Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

arboriculture fruitière (suite)

• Variétés. Les bigarreaux Burlat et Moreau représentent 50 p. 100 de la production, puis viennent des variétés de diverses saisons, comme Hâtive de Bâle, Montmorency, Cœur de Pigeon, B. Reverchon, B. Marmotte, B. Napoléon, B. Géant d’Edelfingen, auxquelles seront associées obligatoirement des variétés pollinisatrices (Early Rivers, Jaboulay, Marmotte, etc.).

• Soins. Les Cerisiers sont élevés en demi-tiges et soumis à un élagage annuel et, en début de formation, à des pincements d’été en végétation. Si les irrigations ont peu d’importance, il ne faut pas négliger les fumures et la lutte contre la mouche des cerises.


Le Prunier

La répartition en France, par régions, est la suivante : Sud-Ouest (52 p. 100), Est (13 p. 100), Sud-Est (12 p. 100).

Dans l’ensemble et en ne tenant compte que des vergers à l’état pur, près de 47 p. 100 des surfaces sont à peine à leur début de production. Dans l’Est et la région parisienne, les vergers sont âgés (60 p. 100 ont plus de 24 ans).

• Climat, situation, exposition, sol. Le Prunier est susceptible de bien se comporter aux expositions les plus chaudes ; il résiste aux basses températures et prospère en altitude (Reine-Claude).

Les Pruniers japonais sont plus exigeants ; ils ne donnent de bons résultats qu’aux expositions sud et sud-est et redoutent le manque d’eau en été, ce qui souvent provoque la chute prématurée des feuilles et la floraison à contre-saison. Le Prunier n’est pas très exigeant au point de vue du sol ; seules les terres trop argileuses et trop sèches (sablonneuses) ne lui conviennent pas.

• Porte-greffes. Il est possible de le greffer sur franc, mais on utilisera de préférence le Prunier (Saint-Julien, Damas, Brompton et Mariana). Pour les Prunes d’Ente (pruneaux), il est sage de faire usage des récentes sélections : I. N. R. A., Mariana GF 8I et Myrobolan GF P. 31-6.

• Variétés. Dans les régions de l’Est, ce sont les Quetsches et les Mirabelles, puis les Prunes d’Ente et la Reine-Claude dans le Sud-Ouest, et les variétés japonaises (Methley, Golden Japan, Burbank) presque exclusivement dans le Sud-Est et la Corse. Ici encore, le choix des pollinisateurs est primordial.

• Soins. Les Pruniers sont élevés en haute tige et de plus en plus en gobelet différé ; ils sont soumis à une taille d’élagage. Seuls les Pruniers d’Ente exigent une taille spéciale (de formation). Les cultures sont irriguées, soumises à des fumures équilibrées et à des traitements contre l’Hoplocampe de la prune.


La récolte des fruits

Les producteurs, dans l’espoir de vendre leurs fruits plus cher, ont tendance à récolter trop tôt. Pour certains fruits, comme la pêche, l’abricot, le raisin de table, la cerise, cette pratique porte un préjudice certain, car elle décourage l’acheteur. Avec la pomme et la poire, il est possible de réaliser artificiellement la maturité gustative. Pour d’autres, il est malaisé de définir la date de la cueillette, l’appréciation de la maturité physiologique n’étant pas facile.

Divers tests permettent d’y arriver, les uns fondés sur les caractères externes (couleur de l’épiderme, fermeté de la chair, résistance à l’accrochage), les autres sur les caractères dits « internes » (teneur en amidon et surtout temps écoulé de la floraison à la maturité).


Pratique de la cueillette

Quelle que soit la surface du verger, les précautions seront les mêmes ; usage d’emballages appropriés, échelles, nacelles hydrauliques, remorque à étages, élévateurs, sacs, etc. Seule la mécanisation de la cueillette permet de réduire les frais de récolte de près de 20 p. 100 avec les pêches, et de 30 à 33 p. 100 avec les poires et les pommes. En Italie, les producteurs utilisent des remorques à étages (régions de Vérone et de Ferrare).


La conservation des fruits

Pour conserver leurs fruits, les arboriculteurs font appel au froid et, depuis quelque temps, à l’atmosphère contrôlée.

Il s’agit d’installations particulières, coopératives ou commerciales, disposant de chambres aménagées à cet effet, qui assurent la conservation des fruits à court terme (cerise, pêche, fraise, etc.) ou à long terme (pomme, poire).

C’est l’harmonisation des conditions de température et d’hygrométrie ainsi que le respect du coefficient de brassage et de la densité de chargement qui assurent le succès, à condition, bien sûr, d’utiliser de bons fruits. Le froid, en effet, ne peut que ralentir l’évolution normale des fruits, mais il ne peut améliorer leur qualité.

La conservation en atmosphère contrôlée n’est réalisable que si l’on dispose d’un bâtiment bien conçu et très bien isolé ; on assure en permanence le contrôle de la composition de l’air de la chambre à l’aide de laveurs d’air (à la chaux, ou mieux à l’éthalonamine). Le taux d’oxygène doit être de 3 à 4 p. 100, et celui de CO2 doit être maintenu entre 4 et 5 p. 100. La température est de + 2 °C, et l’hygrométrie de 85 à 90 p. 100.


Le conditionnement et la normalisation

Au moment jugé favorable, les fruits provenant de la chambre froide sont triés et calibrés (grâce à des calibreuses mécaniques), puis conditionnés. À cet effet, les producteurs utilisent des plateaux normalisés (57 × 34 cm) garnis de complexes de papier ou en plastique, où il suffit de déposer les fruits préalablement calibrés par la machine.

Pour la plupart des fruits, des règles de normalisation obligatoires sont en vigueur, aussi bien à l’exportation que pour le marché intérieur.

Il existe quatre catégories : extra, I, II et III. Les critères de classification reposent sur la qualité, la grosseur et la présentation.

Sur les bords du plateau est apposée une étiquette où sont mentionnés divers renseignements relatifs à l’origine du produit, la variété, le calibre et le nombre de fruits au plateau.

En certaines saisons, pour la pêche et la pomme, certains calibres sont déclarés non commercialisables, ce qui contribue à assainir le marché des fruits, par l’élimination des petits calibres.