Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

œil (suite)

Les cellules visuelles sensorielles sont reliées par des jonctions synaptiques (v. nerveux [système]) avec les cellules bipolaires, assurant la transmission du message visuel. Les cellules bipolaires sont elles-mêmes reliées aux cellules ganglionnaires, plus volumineuses et dont les axones constituent les fibres optiques. Celles-ci sont situées à la surface de la rétine et convergent vers la papille, disque de 1,5 mm de diamètre, qui représente le début du nerf optique. La macula, ou fovéa, est une zone privilégiée de la rétine située au pôle postérieur du globe : elle constitue l’aire de vision optimale et contient essentiellement des cônes. À la surface de la rétine se trouvent des vaisseaux, branches de l’artère et de la veine centrale de la rétine, dont l’émergence se fait à la papille.

• Le contenu
Il est formé par les milieux transparents de l’œil.

Le plus important est le corps vitré, ou vitré : il occupe les deux tiers postérieurs du globe, en contact avec la rétine sur toute son étendue et limité en avant par le cristallin. Le vitré est une substance transparente de consistance gélatineuse.

Le cristallin est une lentille biconvexe, solide et transparente, située entre l’iris en avant et le vitré en arrière. Il est maintenu en place par un système de fibres, la zonule de Zinn, qui l’amarre au corps ciliaire. Son pouvoir de convergence, variable, permet la mise au point des images sur la rétine.

En avant du cristallin, la cavité oculaire est remplie par l’humeur aqueuse, baignant la chambre postérieure entre le corps ciliaire et l’iris, et la chambre antérieure entre le diaphragme irido-cristallinien en arrière et la cornée en avant. L’angle irido-cornéen, entre iris et cornée, sert d’émonctoire à l’humeur aqueuse : il existe au niveau de cet angle de nombreux pertuis qui se collectent dans le canal de Schlemm, dont les vaisseaux efférents se jettent dans les veines ciliaires et conjonctivales.

• Vascularisation du globe oculaire
L’irrigation artérielle de l’œil est assurée par l’artère ophtalmique, branche de la carotide interne accolée au nerf optique. Le drainage veineux se fait par les veines ophtalmiques qui se jettent dans le sinus caverneux (confluent veineux situé à la base du crâne).

• Innervation neurovégétative du globe oculaire
Elle se fait par les nerfs ciliaires longs (nés du nerf nasal, branche du nerf ophtalmique de Willis) et les nerfs ciliaires courts, branches du ganglion ciliaire (ou ganglion ophtalmique). Le ganglion ciliaire est situé en arrière du globe au contact du nerf optique.

• Annexes du globe oculaire
Dans l’orbite, le globe est maintenu en place par l’appareil oculomoteur, le nerf optique, la graisse orbitaire enrobant le tout. Enfin, les paupières le protègent en avant.

• Les muscles oculomoteurs sont au nombre de six.

Quatre muscles droits (externe, interne, supérieur, inférieur) se dirigent d’arrière en avant. Nés du tendon de Zinn au pourtour de la portion interne de la fente sphénoïdale, ils s’écartent en entonnoir et vont s’insérer entre 5 et 7 mm du limbe scléro-cornéen sur la sclérotique.

Deux muscles obliques ont une insertion physiologiques sur les bords orbitaires. Le grand oblique, venu aussi du tendon de Zinn, se réfléchit à l’angle supéro-interne de l’orbite pour se diriger en arrière et en dehors, et s’insérer sur le quadrant supéro-externe du globe. Le petit oblique, né du bord inféro-interne de l’orbite, se dirige en arrière et en dehors, et s’insère sur le quadrant inféro-externe du globe.

Ces muscles assurent la motilité oculaire : schématiquement, le droit externe est abducteur, le droit interne adducteur, le droit supérieur et le petit oblique sont élévateurs, le droit inférieur et le grand oblique abaisseurs.

• Tous ces muscles sont entourés de gaines dont les expansions forment le système aponévrotique du globe oculaire et de l’orbite. Une partie de ces expansions constitue la capsule de Ténon, sorte de coque enserrant le globe.

La VIe paire de nerfs crâniens, ou nerf moteur oculaire externe, innerve le droit externe. La IVe paire, ou nerf pathétique, innerve le grand oblique. La IIIe paire, ou nerf moteur oculaire commun, innerve tous les autres muscles, plus les muscles releveurs des paupières supérieures.

• En avant, le globe est protégé par les paupières supérieure et inférieure, délimitant la fente palpébrale. Le squelette palpébral est constitué par le cartilage tarse, renfermant des glandes sébacées, les glandes de Meibomius. La motilité est assurée par le releveur de la paupière supérieure, dont l’insuffisance engendre une ptôsis, et par le muscle orbiculaire, innervé par le nerf facial et dont l’insuffisance est responsable de l’inoclusion palpébrale. Les paupières sont tapissées sur leur face interne par une muqueuse, la conjonctive*. Le bord libre des paupières présente à sa partie postérieure la zone d’implantation des cils, qui sont au nombre de 120 environ à la paupière inférieure et de 70 environ à la paupière inférieure. Ils ne blanchissent pas avec l’âge.

Les sourcils sont deux saillies musculo-cutanées arquées et garnies de poils qui, de chaque côté de la ligne médiane, séparent le front de la paupière supérieure.


L’appareil lacrymal

La sécrétion des larmes est assurée par les glandes lacrymales. La glande lacrymale principale, ou orbitaire, est logée dans la fossette lacrymale, à la partie supérieure et externe de l’orbite. La glande lacrymale palpébrale, moins volumineuse, sous-jacente à la précédente, occupe la partie externe de la paupière supérieure. Les canaux excréteurs des glandes lacrymales débouchent dans le cul-de-sac conjonctival supérieur. Les fibres nerveuses (d’origine parasympathique) qui innervent les glandes lacrymales ont un trajet complexe.

Les larmes sécrétées par ces glandes forment en permanence un écran protecteur devant la cornée et contribuent à sa nutrition. Elles ont une pression osmotique équivalente à une solution à 14 p. 1 000. Elles ont un pH voisin de 7,7 et contiennent une enzyme au pouvoir bactéricide, le lysozyme.