Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

offre (suite)

Sur le moment, le coût dépend des quantités de facteurs utilisés et du prix de chaque facteur. En courte période, l’offre ne peut guère varier si la capacité de production est utilisée à plein ; elle ne pourra donc être augmentée que dans la mesure où une marge d’inutilisation de cette capacité subsiste ; dans ce cas, l’emploi d’une main-d’œuvre supplémentaire pourra conduire à une augmentation de l’offre.

En longue période, l’augmentation de l’offre pour satisfaire une demande en hausse ne pourra être obtenue que si l’entrepreneur investit davantage afin de moderniser ou d’agrandir ses installations et de développer ainsi sa capacité de production. S’il le fait, il aura procédé à ce que l’analyse économique appelle un ajustement de longue période : la firme aura pris une nouvelle dimension, souvent plus importante qui lui permet de bénéficier d’économies d’échelle propres à abaisser le prix de revient, et à l’intérieur de laquelle l’entrepreneur pourra faire varier sa production en employant, sur un capital acru, un nombre plus ou moins grand de travailleurs.

G. R.

➙ Demande.

offset

Procédé d’impression par double décalque d’encre. C’est un procédé d’impression indirecte : la forme d’impression, plaque enroulée sur un cylindre, décalque son image sur un second cylindre garni d’un blanchet en caoutchouc, qui, à son tour, la décalque sur le papier porté par un troisième cylindre.



Historique

Vers 1860, des imprimeurs lithographes français se servirent du décalque intermédiaire sur caoutchouc pour imprimer sur métal, et, en 1884, le Français Hippolyte Marinoni (1823-1904) prit un brevet pour une machine roto-litho. Mais le procédé semblait réservé à l’impression sur métal et se heurtait, pour l’impression sur papier, à la réticence des lithographes. En 1904, l’Américain Ira W. Rubel constata qu’en faisant un tour sans feuille sur le cylindre de sa presse litho, l’encre décalquée sur l’habillage en caoutchouc du cylindre donnait une image très convenable au verso de la feuille suivante. Il fit alors construire pour ce nouveau genre d’impression une presse à trois cylindres. L’appellation offset, qui signifie « décalque », a été conservée et adoptée en particulier en France et en Allemagne, les Anglo-Saxons conservant souvent encore l’appellation du procédé d’origine, lithography, ou bien disant offset-litho. Par extension, le terme offset est employé en France non seulement pour l’impression, mais pour l’ensemble du procédé, y compris la confection des formes d’impression et la préparation des éléments de ces formes par des méthodes adaptées de celles de la lithographie et de la photogravure. L’offset est dérivé de la lithographie et, comme elle, est fondé sur l’antagonisme entre l’eau et l’encre. Les parties non imprimantes de la plaque, qui ont été mouillées, repoussent l’encre ; les parties constituant l’image imprimante, grasses, repoussent l’eau et acceptent l’encre.


Confection des plaques d’impression

La confection des plaques offset peut se faire suivant toutes les méthodes de la lithographie, dessin direct ou report. Elle se fait principalement par copie photomécanique. La surface de la plaque est recouverte d’une couche sensible et on y copie des films ou des épreuves sur support transparent. Il faut distinguer les procédés de copie positive, où l’on copie des positifs, et ceux de copie négative, où l’on copie des négatifs. Après développement de l’image copiée et préparation de la surface, on obtient la plaque prête pour l’impression, sur laquelle les parties imprimantes ou non imprimantes sont pratiquement au même niveau.

Les textes sont généralement obtenus par les méthodes de composition : on tire des épreuves sur Cellophane ou sur plastique mince de la composition en plomb, ou bien on emploie directement les films fournis par la composition photographique. On peut aussi utiliser l’un des procédés de conversion permettant d’obtenir, à partir de composition plomb ou de clichés typographiques, des films offset. Enfin, on peut photographier un texte dessiné. Les films des illustrations sont obtenus d’après les techniques de la photogravure. L’offsetiste les appelle des typons, du nom de la fabrique de matériaux photographiques qui, la première, a fourni des films pour cet usage.

L’assemblage des films des illustrations et des épreuves des textes constitue le montage et correspond à la mise en pages et à l’imposition en typographie. Juxtaposant sur la feuille support de montage des éléments minces et qu’il peut facilement découper, le monteur offset peut donner satisfaction dans une large mesure aux désirs de présentation du maquettiste. Le montage peut être copié en une seule fois sur la plaque entière, ou bien un montage partiel peut être copié plusieurs fois sur une même plaque : c’est le cas des prospectus, des dépliants, des cartes de petit format. Il existe pour cela des machines à copier en répétition, dont certaines sont programmées et commandées par bandes perforées. À partir d’un seul typon, on peut obtenir une plaque portant un grand nombre d’images imprimantes semblables, ce qui est particulièrement intéressant pour les impressions en couleurs.


Types de plaques offset

Un grand nombre de plaques offset sont offertes aux imprimeurs, les unes convenant à des tirages de quelques centaines d’exemplaires sur duplicateurs ou machines du bureau, les autres à des tirages atteignant le million sur presses multicouleurs grand format.

Les plaques classiques, feuilles de zinc ou d’aluminium, sont sensibilisées par l’utilisateur, qui y étend, dans une tournette, la couche sensible. Dans le procédé à l’albumine, cette couche est de l’albumine bichromatée ; après développement, la couche restant formera limage imprimante en très léger relief. Dans le procédé par inversion, ou offset creux, on fait appel à un autre colloïde, colle, gomme arabique, alcool polyvinylique ; après développement, la couche tannée sert de réserve pour la morsure en très léger creux de l’image imprimante. Pour les plaques bimétalliques, on utilise le fait que le cuivre accepte assez bien l’encre, alors que d’autres métaux acceptent mieux l’eau. L’image imprimante est donc en cuivre, les parties non imprimantes en chrome, en nickel ou en acier inoxydable. Quand un troisième métal, acier ou zinc, sert de support, la plaque est dite « trimétallique ». La surface de ces plaques a besoin de moins d’eau, ce qui est avantageux pour la conduite de la presse et la qualité de l’impression. L’emploi de plaques présensibilisées, c’est-à-dire sensibilisées par le fournisseur avec des produits diazo, simplifie le travail : il suffit d’y copier positifs ou négatifs selon le type, et d’enlever les parties non insolées par rinçage. Pour les petites machines offset, ces plaques ont comme support de l’aluminium mince, du plastique ou du papier plastifié. En partant directement de l’original à reproduire, on obtient des plaques de petit format par les procédés de duplication électrostatique ou de transfert par diffusion, utilisés en reproduction.