Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Novotný (Antonín) (suite)

L’intervention russe d’août 1968 n’entraîne pas sa réhabilitation, bien au contraire. Aux yeux des dogmatiques, c’est lui qui, par sa politique, a rendu possible l’accès au pouvoir des hommes du printemps de Prague, des partisans du « socialisme à visage humain ». Au XIVe Congrès, le 25 mai 1971, G. Husák déclare : « La direction du parti, avec à sa tête Antonín Novotný, a inexactement apprécié le niveau d’évolution atteint par notre société et a idéalisé son unité éthico-politique. » Il lui reproche de n’avoir pas su tirer les leçons de la « contre-révolution hongroise de 1956 ». Le plénum du Comité central de janvier 1968, qui avait écarté Novotný du pouvoir, n’est pas critiqué. « Les conclusions du plénum de janvier et ses résolutions ont été accueillies avec faveur par l’énorme majorité du parti et de notre peuple. » Le printemps de Prague n’est condamné que pour son évolution après mai 1968. Ainsi, quelles que soient leurs tendances, les Tchécoslovaques s’accordent sur la condamnation du novotnysme.

B. M.

➙ Tchécoslovaquie.

noyade

La noyade, ou submersion, est une cause fréquente de mort.


Celle-ci peut, suivant les cas, être rapportée à une anoxie* suraiguë, avec inondation des voies respiratoires par le liquide où est plongé le sujet vivant, ou à l’hydrocution, qui est une inhibition brusque, cardio-respiratoire, due au contact de l’eau froide sur la peau et les muqueuses. La noyade est une cause assez fréquente de mort accidentelle de l’enfant, du sujet perdant conscience, de baigneurs imprudents. Un quart des suicides se fait par submersion.


Submersion avec inondation des voies respiratoires

Dans ce cas, le plus fréquent, après un arrêt respiratoire de quelques dizaines de secondes (quelques minutes chez un sujet entraîné), le noyé effectue de violentes inspirations dues à l’anoxie (manque d’oxygène) et à l’hypercapnie (excès de gaz carbonique) bulbaire. Le liquide pénètre dans les voies respiratoires supérieures en déterminant un brassage hydro-aérique avec formation de spume et asphyxie. Du fait des troubles de l’hématose pulmonaire, il apparaît une stase de sang veineux dans les cavités droites du cœur et dans le système veineux. L’anoxie et les troubles cardiaques provoquent la mort immédiate. En cas de sauvetage rapide, ils expliquent la fréquence des complications observées. L’eau faisant irruption dans les alvéoles pulmonaires altère ceux-ci, dilue le sang des veines pulmonaires arrivant au cœur gauche, ce qui permet théoriquement le diagnostic de la submersion (hémodilution, hémolyse, hypocoagulabilité en eau douce). Enfin, des mouvements de déglutition s’associent aux mouvements respiratoires, et de l’eau pénètre dans l’estomac.

Si le sauvetage est immédiat, le sujet peut être réanimé par la pratique de la respiration* artificielle, mais le risque de complication pulmonaire (œdème pulmonaire, abcès du poumon et atélectasie [gonflement des cellules des alvéoles]) est considérable en raison du traumatisme alvéolaire provoqué par l’inhalation d’eau. Après quelques minutes, les possibilités de survie sont très faibles. Les constatations anatomiques immédiates (autopsie) sont les suivantes : le noyé est bleu ; on observe une écume dans les voies respiratoires supérieures, apparaissant en quelques heures à la bouche ; les poumons sont lourds, gonflés d’œdème (empreintes costales), avec aspect d’emphysème hydro-aérique, reflux de l’air vers les zones périphériques, sang fluide ; l’estomac contient de l’eau, les viscères ont un aspect lavé, le foie est congestif.


Submersion après traumatisme

La perte de conscience dans l’eau est due à un traumatisme crânien ou cervical. Dans ce cas, la mort précède l’immersion, et il n’y a pas d’inondation des voies respiratoires.


Hydrocution

Ce terme s’applique à la mort très rapide du nageur qui coule à pic, pratiquement sans aucun symptôme préalable.

Les signes qui précèdent l’hydrocution sont en général peu importants : maux de tête, crampes, angoisse ; ils manquent le plus souvent.

Le cas le plus fréquent correspond à un refroidissement brutal que l’on a appelé choc thermique, dépendant de la différence de température entre la peau et la température de l’eau. Sous l’effet de la chaleur, la peau est en état de vaso-dilatation, particulièrement marquée au cours d’une insolation ou d’un effort physique.

L’arrivée dans une eau froide provoque chez certains individus une vaso-constriction extrêmement rapide, un déplacement de masse sanguine de la périphérie vers les organes centraux. Il s’agit donc d’une syncope par surcharge. Dans certains cas, on peut parler de causes associées, qui peuvent jouer pour faciliter l’apparition de cet accident : un choc traumatique au cours d’un plongeon ou d’une chute, certains processus allergiques, en particulier l’« allergie au froid », l’arrivée brutale de l’eau dans les voies respiratoires supérieures, enfin une émotion, une terreur panique sont certainement cause d’accidents en eau peu profonde, en particulier chez l’enfant.

Les conditions d’apparition de l’hydrocution expliquent aussi les observations effectuées par les médecins sur certains sujets noyés. En cas d’hydrocution, la mort est due à un arrêt cardiaque pratiquement contemporain de l’arrêt respiratoire. Le phénomène essentiel est donc l’arrêt circulatoire : le noyé est blanc. Les poumons ne contiennent pas de liquide ni de spume, et les organes n’ont pas l’aspect mouillé habituel en cas de noyade. La thérapeutique se résume aux essais de sauvetage immédiat par massage cardiaque externe et respiration artificielle. La prévention consiste à surveiller avec soin les zones de baignade, en particulier lorsque les eaux sont relativement froides.

Ainsi définie, l’hydrocution se différencie de la noyade avec mouvements de défense du sujet qui lutte pour échapper à l’asphyxie.