Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

œuf (suite)

Le trophoblaste comprend deux couches cellulaires d’aspect différent : dans la profondeur, le cytotrophoblaste est formé de cellules volumineuses contenant de grosses vacuoles, les cellules de Langhans ; le syncytiotrophoblaste, ou couche superficielle, assure, lors de la nidation, la destruction des éléments maternels et l’absorption des produits nutritifs. Il s’organise ensuite en villosités primitives, puis secondaires, ou choriales, qui atteindront les vaisseaux de la caduque maternelle et qui constitueront le placenta.

Le bouton embryonnaire est rattaché à la paroi du trophoblaste par un pédoncule ventral. Il est constitué par deux feuillets : un périphérique, l’ectoderme, un profond, l’endoderme ; entre les deux se trouve une cavité, le cœlome. La couche profonde de l’endoderme forme la cavité endodermique, qui sera divisée par un étranglement en une cavité intra-embryonnaire, la future cavité intestinale, et une cavité distale, la vésicule ombilicale. Elles sont reliées par le canal vitellin, ou omphalo-mésentérique. Dans l’ectoderme se forme une autre cavité, la cavité amniotique.

À ce stade de développement de l’œuf, la nutrition de l’embryon se fait aux dépens du vitellus nutritif, amassé dans la vésicule ombilicale. Ultérieurement, un diverticule apparaît à l’extrémité caudale de l’embryon, la vésicule allantoïde. L’allantoïde entraîne les ramifications des aortes primitives, futures artères ombilicales. Ce réseau vasculaire aborde la face interne du trophoblaste et pénètre dans les villosités qui dès lors pourront assurer le transfert des substances nutritives de la mère à l’embryon. Dès l’apparition des vaisseaux dans les villosités, l’enveloppe de l’œuf change de nom et devient le chorion. Tandis que l’embryon grandit, le sac amniotique se remplit de liquide amniotique. L’amnios prend contact avec le chorion, réduisant le pédicule vitellin et l’allantoïde à un cordon qui s’attache d’un côté à l’ombilic fœtal, de l’autre au chorion, constituant l’ébauche du futur cordon ombilical.


L’œuf « à terme »

On appelle également « œuf » le contenu de l’utérus à la fin de la grossesse.

L’œuf constitué, à terme, comprend les annexes du fœtus et le fœtus lui-même. Les annexes sont des formations temporaires destinées à protéger, à nourrir et à oxygéner l’embryon, puis le fœtus. Elles comprennent : le placenta, organe d’échange entre la mère et le fœtus ; les membranes au nombre de deux : de dehors en dedans, le chorion et l’amnios ; le liquide amniotique, clair et transparent, dont le volume est de 500 cm3 à terme ; enfin le cordon, tige conjonctivo-vasculaire de 50 cm de long, reliant le fœtus au placenta, contenant la veine ombilicale et deux artères ombilicales.


Les anomalies de l’œuf

Un très grand nombre d’œufs humains ne connaissent cependant pas ce développement normal jusqu’à terme.

• Un accident au cours de la méiose, de la fécondation ou des premières segmentations de l’œuf conditionne la survenue d’une anomalie chromosomique (monosomie, trisomie, triploïdie, tétraploïdie, mosaïque). Ces aberrations génétiques s’accompagnent d’un arrêt du développement de l’œuf, très précoce, conduisant à un avortement spontané. Les travaux récents ont montré que plus de 70 p. 100 des interruptions spontanées de grossesse avant la sixième semaine avaient pour cause une anomalie chromosomique.

• La môle hydatiforme est un œuf pathologique caractérisé par une dégénérescence kystique des villosités du chorion.

• Enfin, l’œuf normal au départ, peut être exposé à des agressions infectieuses, parasitaires, toxiques, actiniques ou thérapeutiques. Avant le quatorzième jour, l’œuf non différencié répond par tout (mort) ou rien (poursuite du développement normal). Entre le quatorzième jour et le début du troisième mois, période de différenciation cellulaire et de mise en place des organes, ces agressions peuvent déterminer chez l’embryon de graves malformations.

Ph. C.

➙ Embryon / Fécondation / Fœtus / Grossesse.

 L. B. Shettles, Ovum humanum. Wachstum, Reifung, Ernährung, Befruchtung und frühe Entwichlung (Munich, 1960).

Offenbach (Jacques)

Compositeur français d’origine allemande (Cologne 1819 - Paris 1880).


Ce fils d’un chantre de la synagogue de Cologne vient étudier au Conservatoire de Paris le violoncelle et la composition. Après avoir été violoncelliste à l’Opéra-Comique, puis chef d’orchestre à la Comédie-Française, il fonde, en 1855, le théâtre des Bouffes-Parisiens. Cela lui permet de faire représenter pendant onze ans ses premières opérettes sans trop subir les tracasseries d’une censure tatillonne. Le « Mozart des Champs-Élysées » — ainsi l’appelle ironiquement Wagner — fait bientôt école. En 1857, pour encourager les jeunes compositeurs à le suivre, il institue un concours. Bizet* et Lecocq y seront couronnés ex aequo. Au sein de la société impériale, frivole comme ses maîtres et cherchant dans le plaisir à oublier les contradictions économiques et politiques, les succès d’Offenbach sont de plus en plus grands. À Bata-clan (1855), sa première réussite, succèdent jusqu’en 1869, parmi ses très nombreux ouvrages en un ou plusieurs actes : Orphée aux Enfers (1858), la Belle Hélène (1864), la Vie parisienne (1866), la Grande-Duchesse de Gérolstein (1867), les Brigands (1869). La vogue de ces opérettes gagne l’étranger.

Après la chute de l’Empire, Offenbach tente de se placer dans le nouveau courant, favorable, cette fois, à la « grande musique ». Il monte comme directeur de la Gaîté, entre 1872 et 1876, des œuvres sérieuses de ses confrères et, comme compositeur, il s’achemine insensiblement vers un genre plus relevé (Pomme d’api, 1873 ; le Voyage dans la lune, 1875 ; la Fille du tambour-major, 1879). Terminé par Ernest Guiraud et représenté un an après sa mort, l’opéra-comique les Contes d’Hoffmann marquera le terme de cette évolution. La carrière d’Offenbach n’avait cessé d’être triomphale : en 1876, l’Amérique l’accueillait avec enthousiasme comme ambassadeur de la musique française.