentale de l’électrocinétique. Il introduit dans la description de ces phénomènes une terminologie scientifique, comparant le courant électrique à un débit liquide, la différence de potentiel à une différence de niveau, et définissant de façon précise la quantité d’électricité, l’intensité et la force électromotrice. Il est également guidé par l’analogie des conductions électrique et thermique et par les travaux récents de Joseph Fourier sur cette dernière.

Il effectue d’abord ses expériences à l’aide des piles thermo-électriques découvertes par Thomas Seebeck (1770-1831), qui peuvent fournir un courant constant. Puis, faisant appel aux piles électrochimiques, il signale en 1831, en même temps que A. C. Becquerel, le phénomène de polarisation.

Ses découvertes passent d’abord inaperçues et, n’en recevant aucune récompense, il donne sa démission de professeur au collège des Jésuites ; mais, en 1833, il est nommé professeur à l’école polytechnique de Nuremberg, dont il devient directeur en 1839, et, en 1849, il est chargé de la chaire de physique expérimentale à l’université de Munich.

L’activité d’Ohm ne s’est pas limitée à l’étude de l’électricité. En 1843, il montre que l’oreille peut percevoir des vibrations sinusoïdales en les distinguant au sein d’un ensemble, et donne une théorie de la sirène. En 1852, il étudie l’interférence des rayons lumineux polarisés dans les lames cristallines.

Son nom a été donné à l’unité de résistance électrique.

Claude Pouillet

Physicien français (Cusance, Doubs, 1790 - Paris 1868). Il retrouva, en 1834, les lois d’Ohm par la méthode expérimentale et introduisit la notion de résistance intérieure des générateurs. En 1837, il inventa la boussole des tangentes, premier type de galvanomètre absolu, et mesura la même année la constante solaire grâce à un pyrhéliomètre de son invention. (Acad. des sc., 1837.)

R. T.

Oie

Oiseau palmipède, dont on connaît plusieurs espèces sauvages et domestiques, que l’on élève pour sa chair et son foie surchargé de graisse par gavage. L’Oie cendrée (Anser cinereus), Oiseau migrateur du nord de l’Europe, serait à l’origine de toutes les espèces.


L’Oie apparaît comme très anciennement domestiquée par l’Homme, et elle est principalement exploitée en Europe centrale, en Israël et dans le sud-ouest de la France pour la production du foie gras et dans le monde entier pour la production de viande.

Les races, qui se différencient en nombreuses variétés locales à partir d’une sélection empirique, peuvent se classer en Oies blanches, de plus petit format, parmi lesquelles l’Oie de Guinée de 4 à 5 kg, appréciée comme bête à rôtir, et en Oies grises, dont l’Oie de Toulouse, utilisées pour la production du foie (la femelle pèse de 6 à 7,5 kg, et le mâle de 8 à 10 kg).

Les amateurs élèvent des Oies à l’aspect original (Oie frisée du Danube, Oie d’Égypte).

La ponte des Oies (de 35 à 60 œufs) débute à un âge moyen de 300 jours, habituellement en fin d’hiver, mais elle peut être dirigée par le contrôle du rythme d’éclairement.

Les reproducteurs (un jars pour 3 à 5 femelles) sont conservés pendant 3 saisons de ponte, la 2e étant la plus favorable. La présence de plans d’eau ou bassins de copulation n’est plus considérée comme indispensable pour l’obtention d’une bonne fertilité, qui, très variable, se limite à 75 p. 100 et peut être améliorée par l’insémination artificielle.