Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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œcuménisme (suite)

 C. S. Neill, Anglicanism (Harmondsworth, 1958 ; trad. fr. l’Anglicanisme et la communion anglaise, Éd. du Seuil, 1961). / M. Villain, Introduction à l’œcuménisme (Casterman, 1958 ; nouv. éd., 1964). / W. A. Visser’t Hooft, The Pressure of Common Calling (Londres, 1959 ; trad. fr. les Exigences de notre vocation commune, Labor et Fides, Genève, 1960). / O. Clément, l’Église orthodoxe (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 2e éd., 1965). / A. Bea, Pour l’unité des chrétiens (Éd. du Cerf, 1963). / Y. Congar, Chrétiens en dialogue. Contributions catholiques à l’œcuménisme (Éd. du Cerf, 1964). / J. Bosc, la Foi chrétienne. Accords et divergences des Églises (P. U. F., 1965). /M. Barot, le Mouvement œcuménique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1967). / Y. Congar et coll., Vocabulaire œcuménique (Éd. du Cerf, 1970).

œdème

Gonflement des tissus par un liquide.


L’œdème est constitué par la diffusion de sérosité entre les cellules et parfois dans celles-ci.


Œdèmes localisés

Dans les atteintes limitées à une partie précise du corps, deux mécanismes sont incriminés, entraînant une différence dans la constitution des liquides formant l’œdème. On oppose ainsi schématiquement l’origine mécanique, relevant d’une compression ou d’une obstruction des circulations veineuse et lymphatique (dans ces cas, il s’agit d’un œdème séreux, ou transsudat, pauvre en éléments cellulaires) à l’origine inflammatoire, réalisant un exsudat où le liquide est riche en éléments cellulaires polymorphes (dans ces cas, à un facteur mécanique possible s’ajoutent des troubles de la perméabilité capillaire, un déséquilibre ionique, etc.). En réalité, l’opposition entre ces deux variétés de liquides est souvent peu tranchée, et des formules mixtes sont couramment observées.


Œdèmes diffus et généralisés

Ces états répondent alors à une augmentation anormale du volume des liquides interstitiels (c’est-à-dire des liquides extra-cellulaires autres que le plasma sanguin). Les œdèmes diffus occupent essentiellement le tissu cellulaire sous-cutané et le tissu interstitiel des masses musculaires. Ils entraînent une augmentation de volume des membres, notamment des chevilles, puis de toutes les parties du corps. Lorsqu’ils sont décelables, ils traduisent déjà une augmentation de 4 à 5 litres des liquides extra-cellulaires. Dans les cas les plus graves, le liquide distend les cavités séreuses, normalement virtuelles, entraînant des hydarthroses (liquide dans les articulations), des épanchements dans la plèvre et le péricarde, une ascite (liquide dans le péritoine). Quand l’œdème intéresse l’ensemble des tissus interstitiels et des cavités séreuses, on parle d’anasarque.

La perturbation responsable des œdèmes diffus est souvent difficile à mettre en évidence. Pour rester schématique, on retiendra deux mécanismes principaux :
1o des troubles de l’élimination de l’eau et du sodium, où peuvent intervenir des variations du flux sanguin rénal, des altérations du glomérule et du tubule rénal, des perturbations endocriniennes (hormone antidiurétique [hypophyse*], hormones minéralo-corticoïdes et aldostérone [surrénales*], etc.) ;
2o des troubles de la perméabilité capillaire, où s’associent, en dehors de phénomènes purement capillaires (mal connus), des variations de la pression hydrostatique circulatoire et de la pression oncotique (liée au taux et à la qualité des protéines circulantes).

En pratique, dans de nombreux cas, ces deux mécanismes s’intriquent pour expliquer un œdème qui n’apparaîtrait pas si chaque cause restait isolée.


Principales causes des œdèmes


Les œdèmes localisés

Ils se voient en dehors d’une rétention sodée diffuse : on distingue ainsi plusieurs variétés.

• Les œdèmes traumatiques. On les observe après un choc appuyé, parfois associés à une ecchymose (« bleu ») ou au pourtour d’un foyer de fracture ou encore d’une entorse (l’œdème est la cause de l’« enflure »).

• Les œdèmes des brûlures. Associés aux déperditions par suintement, ils peuvent séquestrer une grande partie des liquides extra-cellulaires et être responsables de signes cardio-vasculaires de « choc ».

• Les œdèmes des compressions ou des obstructions lymphatiques. Ce sont les tumeurs malignes des ganglions, les infiltrations microbiennes ou parasitaires, les séquelles de curages chirurgicaux.

• Les œdèmes de maladies des veines. Ils accompagnent les phlébites en phase aiguë, mais ils peuvent persister après elles au stade des séquelles. On les voit parfois après un long temps d’évolution des varices.

• Les œdèmes réactionnels aux infections. Ils sont présents dans la plupart des atteintes infectieuses cutanées ou sous-cutanées. Citons à part l’œdème malin de certaines formes d’infection cutanée (bacille du charbon) et l’œdème hémorragique malin de certaines gangrènes gazeuses à germes anaérobies.

• Les œdèmes allergiques. Ils surviennent dans des régions très diverses. L’œdème de Quincke siège surtout au cou et au visage. Il peut s’accompagner d’œdème de la glotte et provoquer une détresse respiratoire aiguë. Cette dernière variété d’œdèmes a beaucoup bénéficié des traitements corticoïdes.


Les œdèmes généralisés

Ils s’observent surtout dans les affections des reins et du cœur.

• Les œdèmes rénaux. Ils sont blancs, mous, indolores. Lorsqu’on appuie l’index sur les téguments, ces œdèmes gardent l’empreinte de la pulpe sous forme d’un « godet ». Ils sont surtout nets dans la néphrose lipoïdique et dans des glomérulo-néphrites aiguës, où ils débutent volontiers à la face (v. rein). On peut les observer dans la plupart des cas d’insuffisance rénale.

• Les œdèmes des cardiaques. Ils se voient soit en cas d’insuffisance ventriculaire droite, soit en cas d’insuffisance cardiaque globale. Ils sont favorablement influencés par le régime sans sodium, les tonicardiaques et les diurétiques. De nombreuses affections chroniques du foie entraînent des œdèmes, notamment les cirrhoses*, avec ou sans ascite. La physiopathologie est ici beaucoup plus complexe et encore en partie obscure, ce qui explique l’action variable et inconstante des thérapeutiques actuelles. Les grands états de carence, notamment en protides, entraînent des œdèmes rebelles au régime sans sel, mais favorablement influencés par les régimes riches et les perfusions de sérum-albumine. Il existe parfois des œdèmes considérables, même en l’absence d’insuffisance cardiaque au cours de l’avitaminose B1 du béribéri.

Enfin, des œdèmes peuvent s’observer dans de multiples états faisant intervenir les glandes endocrines : grossesse, hyper- ou hypothyroïdie, troubles surrénaux, œdèmes cycliques idiopathiques survenant chez la femme en période prémenstruelle.