Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

Offenbach (Jacques) (suite)

Par ses couplets endiablés et frivoles, ses irrévérencieuses parodies farcies d’allusions à l’actualité, ses dialogues remplis de calembours, l’opérette, grâce à Offenbach, se définit doublement comme genre et comme reflet fidèle des préoccupations de la société impériale. On concevra fort bien qu’elle ait à la fois infusé un sang nouveau à l’ancien opéra-comique — sans toutefois le détrôner —, puis qu’elle ait été regardée avec méfiance, une fois révolu le contexte qui avait facilité son éclosion et sa vogue presque exclusive.

Parmi les émules directs d’Offenbach, on citera Florimond Ronger dit Hervé (1825-1892), qui se signala également comme librettiste avec des loufoqueries annonciatrices du surréalisme (le Petit Faust, 1869, Mam’zelle Nitouche, 1883), puis ceux qui donnèrent le meilleur d’eux-mêmes, parallèlement à Emmanuel Chabrier* et avant qu’apparaisse André Messager*, dépassant Offenbach par leur finesse sans égaler son brio ; tels Charles Lecocq (1832-1918) dans la Fille de Madame Angot(1872) et le Petit Duc (1878), Robert Planquette (1848-1903) dans les Cloches de Corneville (1877) et Rip (1884), Louis Varney (1844-1908) dans les Mousquetaires au couvent (1880), Edmond Audran (1842-1901) dans la Mascotte (1880) et la Cigale et la Fourmi (1888).

F. R.

➙ Opérette.

 C. Saint-Saëns, Harmonie et Mélodie (Calmann-Lévy, 1885). / L. Schneider, Les Maîtres de l’opérette : Hervé et Charles Lecocq (Perrin, 1924). / S. Kracauer, Jacques Offenbach, ou le Secret du second Empire (Grasset, 1937). / J. Brindejont-Offenbach, Offenbach, mon grand-père (Plon, 1940). / A. Decaux, Offenbach, roi du second Empire (Amiot, 1958).

offre

Contrairement à la demande l’offre ne s’analyse pas comme l’expression du comportement de l’individu désirant satisfaire un besoin. Elle est une notion, de ce fait, plus complexe que la demande.


La quantité que sont prêts à offrir un certain nombre d’agents économiques détenant un produit donné et désireux de s’en défaire constitue l’offre du produit en question : la somme des offres individuelles constitue l’offre sur le marché.


Offre instantanée, ou pure

Dans un premier stade du raisonnement, cette quantité peut être étudiée en faisant abstraction des conditions dans lesquelles le produit a été obtenu, c’est-à-dire de son coût de production. En effet, il arrive que des biens se vendent sans avoir été produits (par exemple les actions et les obligations en Bourse*) ; même quand il s’agit de biens qui ont été produits à un certain coût, on peut se demander comment l’offre se manifeste sur le marché en négligeant (pour un temps) le fait que le producteur peut être amené, suivant le prix auquel il peut produire, à modifier le volume futur de sa production.

L’offre considérée dans ces conditions est appelée offre instantanée ou pure. Elle représente la quantité des biens qu’un vendeur est disposé à mettre sur le marché en fonction des niveaux de prix* possibles.

Logiquement, cette offre augmente lorsque le prix s’accroît et elle diminue lorsque le prix baisse (effet de substitution). Néanmoins, on observe parfois une tendance contraire dans les cas où les sujets veulent tirer de leurs ventes un revenu constant. Ces sujets sont alors incités à accroître les quantités offertes en cas de baisse des prix (effet de revenu). Cet effet est loin d’être négligeable, notamment sur le marché du travail*, et parfois sur les marchés* agricoles. Mais on peut admettre que pour la généralité des produits industriels l’effet de substitution l’emporte sur l’effet de revenu.


Offre inélastique, offre élastique, offre rigide

En réalité, la quantité offerte ne réagit pas toujours à une variation du prix, si bien que l’on a pu distinguer une offre totalement inélastique, élastique ou rigide.

L’offre totalement inélastique correspond au cas de biens dont il est impossible d’augmenter la quantité pour des raisons matérielles (cas d’un tableau unique en son genre) : la vente aura lieu ou non suivant que le vendeur éventuel considérera ou non que le prix proposé est intéressant pour lui (compte tenu du caractère plus ou moins pressant de son besoin d’argent).

L’offre élastique correspond au cas des biens que le vendeur éventuel peut conserver par devers lui (stocker) sans supporter de coût prohibitif de stockage : valeurs mobilières négociées à la Bourse, denrées non périssables et peu encombrantes. Une faible baisse du prix de ces biens incitera les offreurs éventuels à se retirer du marché en attendant des jours meilleurs ; une faible hausse incitera les détenteurs de ces biens à en offrir davantage, en puisant dans leurs stocks.

L’offre rigide (mais non totalement) correspond au cas des biens non stockables ou dont le coût du stockage est élevé. Les détenteurs de ces biens réduiront peu leur offre si le prix baisse, car le fait de ne pas vendre entraîne des pertes importantes (denrées périssables ou encombrantes). Comme il y a, pour cette raison, peu de stocks, la hausse du prix ne fera pas davantage augmenter l’offre.

Si la demande se trouve en hausse, l’entrepreneur devra augmenter la production* pour la satisfaire. La production répondra plus ou moins, suivant la facilité avec laquelle les firmes pourront accroître les quantités de facteurs qu’elles utilisent et suivant le rendement de la combinaison productive face à cet accroissement. Ce sont alors les coûts de production qui deviennent l’élément déterminant de la décision de l’entrepreneur quant au volume de la production, c’est-à-dire des possibilités techniques ou matérielles d’accroître l’offre.


Les rapports de l’offre et du coût

En raison du rôle joué par le coût, l’offre des biens ne dépend pas seulement d’éléments psychologiques, comme la demande ; elle est fortement déterminée en réalité par des éléments techniques ; ce n’est pas la plus ou moins grande utilité du bien qui guide le vendeur, mais son coût, c’est-à-dire ce que le bien lui a coûté à fabriquer s’il s’agit d’un industriel, à acheter s’il s’agit d’un intermédiaire.